Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Guide d'utilisation de la base de données des mentions d'instruments

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La base « mentions d’instruments » dans les procès-verbaux du Bureau des longitudes a pour ambition de décrire un aspect matériel de l’activité scientifique de ce groupe de savants. Elle permet à la fois de décrire l’instrument cité lorsque cela est possible (fonction, fabricant, instruments associés, lieu) mais aussi de décrire le contexte de citation au sein du Bureau des longitudes (date et référence du procès-verbal, raison de la citation, personne à l’origine de la citation quand elle est connue).

Nous détaillons ici les informations fournies par cette base de données, la façon dont chacun des champs ou attributs a été construit, et les sources qui ont permis de l’alimenter.

Chaîne de caractères (mot unique ou ensemble de plusieurs mots) extraite de la transcription des procès-verbaux du Bureau des longitudes.

Nous avons appelé « instrument » tout objet ou appareil ayant un usage scientifique, ou technique à finalité scientifique.

Si l’instrument cité l’est sous une forme générique, il est écarté de la base.

Une exception a été faite lorsque les membres du Bureau des longitudes envisagent la construction d’un instrument. Bien que l’instrument soit alors cité sous une forme générique, et ne renvoie pas, au moment de la citation, à un instrument individué, il porte le potentiel d’un instrument en devenir, d’un instrument en émergence, d’une intention, qui à un moment peut-être, se matérialisera et sera dès lors justifié de figurer dans la base, suivant les critères de matérialité et d’historicité.

Une citation d’instrument est conceptuellement un couple : nom d’instrument et attachement. Le nom de l’instrument peut-être répété dans le procès-verbal, si le contexte d’énonciation, ou attachement, ne change pas, alors la citation est unique.

Si la citation extraite est suivie d’autres citations d’éléments ou de parties de cet instrument dans le procès-verbal, alors la citation est unique, l’instrument étant considéré comme une chaîne ou un assemblage de ces parties, qui figurent dans le champ « termes associés ».

Date normalisée (aaaa-mm-jj) du procès-verbal, ou de la pièce annexée, duquel est extraite la mention d’instrument.

Clé d’indexation de la notice mention d’instrument. La forme générique est MIPVBDLXXXXX.

Désignation normée de l’instrument selon le thésaurus de la désignation des objets mobiliers de l’Inventaire général du Ministère de la Culture.

Ce thésaurus est fonctionnel. Un instrument pouvant avoir plusieurs fonctions, nous utilisons la désignation la plus proche de la fonction définie par les membres du Bureau des longitudes au moment où l’instrument est cité. Elle peut donc évoluer au long du corpus.

La désignation choisie décrit le tout pour la partie dans le cas de chaîne ou d’assemblage d’instruments.

Le plus bas niveau possible de l’arborescence, le grain le plus fin, est choisi pour chaque citation.

Identité du constructeur de l’instrument sous la forme normée définie par les bases prosopographiques du site (membres du Bureau, personnes citées), c’est-à-dire selon la règle suivante : Nom, Prénom(s) (année de naissance-année de mort).

Si des collaborations, ou des interventions successives liées à des transformations, sont établies pour un instrument, tous les intervenants connus sont cités.

Chaîne(s) de caractères (mot unique ou ensemble de plusieurs mots) extraite(s) de la transcription des procès-verbaux du Bureau des longitudes.

Ces extractions, objets ou processus techniques, sont liées à la citation dans le paragraphe considéré du procès-verbal, physiquement et par le sens du texte. Elles précisent le contexte technique et épistémologique de la mention.

Par exemple, dans le procès-verbal du 23 juillet 1800 (4 thermidor), on lit : « On demande qu'il soit fait une machine parallatique [parallactique] pour l'Observatoire national, et que Lenoir en fasse un modèle, la lunette sur le côté. ». À la mention d’instrument « machine parallatique [parallactique] », on associe les termes « modèle » et « lunette ».

Mot définissant l’action reliant un ou plusieurs membres du Bureau des longitudes à l’instrument mentionné au moment de la citation.

Nous désignons ces actions sous le terme d’« attachement » à la suite de travaux anthropologiques [Bonnot, 2014].

28 termes d’attachements ont été choisis empiriquement à partir de sondages réalisés dans la source, et définis sur la base lexicographique du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales.

Ces attachements sont parfois associés pour décrire plus justement un contexte de citation d’instrument.

