Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 janvier 1917
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Bureau des Longitudes.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Procès-verbal de la Séance du 24 Janvier 1917.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="center"><span style="color: #000000;">Présidence de M. CARPENTIER.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">I. M. GAUTHIER-VILLARS par une lettre du 22 Janvier courant annonce qu’il envoie les comptes des ventes des publications du Bureau des Longitudes qui lui ont été réclamés.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">II. Par lettre du 17 Janvier courant, le Ministre de l’Instruction Publique envoie les deux avenants au marché GAUTHIER-VILLARS qui avaient été préparés par le Bureau des Longitudes ; ces documents devront lui être renvoyés après signature du libraire.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">III. M. le Président adresser ses félicitations à M. RENAUD qui vient d’être nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">IV. M. le Président fait part au Bureau du décès de M. le Général BASSOT, Membre de l’Académie des Sciences, Directeur de l’Observatoire de Nice, [barré : qui était] membre titulaire du Bureau des Longitudes depuis 1897. Il se fait l’interprète des regrets unanimes qu’a causés la mort de ce savant. Il rappelle en quelques mots sa carrière</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">[au crayon de papier : (Copier ici la note jointe sur le Général Bassot)]</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Après avoir rendu ainsi hommage au savant, M. le Président ajoute que, quant à la personne du général elle est trop connue des membres du Bureau, trop présente à leur mémoire pour qu’il soit nécessaire d’insister sur sa bienveillance, sur son noble caractère, sa haute expérience, enfin sur la forte volonté avec laquelle il cherchait à faire prévaloir ses opinions. Son souvenir restera bien vivant parmi nous.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">V. M. BIGOURDAN fait hommage au Bureau d’un exemplaire [barré : d’un mémoire] <de l’Etude> sur la chronologie assyro-babylonienne rédigé par M. D. SIDERSKY, ingénieur. Cet ouvrage est fort intéressant ; l’auteur a pu collationner toutes les dates de l’ère de Nabonassar, puis les transformer dans l’ère julienne. Il a reconnu les années embolismiques ; et les résultats qu’il a obtenus montrent qu’avant les Grecs, les Assyro-Babyloniens connaissaient la période de 19 ans et que le calendrier juif dérive du calendrier babylonien. Le nombre de jours du mois devait être de 29 ou 30 jours, mais sans succession régulière, le commencement du mois étant donné par l’apparition de la nouvelle [barré : lumière] [en marge, au crayon de papier : lune ?] M. Bigourdan fait remarquer qu’encore maintenant, dans certains pays musulmans, le mois commence au moment où l’on aperçoit la lune nouvelle ; pour cette raison on fait toujours suivre la date du jour de la semaine, la succession des jours [barré : et] <de> la semaine assurant la continuité de l’indication [barré : des] <du> temps.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">VI. M. l’Ingénieur Hydrographe en chef FAVÉ, sur la convocation qui lui a été faite par le Président du Bureau, présente les instruments qu’il a fait construire pour améliorer les méthodes de détermination du point en ballon.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Il montre d’abord le quadrant à niveau qui rappelle le viseur à niveau sphérique qu’il avait réalisé, il y a quelques années, en collaboration avec M. CARPENTIER. Ces deux instruments permettent de voir à la fois l'image d'un astre et celle de la bulle du niveau ; le principe sur lequel ils sont basés appartient à M. JOEDERIN.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le viseur a d'abord été employé pour le point en ballon, et a donné une approximation de 10 kilomètres environ.