Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1861

Titre Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1861
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1861-10-30
Identifiant C1860_1867_096
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1861

Présidence de M. Deloffre

 

Le Procès-verbal de la séance est lu et adopté.

M. Laugier dépose l'exemplaire du Mémoire de MM. Brix, Regnault et Morin, qui lui avait été remis à la dernière séance, conformément aux intentions du Bureau pour donner son opinion relativement aux comparaisons du kilogramme de l'Observatoire au kilogramme des Archives.

M. Laugier donne des détails sur les comparaisons de mesures faites par les membres ou commissions du Bureau des Longitudes à l'époque où les étalons de mesures étaient à la disposition du Bureau et sur d'autres comparaisons exécutées par lui-même et qui ne figurait pas dans les procès-verbaux des séances du Bureau.

M. Laugier apportera une note sur cet objet dans la prochaine séance. M. Mathieu distribue aux membres présents, des exemplaires de la Connaissance des temps pour 1863.

M. Yvon Villarceau entretient le Bureau de nouvelles recherches auxquelles il s'est livré sur le mouvement des chronomètres. Les recherches qu'il a présentées antérieurement au Bureau avaient pour objet spécial la compensation des Balanciers. Il admettait implicitement que les frottements, et les chocs produits par l'échappement et la résistance de l'air n'avaient aucun effet sur la durée des oscillations du Balancier. Les nouvelles recherches de M. Yvon Villarceau ont pour but l'étude des effets produits par ces diverses causes agissant séparément et simultanément.

En ce qui concerne le frottement des pivots, il établit que moyennant certaines dispositions spéciales, cette résistance peut être considérée comme constante [barré : d'intensité et de direction] pendant la durée d'une oscillation simple.

L'effet des chocs est de produire un petit accroissement de la force vive acquise par le Balancier au moment du choc. Quant à la résistance de l'air, il la suppose, suivant les idées généralement reçues, proportionnelle au carré de la vitesse. Sans vouloir se prononcer sur le plus ou moins de vraisemblance de l'hypothèse, M. Y.V. considère les résultats qu'il a obtenus comme très propres du moins à faciliter la vérification de la loi admise du carré des vitesses.

Voici les conséquences auxquelles est parvenu M. Villarceau.

Quand l'écart primitif du Balancier relativement à sa position d'équilibre ou de repos, dépasse une certaine limite dépendant de l'intensité des frottements, les oscillations ont lieu et leur durée est indépendante de l'intensité des frottements : ceux-ci ont pour effet seulement de réduire les amplitudes : l'observations du nombre des oscillations que peut accomplir le Balancier en partant d'un écart connu, avant de s'arrêter, offre un moyen de déterminer l'intensité des frottements.

Les chocs produits par la roue d'échappement n'altère pas la durée des oscillations qui suivent celle où le choc a eu lieu ; mais la durée de l'oscillation durant laquelle se produit le choc est diminuée ou augmentée suivant que le choc se produit avant ou après le passage par le milieu de l'amplitude qui aurait eu lieu sans la production du choc. L'altération de cette durée, de même que la variation de l'intervalle de deux battements consécutifs est une quantité de 2ème ordre ou entièrement négligeable, quand le choc se produit à une petite distance du milieu de l'amplitude ; les artistes cherchant effectivement à produire le choc dans la position du repos.

La résistance de l'air, quelle que soit la grandeur des amplitudes, n'atteint la durée des oscillations que des quantités du 2ème ordre ou tout à fait négligeables ; cette attraction est d'ailleurs proportionnelles au carré de l'amplitude.

La loi de décroissance des amplitudes provenant de la résistance de l'air est très complexe. Un effet de cette résistance est d'avancer l'instant du passage par le milieu de l'amplitude, mais de retarder celui du passage par la position d'équilibre : les chocs de la roue d'échappement produisent dans l'intervalle des battements, des effets du même ordre que lorsque l'on néglige la résistance de l'air.

Le point de départ du précédent travail de M. Y. Villarceau sur les chronomètres se trouve ainsi vérifié, si la loi de résistance de l'air peut être admise.

Pour trancher la question M. Y.V. propose d'observer le mouvement d'un même chronomètre dans le vide et dans l'air, après l'avoir garanti dans les deux cas contre les changements de température.

M. Y. Villarceau a suivi dans ses calculs concernant la résistance de l'air un mode d'analyse très facile et différent de celui exposé par Poisson dans son traité de mécanique. Ce mode d'analyse s'appliquerait, avec la même facilité, au cas du Pendule envisagé par Poisson : il se réserve d'en faire l'objet d'une communication ultérieure.

Le Sécrétaire Yvon Villarceau 

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Deloffre, Théodore (1787-1864)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1861”, 1861-10-30, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10255

Item Relations

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