En voici le dictionnaire :

achat

Action d’acheter un objet scientifique.

budget (budgétisation)

Action d’inscription, ou résultat de cette action, dans l’état des dépenses et des recettes publiques prévues pour un an ou pour un exercice du Bureau des longitudes, de dépenses relatives à un instrument.

cession

Action ou acte de céder, d'abandonner un instrument à quelqu'un, volontairement ou non.

commande

Ordre par lequel une personne demande, en qualité de client, la fourniture d'un objet scientifique dans des conditions déterminées notamment de prix et de temps.

comparaison

Acte consistant à rapprocher deux ou plusieurs objets scientifiques pour mettre en évidence leurs ressemblances ou leurs différences ou pour des fins d’étalonnage.

concours (mise au concours)

Organisation d’une épreuve dans laquelle s'affrontent des fabricants d’objets scientifiques en vue de l'obtention d'un prix attribué ou décerné, en fonction de leur classement, à un nombre limité de lauréats.

conservation

Action de maintenir hors de toute altération, dans le même état ou en bon état un instrument pour son usage ou emmagasinage.

construction

Réalisation initiale d’un objet scientifique.

contrôle

Vérification d’objet scientifique en vue d’examiner si il remplit les conditions demandées. Le terme « essai » est utilisé pour un premier contrôle.

coût

Dépense nécessaire pour l’acquisition, la réparation ou le transfert d’un objet scientifique.

destruction

Altération profonde d’un objet scientifique.

échange

Action ou fait de donner un objet scientifique et d'en recevoir un autre en contrepartie.

essai

Première(s) épreuve(s) en vue de contrôler les qualités ou les défauts d'un objet scientifique avant son utilisation permanente.

étude

Travail de recherche, de mise au point d’un objet scientifique.

formation

Action de former à l’usage un instrument ; fait de se former ou d'être formé à l’usage d’un instrument.

installation

Action de mise en place, temporaire ou définitive, d’un objet scientifique dans un lieu déterminé.

inventaire

Opération faisant l'objet d'un document, qui consiste en un dénombrement ordonné des objets scientifiques se trouvant en la possession d'un particulier ou d'une institution au moment où cette opération est menée.

livraison

Remise d’un objet scientifique à un acheteur par son fabricant, ou son mandataire.

modification

Changement de certains traits, éléments ou certaines qualités d’un objet scientifique sans en altérer la nature ou l’essence.

observation

Procédé scientifique d’investigation consistant dans l'examen attentif d'un fait, d'un processus, en vue de mieux le connaître, le comprendre, et excluant toute action sur les phénomènes étudiés réalisé par le moyen de l’objet scientifique.

paiement

Action de payer, de s'acquitter par un versement de ce qui est dû, ou de verser une somme d'argent en échange d’un objet scientifique.

perte

Fait d'être privé momentanément ou définitivement, en partie ou totalement, d'un instrument dont on avait la jouissance ou la possession.

popularisation

Action par laquelle les membres du Bureau font connaître un instrument hors du monde académique, au plus grand nombre.

présentation

Action, fait de soumettre un objet scientifique nouveau au jugement des membres du Bureau.

prêt

Mise à la disposition de quelqu'un ou d’une institution, à condition qu'il le rendra, d’un objet scientifique.

publication

Action de publier, de faire paraître un écrit, un périodique, un ouvrage relatif à la description d’un objet scientifique.

réparation

Remise en bon état de fonctionnement d’un objet scientifique.

transfert

Déplacement, transport d’un objet scientifique d'un lieu à un autre selon des modalités précises.

Chaîne(s) de caractères (mot unique ou ensemble de plusieurs mots) extraite(s) de la transcription des procès-verbaux du Bureau des longitudes.

Ces extractions, indications de lieu, sont liées à la citation dans le paragraphe considéré du procès-verbal, physiquement et par le sens du texte.

Par exemple, dans le procès-verbal du 12 juin 1798, on lit : « Le C. Lagrange a remis chez Lenoir la toise du Nord qui était chez le C. Lemonnier, avec sa caisse. ». Deux lieux associés (source) sont associés à la mention d’instrument « toise du Nord » : « chez Lenoir », « chez le C. Lemonnier ». L’attribut Couverture a pour valeur « Paris, France ».

Nom géopolitique d’un lieu, actuel et normé.

L’attribut « couverture » permet de définir le lieu où se situe l’instrument nommé dans la citation au moment où l’action rapportée au Bureau se passe, ou s’est passée : Ville, Pays. Si le niveau le plus précis n’est pas accessible, la localisation porte uniquement sur le Pays ou le Bloc de pays (zone géographique).