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le quadrant à niveau se compose d’un niveau sphérique éclairé par en haut, puis d'un diaphragme, d'une lentille convergente et d'un miroir, analogue au miroir du sextant, qui renvoie l'image de la bulle sur un tube incliné à 45°. Un faisceau de lumière traverse la bulle qui remplit le rôle d'une lentille divergente ; on crée ainsi un repère, consistant en deux points lumineux, qui suit les mouvements de la bulle. L'avantage du niveau sphérique est que l'on peut tracer des traits parallèles au limbe. Dès lors on voit dans le champ éclairé deux traits, deux points lumineux et l'étoile qu'on place entre les deux points. On observe directement le ciel, ce qui supprime toute cause d'erreur dans la recherche de l'étoile. D'ailleurs pour l'approximation dont est susceptible un instrument tenu à la main <il> n'est pas utile d'avoir recours à un grossissement.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">L'instrument a été expérimenté à bord du dirigeable “Fleurus” et les essais ont été satisfaisants. Le Service Géographique en a commandé dix qui sont actuellement livrés.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Un des grands avantages de l’instrument est de permettre de constater directement l'effet de la déviation de la verticale produit par les accélérations du mouvement du dirigeable. On peut alors soit mesurer l'ordre de grandeur de l'erreur commise soit chercher à la corriger en manœuvrant pour se placer dans les meilleures conditions d'observation.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. BIGOURDAN demande pourquoi les autres instruments à niveau ne permettent pas de constater cet effet. M. FAVÉ répond que c'est parce que la double coincidence qu'ils exigent est difficile à maintenir.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. ANDOYER demande s'il serait possible de réaliser un gyroscope à vision directe.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. FAVÉ répond qu'il s'est aussi occupé de perfectionner cet instrument : mais la durée de l’observation est un obstacle sérieux ; car, en dirigeable, il est nécessaire d'avoir de suite un résultat. De plus le gyroscope subit aussi l'effet produit par l’accélération du mouvement. Sur un navire cet inconvénient n’existe pas, car il s’agit de mouvements <alternatifs> à courte période ; il n’en est pas de même en ballon.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. LIPPMANN demande s’il est possible de se servir de l’horizon. M. FAVÉ ne le pense pas en raison de la sinuosité de la ligne d’horizon, et aussi de l’incertitude de la valeur de la dépression.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">[barré : M. HAMY pense qu’on pourrait construire un accéléromètre en prenant comme base la différence des mouvements imprimés à deux bulles sphériques, l’une plus lourde, l’autre plus légère que le liquide dans lequel elles sont plongées.]</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. FAVÉ montre ensuite au Bureau la règle courbe qu’il a fait construire pour faciliter le tracé des courbes de hauteur servant à déterminer le point en ballon. La courbe que donne la règle permet, malgré sa faible longueur, de tracer avec une exactitude suffisante des arcs de cercle dans le rayon [barré : voisin] <varie> de 30 cent. à l’infini. </span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. FAVÉ indique comment, en connaissant l’azimut et la hauteur de l’astre, pour le centre de la carte, on trace à l’aide du rapporteur et de la règle qu’il a imaginées, la courbe de hauteur qui donne un lieu du point.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">M. le Président adresse à M. FAVÉ ses remercîments pour sa communication qui a vivement intéressé le Bureau et aussi toutes ses félicitations pour la manière dont il a obtenu une solution aussi ingénieuse que pratique du problème du point en ballon.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">La séance est levée à 16 h.30.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="right"><span style="color: #000000;">Le Secrétaire,</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="right"><span style="color: #000000;">J. Renaud</span></p>
<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=39&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=Renaud%2C+Marie-Joseph-Auguste+%281854-1921%29">Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)</a>
Volume 1914-1918
Bureau des longitudes
Observatoire de Paris
Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine)
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Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)
Carpentier, Jules (1851-1921)
CC BY-SA 3.0 FR
O1914_1918_176
18,3 x 30,5 cm
image/jpeg
fr
Dactylographié avec corrections manuscrites
Text
Procès-verbal
O1914_1918_175
[Biographie du Général Léon Bassot]
