Procès-verbal de la séance du 10 septembre 1862

Procès verbal de la séance du 10 septembre 1862

Présidence de M. l'amiral Deloffre.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les n^os 1378-79 des Astronomische Nachrichten. On y remarque particulièrement un travail de M. le D^t Lesser sur la détermination des perturbations produites par Jupiter sur la planète Pomone obtenue par l'application de la méthode de M. Hansen. On y trouve également une circulaire de M. Peters annonçant la découverte faite le 31 Août d'une nouvelle petite planète par M. R. Luther à Bilk près DüsselDorf.

A l'occasion d'une lettre de M. N. Pogson insérée dans le même recueil et concernant la prochaine opposition de Mars, M. Faye exprime le regret que le Bureau des Longitudes n'ait pu se trouver en mesure de prendre part à des observations qui doivent contribuer à rectifier les fausses idées que l'on aurait sur la valeur de la parallaxe du Soleil.

Le Secrétaire informe le Bureau de l'état de maladie de son président M. le Maréchal Vaillant qui garde le lit depuis le 19 août.

Le Secrétaire a pris des informations sur l'époque à laquelle doivent être envoyées au Ministère de l'Instruction publique les factures relatives aux dépenses faites sur l'exercice de 1861 : l'envoi de ces factures doit être fait dans les premiers jours d'Octobre.

M. Faye propose d'expérimenter la lunette zénithale de M. Airy. M. Y.V. croit que cette proposition devrait être discutée avec celles que la commission récemment nommée aura à présenter de son côté.

Sur la proposition de M. L^s Mathieu, le Bureau décide l'acquisition d'un instrument propre à la mesure des coordonnées géodésiques.

Le Secrétaire informe le Bureau qu'il va s'absenter prochainement et avec l'agrément de M. le Président, il prie M. Faye de vouloir bien le remplacer dans ses fonctions.

M. Yvon Villarceau entretient le Bureau des recherches auxquelles il s'est livré concernant les flexions dites latérales de la Lunette méridienne : les résultats qu'il a obtenus comprennent également les effets dus à l'irrégularité de la figure des tourillons, effets qu'il avait déterminés antérieurement. Pour conserver aux formules de réduction des observations leur forme habituelle, on considère la collimation comme variable avec la hauteur de la lunette : mais alors l'inclinaison et la déviation azimuthale ne peuvent [barré : plus] pas se rapporter à un axe de rotation qui n'existe plus : ces deux quantités restent arbitraires et on en dispose de manière qu'elles s'appliquent à la situation d'un plan par rapport auquel la somme des carrés des déviations de l'axe optique est un minimum. Si l'on représente cette déviation par une série procédant suivant les cosinus et sinus des multiples entiers de la hauteur de la Lunette, la condition qui vient d'être énoncée entraîne la conséquence que les coefficients des cosinus et des sinus de la hauteur simple s'annullent. Le problème à résoudre consiste dans la détermination des coefficients des termes restants. Comme étude théorique, M. Y.V a considéré l'emploi de deux collimateurs opposés placés à des hauteurs variables et l'adjonction à ces appareils d'une autre paire de collimateurs opposés et réglés de manière que les collimateurs supérieurs soient pointés l'un sur l'autre par réflexion des rayons visuels sur un bain de mercure, en sorte que les axes des quatre collimateurs soient situés dans des plans verticaux parallèles. Ce système permet de déterminer tous les coefficients à l'exception de ceux des cosinus des multiples impairs de la hauteur. Les observations astronomiques des passages supérieurs et inférieurs combinées avec celles d'une mire horizontale et du nadir conduiraient au même résultat.

Toutefois une grande partie de ces coefficients ne peut s'obtenir qu'autant que les sinus ou cosinus des multiples correspondants de la latitude différeront suffisamment de zéro, attendu que ces fonctions constituent les dénominateurs de leurs valeurs.

L'observation des passages supérieurs et inférieurs dans les deux positions de la lunette permet d'obtenir avec ou sans emploi des collimateurs les coefficients des cosinus des multiples impairs. Ce procédé diminue le nombre des coefficients qui pourraient affecter une forme indéterminée, en les réduisant aux coefficients des multiples pairs des sinus et impairs des cosinus de la hauteur. Pour Paris, on trouve qu'au dessous des termes dépendants de neuf fois la hauteur, le plus faible diviseur est [barré : sinus] sin4L = -0,26 ; il affecte l'expression du coefficient du sinus du quadruple de la hauteur.

M. Y.V. énonce comme résultat de ses recherches que le retournement de l'instrument ne suffit pas pour éliminer les effets de la flexion ; les observations faites même exclusivement dans le voisinage du zénith dans les deux positions de l'instrument ne peuvent être exemptes des erreurs instrumentales qu'autant que la moyenne des inclinaisons employées dans la réduction des observations s'accorde avec l'inclinaison moyenne que fournit l'observation du nadir dans les deux positions : d'où un moyen simple de corriger après coup le résultat déduit des observations faites dans les deux positions.

M. Y.V. parle encore du parti que l'on peut tirer de la substitution de l'objectif à l'oculaire et vice versa dans le cas des lunettes pour lesquelles le retournement est impraticable.

M. Faye mentionne les travaux de Bessel sur le sujet que vient de traiter M. Y.V.

Le sécrétaire Yvon Villarceau