Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 26 mars 1862

Titre Procès-verbal de la séance du 26 mars 1862
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1862-03-26
Identifiant C1860_1867_117
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès verbal de la séance du 26 Mars 1862

Présidence de M. Bréguet.

 

Le Bureau reçoit le n° 1353 des Astronomische Nachrichten. Ce n° contient l'annonce de la découverte d'une 72ème petite planète, découverte qui résulte de la comparaison d'observations faites en 1861 par le docteur C. Peters au collège d'Hamilton (Etats-Unis) : [barré : M. ] Peters qui croyait observer la 66è (Maya), avec l'éphéméride de cette planète publiée dans les A.N. n° 1315. M. Safford assistant de l'observatoire du collège de Harward [Harvard] constata la discordance très prononcée des observations des Mai 29, Juin 7 et 13, alors que les observations faites de Avril 9 à Mai 27 par le Dr Peters s'étaient accordées avec l'Ephéméride dans des limites admissibles.

Il en a conclu l'existence d'une nouvelle petite planète. Huit observations de cette nouvelle planète comprises entre le 29 Mai et le 13 Juin ont permis d'en calculer les éléments : ces observations sont bien représentées. Cette nouvelle a été communiquée par M. Bond directeur de l'Observatoire du collège de Harward [Harvard] à Cambridge[1].

Dans le même n°, M. Bond annonce une découverte bien plus importante, celle d'un compagnon de l'étoile Sirius. Cette découverte a été faite le 31 Janvier dernier par M. Clark au moyen de la nouvelle lunette de l'Observatoire de Cambridge, lunette n'ayant pas moins de 18 ½ pouces d'ouverture et seulement 23 pieds de distance focale : l'angle de position et la distance ont été mesurés. Un membre trouve dans cette découverte une confirmation éclatante des prévisions des astronomes qui en discutant les anomalies du mouvement propre de Sirius n'avaient pas hésité à conclure qu'elles étaient dues à la présence d'une étoile peut-être obscure dans son voisinage.

A l'occasion de cette nouvelle découverte, on rappelle la communication faite à l'Académie des Sciences dans sa dernière séance par M. Le Verrier. Après avoir vainement cherché à diverses reprises le compagnon de Sirius à l'aide du nouveau télescope de 80 centimètres [barré : m/m] de l'Observatoire Impérial, on est parvenu dans un rare état de calme de l'atmosphère, à apercevoir le dit compagnon et à mesurer son angle de position et la distance à Sirius. M. Le Verrier ayant constaté l'extrême difficulté d'utiliser à Paris les instruments extra-méridiens de grandes dimensions, aurait pris le parti de les transporter dans le midi de la France, où il créerait une succursale de l'Observatoire Impérial de Paris.

M. Y.V. fait remarquer que depuis 1854, il a à plusieurs reprises manifesté l'opinion qu'on ne pourrait pas, en restant à Paris, tirer tout le parti que l'on devrait espérer de l'emploi de grands instruments : il ajoute qu'il y aurait même un grand avantage à installer des instruments méridiens dans une localité plus favorisée par le beau temps ; car à Paris, il est rare que les séries des observations méridiennes ne soient pas interrompues par le mauvais état du ciel et l'on sait combien les séries continues sont préférables aux observations isolées. Il y a encore un grand intérêt à observer les étoiles très près du soleil : or le peu de transparence de l'atmosphère à Paris s'oppose presque toujours à ces observations. Depuis plusieurs années, l'éclairage au gaz des quartiers voisins de l'Observatoire a augmenté l'étendue de l'atmosphère lumineuse autour de l'Observatoire et les recherches des comètes sont rendues à peu près inutiles.

La même circonstance s'oppose encore à ce qu'on poursuive les observations de ces astres aussi loin que si l'atmosphère n'était pas illuminée. La théorie des nouvelles comètes périodiques est ainsi privée des ressources qu'on devait attendre de l'installation des grands équatoriaux.

On rappelle l'opinion que M. Biot a également émise en faveur du déplacement de l'Observatoire.

M. Lerebours dit que lors des essais de son objectif de 14 pouces, il s'est rendu plus de 150 fois à l'Observatoire, sans avoir pu réussir à appliquer utilement à sa lunette des grossissements supérieurs à 600 fois : encore ne pouvait-il que rarement les utiliser.

M. le Ministre de la Guerre envoie une note de M. le Colonel Levret sur la comparaison des résultats géodésiques de la Méridienne de Dunkerque et de la petite chaîne dite Méridienne de Fontainebleau. Cette note sera renvoyée à l'examen d'une commission qui sera nommée dans l'une des prochaines séances.

Le secrétaire Yvon Villarceau

 

Il n'y a pas eu de séance le 2 [barré : 3] avril.



[1] Dans l'Etat du Massachusetts, aux Etats-Unis.

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bréguet, Louis-François-Clément (1804-1883)
Transcripteur Muller, Julien
Commentaires A la suite du PV, figure la mention suivante : "Il n'y a pas eu de séance le 2 [barré : 3] avril".
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 26 mars 1862”, 1862-03-26, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 16 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10275
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