Par exemple, dans le procès-verbal du 22 mai 1844, on lit : « M. Biot ajoute quelques nouvelles remarques à celles qu'il avait présentées au Bureau dans la dernière séance, au sujet des mesures faites à Koenigsberg avec un héliomètre. » La valeur de l’attribut couverture associée à la mention d’instrument « héliomètre » est : « Kaliningrad, Russie ». Cette ville est le nom actuel de « Koenigsberg » qui est la valeur de l’attribut lieu associé (source) dans l’exemple.

Pour un transfert de l’instrument, le lieu d’arrivée de l’instrument est choisi. Lorsque plusieurs lieux sont cités successivement pour un même instrument et un même attachement, alors le dernier lieu est choisi.

Chaîne libre de caractères paraphrasant, complétant et résumant le paragraphe dans lequel la mention est extraite. Les noms de personnes y figurent sous la forme normalisée de la base des personnes citées dans les procès-verbaux du Bureau des longitudes.

Identité de l’auteur de la mention d’instrument lors de la réunion du Bureau des longitudes, lorsqu’il est cité dans le procès-verbal, sous la forme normée définie pour les bases prosopographiques, c’est-à-dire selon la règle suivante : Nom, Prénom(s) (année de naissance-année de mort).

Par exemple, dans le procès-verbal du 22 juin 1853, on lit : « M. Brunner donne des détails sur l'état d'avancement de la machine parallactique dont l'exécution lui a été confiée. » La valeur de l’attribut créateur de la mention d’instrument « machine parallactique » est : Brunner, Jean (1804-1862) ».

Identité de l’auteur de la citation d’instrument dont un membre du Bureau rapporte la parole, ou les écrits, lors de la réunion, sous la forme normée définie pour les bases prosopographiques, c’est-à-dire selon la règle suivante : Nom, Prénom(s) (année de naissance-année de mort).

Par exemple, dans le procès-verbal du 7 août 1839, on lit : « La parallaxe de la Lyre, d'après M. Airy, serait par une première série de 92 observations faites avec le cercle de Troughton + 0,22''. » La valeur de l’attribut créateur de la mention d’instrument « cercle de Troughton » est nulle car le procès-verbal n’indique pas qui rapporte ce propos tandis que l’attribut collaborateur a pour valeur : « Airy, George Biddell (1801-1892) ».

Référence bibliographique ayant permis de renseigner ou étant liée à la mention d’instrument.

Plusieurs références ont été mobilisées en continu pour la constitution des bases « Instruments - mentions » et « Instruments - objets » : [Bigourdan, 1928-1933], [Cassini, 1810] et [Howse, 1986].

Bibliographie :

Bigourdan Guillaume (1928). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. A.1-A.72.

Bigourdan Guillaume (1929). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. C.1-C.92.

Bigourdan Guillaume (1930). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. A.1-A.110.

Bigourdan Guillaume (1931). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. A.1-A.151.

Bigourdan Guillaume (1932). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. A.1-A.117.

Bigourdan Guillaume (1933). « Le Bureau des Longitudes : Son histoire et ses travaux, de l’origine (1795) à ce jour », Annuaire du Bureau des Longitudes, p. A.1-A.91.

Bonnot Thierry (2014). L’Attachement aux choses, Paris, CNRS Éditions, 239 p.

Cassini Jean-Dominique (1810). Mémoires pour servir à l’histoire des sciences et à celle de l’Observatoire Royal de Paris (…), Paris, Bleuet, p. 208-217.

Howse Derek (1986). « The Greenwich List of Observatories - a World List of Astronomical Observatories Instruments and Clocks - 1670-1850 », Journal for the History of Astronomy, Vol.17, n°51, p. A1-A100.

Vergain Philippe, Duhau Isabelle, Fournier Luc, Davoigneau Jean, Chaplain-Manigand Catherine (2014). Thésaurus de la désignation des objets mobiliers, Paris, Ministère de la culture et de la communication, Documents & Méthodes, ⟨hal-01088327⟩

Site web « The Royal Observatory Greenwich… where east meets west » http://www.royalobservatorygreenwich.org/articles.php?article=0

Site web « Polvere di stelle. The cultural heritage of italian astronomy. » http://www.beniculturali.inaf.it/eng/

Notice rédigée le 10 novembre 2020 (F. Soulu)