Procès-verbal de la séance du 4 mai 1864

Procès-verbal de la séance du 4 mai 1864.

Présidence de M. L. Mathieu.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit la table des matières du volume des Astronomische Nachrichten qui vient d'être terminé.

M. Bréguet dépose les numéros du Bulletin international de l'observatoire impérial qui ont paru du 27 avril au 3 mai.

M. Yvon Villarceau fait part à MM. Brunner des remarques qu'il a faites sur le défaut de compensation des micromètres et leur a indiqué le moyen de réaliser sûrement la compensation. MM. Brunner vont s'assurer d'abord que les micromètres de leurs instruments méridiens présentent effectivement les inconvénients signalés. M. Yvon V. pense qu'il serait bon d'appliquer aux instruments dont le Bureau a fait récemment l'acquisition, le nouveau procédé de compensation : on serait ainsi dispensé de recourir aux indications de la température et d'effectuer les minutieuses corrections nécessitées par l'emploi des micromètres non compensés.

M. L. Mathieu dit que MM. Brunner ne manqueront pas d'essayer de corriger les défauts constatés de leurs instruments.

M. Yvon Villarceau présente quelques considérations relatives au jeu d'une vis dans son écrou. Il est conduit à admettre que dans le cas ordinaire où ces deux organes sont des métaux différents, le plus ou moins de jeu peut avoir pour résultat de faire varier la position des filets de l'écrou dont le déplacement relatif aux filets de la vis est nul dans les changements de température. On obvierait à cet inconvénient, en construisant l'écrou en acier comme la vis, et l'on serait dispensé dans ce cas de recourir à l'expérience pour fixer la proportion des pièces d'un micromètre compensé.

M. Bréguet pense que la construction d'un long écrou en acier présenterait beaucoup de difficultés.

M. L. Mathieu attache beaucoup d'importance à la longueur de l'écrou.

M. Yvon Villarceau dit que cette longueur offre des garanties pour assurer la marche régulière de la vis, mais que cette longueur produit, dans le cas de deux métaux, une variation de jeu avec la température, qui a des inconvénients.

Des recherches auxquelles il s'est livré, Monsieur Yvon Villarceau conclut que les instruments méridiens portatifs, de 75 à 80^cm de foyer, peuvent être amenés aisément à ne présenter d'autre inconvénient sérieux que celui d'une variation quelquefois assez sensible de la collimation. Il attribue cette variation au mouvement relatif de l'objectif dans son barillet, que produisent les changements de température. Il lui semble que les variations qui ont lieu successivement en sens inverse sont particulièrement à redouter, en ce sens qu'il est très peu probable que dans de tels changements de température supposés égaux l'état primitif se trouve exactement rétabli.

M. Yvon Villarceau dit que l'on ferait disparaître à peu près entièrement les variations de la collimation dues à l'action de la chaleur, en construisant le tube des lunettes et par suite leur axe de rotation, avec des métaux dont le coefficient de dilatation s'éloigne peu de celui du verre. Or, l'acier et la fonte de fer sont précisément dans ces cas. La considération des changements de position du foyer dans le tube des lunettes en laiton conduit d'ailleurs à la même conclusion.

M. Bréguet se range à l'avis qui vient d'être énoncé.

Le Secrétaire Yvon Villarceau