Procès-verbal de la séance du 9 novembre 1864

Procès verbal de la Séance du 9 novembre 1864.

Présidence de M. le maréchal Vaillant.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit le n° 1498 des Astronomische Nachrichten.

M. Lerebours qui n'est pas encore rétabli d'une maladie grave, écrit pour s'excuser de ne pas assister à la séance.

M. l'amiral Paris écrit pour demander à être porté sur la liste des candidats aux places vacantes qui sont réservées au département de la Marine.

M. Laugier remet une lettre du Ministre de l'instruction publique et une lettre de M. le président à M. L. Mathieu concernant les nominations des candidats.

M. Bréguet remet le mémoire sur la variation diurne du baromètre qu'il avait emporté dans l'une des précédentes séances.

M. L. Mathieu communique un exemplaire d'un récent acte du parlement anglais concernant l'adoption facultative de notre système métrique. Il fait remarquer que les chiffres insérés dans le tableau joint à cet acte, sont identiques avec ceux que publie notre Annuaire. Sur la proposition de M. Mathieu, le bureau décide que le dit acte sera publié dans le prochain Annuaire.

On constate le progrès de la propagation de notre système métrique. A cette occasion, M. Yvon Villarceau fait remarquer que les auteurs du système, les astronomes, en sont cependant encore à faire usage de la division sexagésimale du cercle et du jour. Il ne regrette pas du reste que la division centésimale de l'angle droit n'ait pas été suivie, parce que, selon lui, c'est la circonférence et non l'angle droit qu'il eût fallu prendre pour unité angulaire.

M. Liouville demande le motif de cette préférence.

La réponse de M. Yvon Villarceau est consignée dans une note jointe au procès verbal. (Voir plus loin la note de M. Yvon Villarceau)

On fait remarquer que l'on se trouve trop heureux d'être d'accord avec l'universalité des hommes de Science qui emploient aujourd'hui la division sexagésimale du jour et du cercle, pour songer à changer les unités adoptées.

M. Yvon Villarceau répond que le système métrique décimal a été proposé, non seulement pour satisfaire à un besoin d'unité dans les différentes mesures, mais aussi pour simplifier considérablement les opérations numériques. Or, parmi ceux qui se livrent à de telles opérations, les astronomes occupent incontestablement le premier rang et il importerait qu'ils pussent profiter aussi des avantages d'un système qu'ils ont réussi à mettre dans les mains des autres.

On procède à la nomination d'une commission de trois membres pour la présentation de listes de candidats aux deux places vacantes qui dépendent du département de la Marine. Le dépouillement du scrutin a fourni le résultat suivant : MM. L^s [barré : amiral] Mathieu, 6 voix ; Delaunay, 6 ; Laugier, 5 ; Liouville, 4 ; Maréchal Vaillant, 3 ; Faye, 2 ; Bréguet, 1 ; En conséquence, la commission se compose de :

MM. L. Mathieu, Delaunay et Laugier.

M. Delaunay donne lecture de la première partie d'un mémoire sur la détermination de la vitesse de la lumière.

L'insertion de ce travail dans le prochain Annuaire est réclamé par quelques membres.

Appendice.

Compte rendu, n° 18 ;

Cosmos, 18^ème livraison ;

Astron. Nachrichten, n° 1498 ;

Bulletin international, du 1 au 8 novembre.

Note de M. Yvon Villarceau.

Deux motifs, dit M. Yvon Villarceau, militent en faveur de ce choix :

1° si l'on prend le jour pour unité de temps, on passe aux ascensions droites auxquelles le temps sert de mesure, sans autre changement que celui des noms, lorsque la circonférence est prise pour unité ; tandis que dans le système dit centésimal, il faut multiplier par 4 le temps observé ;

2° lorsqu'on veut se servir des tables trigonométriques et que l'on a affaire à un angle embrassant plusieurs circonférences, comme cela se présente dans les applications astronomiques (multiples élevés d'un angle donné), il faut retrancher préalablement tous les multiples de 360° ou de 400°, tandis qu'en adoptant la circonférence, il suffirait de considérer la partie décimale de l'angle proposé. L'adoption de la circonférence conserverait ainsi la parfaite analogie que présentent les logarithmes et les angles, quand la base du système des logarithmes et l'unité angulaire sont convenablement [barré : divisées] choisies. De même qu'on ne change pas la figure d'un nombre, en altérant la caractéristique de son logarithme pris dans la base 10, de même on ne changerait pas la situation d'une droite définie par un angle, en altérant le nombre des unités contenues dans l'expression de cet angle, au moyen de la circonférence prise pour unité. La partie entière de cet angle représente en effet la caractéristique du logarithme qui exprime l'angle au moyen des deux coordonnées d'un point pris sur l'un de ses côtés, rapportées à des axes parallèle et perpendiculaire à l'autre.

Le Secrétaire Yvon Villarceau