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le Général Bassot, né en 1841, <à Renève (Cote d’Or) ; il est> entré à l’Ecole <Polytechnique> en 1860, <et en est> sorti dans l’Etat Major ; [barré : est entré] <en 1869, il a été appelé> au Dépôt de la Guerre [barré : en 1869]. Il a été l’élève et l’ami de Perrier et s’est spécialisé , dès son entrée au dépôt, dans les travaux géodésiques.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Sous la direction de Perrier il a participé depuis 1870 (sauf interruption en 1870 et 1871, par suite de la guerre <franco-allemande,> à laquelle il prit part dans l’Etat Major de l’Armée de Metz), aux travaux de la Méridienne de France, [barré : et] <il> les <a> dirigés personnellement à partir de 1881, quand Perrier fut devenu Directeur du Dépôt de la Guerre.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">[barré : En] outre [barré : de] la part très importante [barré : prise par] <[mots illisibles]> Bassot dans [barré : la mesure] <les travaux> de la méridienne de France, il [barré : en prit une autre] <apporta une contribution> essentielle [barré : dans] <à> la détermination des différences de longitudes, et [barré : la direction des calculs de ces différences de longitudes devient en quelque sorte sa spécialité] <il faut en quelque sorte un spécialiste du calcul de ces déterminations>. Il collabora avec Perrier et [barré : Deffague] <Defforges> ou dirigea lui-même <de 1876 à 1892> 20 différences de longitudes [barré : de 1876 à 1892], au nombre desquelles figurent les longitudes fondamentales de l’Algérie, celles sur lesquelles s’appuie la Méridienne de France et les principales liaisons avec les réseaux étrangers : Lyon-Genève, Paris Leyde, Paris Madrid, Paris-Greenwich. Bassot <a> attaché en même temps son nom à la détermination des latitudes et des azimuts fondamentaux de la Méridienne de France.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Il collabora avec Perrier à la grande opération géodésique de la jonction de l’Algérie avec l’Espagne, dans laquelle il occupa en Algérie la station du Mont Sabiha près d’Oran, pendant que Perrier stationnait (au Fil……) près de Nemours. Ce fut lui qui ensuite dirigea les opérations géodésiques de la mesure de la méridienne de Lagouat [Laghouat], [barré : passant] <poussant> ainsi l’arc du méridien franco-espagnol par-dessus la Méditerranée jusqu’aux limites du désert.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Bassot [barré : prit part] <fit partie> en 1882 de la mission chargée par l’Académie d’aller observer en Amérique le passage de Vénus sur le soleil, et il obtint à la suite de l’expédition le prix Lalande, pour la part qu’il [barré : y] avait prise <à l’opération>.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Devenu Directeur du Service Géographique en 1898, et Général de brigade en 1899, il exerça cette direction jusqu’en 1903, où atteint par la limite d’âge, il fut mis à la retraite. C’est comme Directeur du Service Géographique qu’il prit une part prépondérante en 1900 à l’organisation de la mission géodésique française chargée de la mesure de l’Arc méridien équatorial. Il suivait, de Paris, très assidument les travaux, s’employait de tout son pouvoir à aplanir les nombreuses difficultés de toute nature que rencontrait la Mission, et lui prêta, tant qu’il fut directeur, un appui des plus efficaces auprès des pouvoirs publics.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Peu après, en 1904, il fut appelé, à la mort de M. Perrotin, à la direction de l’Observatoire de Nice, pour laquelle le désignaient sa compétence en astronomie et surtout ses éminentes qualités d’administrateur. Il occupa ces fonctions jusqu’à sa mort.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="color: #000000;">Le Général Bassot était Membre du Bureau des Longitudes depuis 1897, et de l’Académie depuis 1892. Il était également depuis [barré : 1902] <1903> [barré : ( ?)] Président de l’Association géodésique internationale.</span></p>
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Volume 1914-1918
Bureau des longitudes
Observatoire de Paris
Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine)
<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=40&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=1917-01-24">1917-01-24</a>
CC BY-SA 3.0 FR
O1914_1918_175
21,5 x 27,5 cm
image/jpeg
fr
Dactylographié avec corrections manuscrites
Text
Note
O1914_1918_176