Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 28 février 1906
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Procès-verbal de la Séance du 28 février 1906.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Présidence de M. Radau</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le président donne lecture d'un arrêté de M. le Ministre [barré : des Longitudes] <de l'Instruction publique> nommant M<sup>me</sup> Domer calculateur de 3<sup>e</sup> classe au Bureau, au traitement annuel de 2200<sup>f</sup>.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le président rappelle que le Bureau a été reçu samedi dernier par M. le Président de la République ; et divers membres constatent que leur convocation les a touchés ou au dernier moment ou même trop tard.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le Ministre de l'Instruction publique a également reçu le Bureau lundi dernier, et M. Loewy résume la conversation qui a eu lieu à [barré : ce sujet] cette occasion.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Loewy rappelle qu'au cercle du Jardin de l'Observatoire de Paris on avait constaté une discordance entre les rotations mesurées par les deux cercles. Des observations <sommaires> faites à Alger [barré : et à Besançon] ont [barré : donné un résultat] montré une discordance analogue et qui d'ailleurs demande à être confirmée.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Baillaud <dit qu'> à Toulouse les deux cercles ont donné des latitudes différentes, c'est-à-dire que son instrument a présenté des discordances analogues à celles mentionnées par M. Loewy.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Divers membres, MM. Poincaré, Lippmann, Hanusse, Gautier, etc. prennent la parole à ce sujet et en général on paraît attribuer une grosse part de ces discordances à l'éclairage, qui peut changer de direction d'un microscope à l'autre.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le C<sup>t</sup> Guyou résume un rapport sur les essais faits à l'Observatoire de Montsouris sur des pendules électriques du système Lippmann et destinées à l'Observatoire de Nice. La variation d'intensité du courant donné par des piles s'est montrée sans influence. Une vraie difficulté provient du fil de cocon employé pour produire le contact, parce que ce fil est hygrométrique ; on va faire d'autres essais [barré : sur lesquels on fonde de] La question des contacts présente aussi des difficultés, et les expériences vont continuer.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">En même temps M. le C<sup>t</sup> Guyou signale la suppression des distances lunaires dans le <i>Nautical Almanac</i>, à partir de 1907, suivant l'exemple donné antérieurement par la <i>Connaissance des temps</i>.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Bigourdan présente au Bureau le Tome I (2<sup>e</sup> partie) de ses observations de nébuleuses.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;"><On s'entretient aussi de sismologie, à l'occasion du sismographe de Milne, acheté par l'Académie et installé récemment à l'Observatoire de Paris. MM. Lippmann et Poincaré rappellent un projet de [barré : appareil] sismographe par eux proposé et qui [barré : permettra] définirait complètement le caractère des ondes enregistrées. Ces questions seront reprises prochainement.></span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Baillaud prie le Bureau de lui prêter, pour l'Observatoire du Pic du Midi, un des cœlostats qui ont servi à l'observation de l'éclipse totale du 30 août 1905. De grandes dépenses, montant à 100.000<sup>f</sup>, viennent d'être faites pour l'installation de la partie astronomique de cet observatoire ; sur cette somme, 70.000<sup>f</sup> ont été fournis par l'Université de Toulouse et le reste par l'Etat.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">L'été prochain on installera une coupole de 8<sup>m</sup> de diamètre, capable de lutter contre le vent et la neige ; cette coupole doit abriter un télescope de 6m de foyer accompagné d'un chercheur de même longueur. Le ciel est très souvent beau au Pic, et il y aurait, dit M. Baillaud, 280 belles nuits par an. Les images s'améliorent <pendant la nuit> en allant du soir au matin.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">L'Université de Toulouse prend généreusement à sa charge les frais de séjour de tous les observateurs et même ajoute une allocation pour ceux qui appartiennent à l'Observatoire de Toulouse.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Baillaud indique tout ce qui reste à faire encore et <[barré : qui]> sera sans doute <[mot illisible]> amené à faire appel à l'initiative privée pour couvrir le reste des frais.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Janssen offre pour cela 1000<sup>f</sup> à 1500<sup>f</sup> ; ce dont M. Baillaud le remercie vivement.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Baillaud entretient ensuite le Bureau de l'instrument <équatorial> prêté à la mission de Toulouse (éclipse du 30 août 1905) par le dépôt de la marine, par l'entremise du Bureau des Longitudes. Le micromètre de cet instrument serait rentré à Toulon en mauvais état ; mais, dit M. Baillaud, il était déjà hors d'usage quand il lui a été remis. D'ailleurs l'Observatoire de Toulouse pourrait prêter un de ses micromètres pour remplacer celui qui était d'abord monté sur l'instrument de Toulon.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Deslandres, qui a séjourné 4 jours au sommet du Pic du midi, n'y a pas trouvé de belles images, sur le Soleil.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. Baillaud dit que peut-être les images y sont moins belles le jour que la nuit. D'ailleurs l'instrument qui était au Pic, et dans lequel a observé M. Deslandres, a un objectif très médiocre.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le Gén. Bassot, qui a observé au sommet du Pic pour des déterminations de longitude, y a trouvé les plus belles images qu'il ait jamais vues ; elles étaient aussi belles qu'à Biskra.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">La séance est levée à 4<sup>h</sup>½.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Le Secrétaire</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">G. Bigourdan</span></p>
