Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 21 décembre 1864

Titre Procès-verbal de la séance du 21 décembre 1864
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1864-12-21
Identifiant C1860_1867_257
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès-verbal de la Séance du 21 décembre 1864.

Présidence de M. le Maréchal Vaillant.

 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit le n° 1505 des Astronomische Nachrichten.

M. Bréguet fait hommage au Bureau des nos du Bulletin de l'observatoire impérial qui ont paru du 7 au 20 décembre.

M. l'amiral Mathieu informe le Bureau que sur l'intervention officieuse de M. le Ministre de la Marine, le ministre des affaires étrangères a donné au fils de notre regretté collègue, M. l'amiral Deloffre, une place dans le personnel des consulats, avec appointements de 1800 francs. Le Bureau reçoit cette nouvelle avec une vive satisfaction.

Le Secrétaire a remarqué, sous les bulletins déposés par M. Bréguet, la série des corrections des positions moyennes des Etoiles fondamentales du Nautical Almanach pour 1865. Il appelle de nouveau l'attention du Bureau sur l'intérêt qu'il y aurait à utiliser ces documents dans la construction des Ephémérides d'Etoiles de la Connaissance des temps, particulièrement en ce qui concerne les ascensions droites. La publication de ces corrections, jointe à cette circonstance que notre recueil n'indique pas l'origine d'où les ascensions droites des Etoiles ont été tirées, ont privé M. Yvon Villarceau de recourir à la Connaissance des temps, pour la réduction de ses observations.

M. Liouville dit qu'il serait effectivement très utile d'indiquer l'origine des nombres qu'on emploie.

M. Laugier et M. L. Mathieu font remarquer que le Nautical Almanac lui-même ne fournit aucune indication de cette nature quant aux étoiles. M. Mathieu fait connaître du reste que les positions des étoiles de la Connaissance des temps sont, comme celles du Nautical, empruntées à un catalogue de M. Airy  et il prend l'engagement de publier dorénavant l'indication des recueils d'où il aura tiré la position des étoiles.

M. Laugier pense qu'il serait en effet fort utile de revoir les positions moyennes en ascension droite des étoiles fondamentales du catalogue de la Connaissance des temps. Mais il croit que pour donner à ce catalogue toute l'autorité et l'harmonie désirables, il serait nécessaire de déterminer en même temps les mouvements propres, en puisant aux sources originales les plus accréditées auprès des astronomes depuis Bradley ; et de faire ainsi pour les ascensions droites, ce qu'il a fait pour les déclinaisons. Il regrette que le peu de temps que lui laissent les calculs des phénomènes dont il est chargé pour la Connaissance des temps, ne lui permette pas d'entreprendre ce travail ; et il émet le vœu que l'un des astronomes du Bureau, M. Yvon Villarceau, par exemple, puisse s'en charger. M. Yvon Villarceau regrette que ses occupations actuelles ne lui permettent pas de se charger d'un pareil travail.

Au reste, M. Yvon Villarceau n'a point prétendu qu'il fallait adopter les corrections des [barré : l'] ascensions droites que publie le Bulletin international ; mais, après une remarque de M. Liouville, il croit devoir ajouter que les ascensions droites obtenues par l'observatoire Impérial offrent a priori plus de garanties que celles obtenues par Greenwich, attendu que la lunette méridienne du premier de ces observatoires est fréquemment retournée, tandis que l'instrument méridien du second est constamment dans la même position. M. Liouville croit le retournement dangereux dans l'emploi des grands instruments, cette opération pouvant avoir pour résultat de modifier l'état relatif des parties dont se composent les instruments.

M. Liouville présente quelques considérations sur les variations des erreurs instrumentales et trouve qu'on ne doit recourir à l'interpolation qu'avec les plus grandes précautions. Il cite l'exemple fourni par l'étude des variations de la mire méridienne que son fils avait étudiées et rappelle que l'azimut, après être resté sensiblement constant pendant plusieurs semaines consécutives, présentait ensuite des variations brusques.

M. Yvon Villarceau dit que dans sa pratique journalière, il opère conformément à l'avis exprimé par M. Liouville ; que la considération des variations tantôt régulières, tantôt brusques est familière aux astronomes. Il entre à cet égard dans quelques détails et dit que quant aux observations de passages méridiens qu'il fait avec des instruments transportables, sauf la détermination de la position des fils,  il emploie, pour chaque sorte d'observation, les constantes obtenues dans la série elle-même, sans aucune considération pour celles qui sont fournies par les séries précédentes ou suivantes. En ce qui concerne, par exemple, la correction de l'axe optique, il le détermine par la condition que l'azimuth de la mire obtenu dans les deux positions de l'instrument, à l'aide des observations des circumpolaires, acquière deux valeurs égales. Il supprime ainsi toute détermination directe de la collimation. La vérification de l'exactitude des résultats s'obtient en comparant les azimuts de la mire correspondant à plusieurs séries d'observations où ont été observées des circumpolaires.

Ce procédé exige que les ascensions droites des circumpolaires observées soient bien connues. Or, on remarque que si ces ascensions droites sont supposées assez exactes pour donner la direction du méridien, elles le sont à fortiori, pour déterminer la collimation, puisque l'erreur restante disparaît des résultats moyens par l'emploi de l'instrument dans les deux positions.

M. Faye rappelle les divers moyens proposés ou employés pour la détermination de la collimation sans le secours des observations astronomiques et insiste sur leurs avantages.

M. Yvon Villarceau est très partisan de l'emploi de ces procédés dans les observatoires fixes ; mais il trouve qu'ils sont, pour ainsi dire, inapplicables dans les expéditions géodésiques, à cause de l'espace qu'ils exigent et du temps nécessaire pour en déduire de bons résultats. Il estime avoir obtenu un avantage marqué, en procédant de manière à supprimer l'emploi de ces appareils, sans ajouter une seule opération aux nivellements et observations de la mire qui sont en usage et sans que l'exactitude du résultat moyen qu'il recherche en subisse la moindre altération.

Le Secrétaire Yvon Villarceau

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Vaillant, Jean-Baptiste Philibert (1790-1872 ; Maréchal)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 21 décembre 1864”, 1864-12-21, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 25 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10414

Item Relations

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