<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=39&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=Bigourdan%2C+Guillaume+%281851-1932%29">Bigourdan, Guillaume (1851-1932)</a>
Volume 1906-1909
Bureau des longitudes
Observatoire de Paris
Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine)
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Bigourdan, Guillaume (1851-1932)
Radau, Rodolphe (1835-1911)
CC BY-SA 3.0 FR
O1906_1909_012
18,6 x 30,5 cm
image/jpeg
fr
Manuscrit
Text
Procès-verbal
O1906_1909_011
Annexe II - Observatoire du Bureau des Longitudes - Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Annexe II.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Observatoire du Bureau des Longitudes.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905. (28 février 1906.)</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Avant d'entrer dans le détail des expériences qui ont été faites dans le courant de l'année 1905, il est nécessaire de rappeler les résultats de celles qui ont été faites dès le début, pour se rendre compte de l'influence que pouvait avoir, sur la durée des oscillations, les variations du courant électrique.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Ces expériences ont consisté à supprimer la pile plusieurs fois dans le cours d'une même journée, et à laisser le pendule osciller librement pendant un intervalle assez court pour que le mouvement ne s'éteigne pas complètement. On a constaté que ces interruptions n'avaient pas modifié la marche d'une manière sensible. On peut donc admettre que les variations de la pile ne peuvent occasionner aucune irrégularité dans le mouvement.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Les irrégularités de marche constatées ne paraissent devoir être attribuées qu'aux dispositifs qui commandent les interruptions de courant ; c'est donc sur cette partie de l'appareil que l'attention a été principalement dirigée.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">A la fin des expériences mentionnées dans le précédent rapport, il avait été constaté que le fil de cocon était assez sensible à l'humidité, pour que l'état hygrométrique de l'air ait une influence notable sur la marche. Des expériences spéciales montrèrent en effet qu'en saturant ce fil on pouvait faire varier la marche dans des proportions considérables.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">On a essayé d'abord de lui substituer un fil d'acier très fin fourni par M. Lippmann. L'adaptation de ce fil a présenté de sérieuses difficultés, il n'a pas été possible de l'installer de manière que, sans tension, il fut parfaitement rectiligne ; de sorte que le moment où les interruptions se produisaient restait incertain. Pour éviter cet inconvénient, on eut recours à un fil de quartz très fin. Après quelques tâtonnements on réussit à fixer ce fil assez solidement aux deux pièces qu'il devait réunir.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">On se trouva cette fois en présence de l'inconvénient suivant : au moment où le contact s'effectuait, le fil, au lieu de se ployer graduellement comme le fil de cocon, restait un instant rigide, puis se déployait brusquement comme un ressort ; il en résultait des réactions sur le pendule lui-même qui ne devaient pas être négligeables. C'est ainsi du moins qu'ont été expliquées des inégalités très sensibles sur la marche autour de sa valeur moyenne.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">En présence de ces difficultés, on a mis à l'étude de nouveaux agencements ne nécessitant pas l'emploi d'un fil. Dans le premier dispositif employé, le contact fut transporté à la partie inférieure du pendule ; à chaque oscillation double le pendule en passant par la verticale écartait lui-même le contact. Les résultats obtenus avec ce système furent notablement inférieurs à ceux obtenus précédemment.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">De nouveaux dispositifs sont actuellement en préparation ; dans l'un d'eux, un système électro-magnétique, oscillant avec le pendule, transmet son énergie à un relais destiné à opérer les contacts ; dans le deuxième, la tige du pendule est comprise, à sa partie supérieure, entre deux ressorts constituant une sorte de fourchette. Ces deux nouveaux dispositifs paraissent, à certains points de vue, supérieurs à tous les précédents ; toutefois leur réalisation soulève des difficultés assez sérieuses. Ces difficultés sont actuellement à l'étude.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">En résumé, les expériences entreprises jusqu'à ce jour ont montré que le système d'entretien électrique est excellent en principe, et que, de tous les systèmes de commande, des contacts essayés, celui du fil de cocon est le meilleur ; mais ce système ne pourra donner d'excellents résultats qu'à la condition de soustraire l'instrument aux variations de l'état hygrométrique.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Si les expériences entreprises avec les deux nouveaux dispositifs mentionnés plus haut ne donnaient pas de résultats meilleurs, il conviendrait de s'en tenir au fil de cocon, et d'enfermer le pendule dans une cage où il serait à l'abri de la pression atmosphérique et de l'état hygrométrique.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Le Membre-adjoint du Bureau des Longitudes,</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Signé : A. Claude.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Vu et approuvé :</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Le Directeur de l'Observatoire,</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Signé : Guyou.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">28 février 1906.</span></p>
<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=39&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=Poincar%C3%A9%2C+Henri+%281854-1912%29">Poincaré, Henri (1854-1912)</a>
Volume 1906-1909
Bureau des longitudes
Observatoire de Paris
Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine)
<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=40&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=1906-02-28">1906-02-28</a>
CC BY-SA 3.0 FR
O1906_1909_011
18 x 27 cm
image/jpeg
fr
Manuscrit
Text
Rapport
O1906_1909_012