Procès-verbal de la séance du 28 décembre 1864

Procès-verbal de la Séance du 28 décembre 1864

Présidence de M. le Maréchal Vaillant.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

A l'occasion de ce procès-verbal, on revient sur la question des collimateurs à long foyer fesant fonction de mire. On discute leurs avantages et leurs inconvénients. Indépendamment du déplacement réel de ces appareils, provenant de causes géologiques ou astronomiques, il se produit un déplacement latéral des images qui sans affecter [barré : sensiblement] la direction de la mire et les positions des principales circumpolaires que l'on peut déduire d'une longue série d'observations, peut néanmoins affecter sensiblement les ascensions droites obtenues les jours où ces déviations se produisent. M. Yvon Villarceau croit devoir rappeler un moyen que M. Faye avait proposé pour parer à ce dernier inconvénient, procédé qui consiste à protéger par un long tuyau en bois ou en toile le trajet des rayons lumineux émanés de la mire : il désirerait que ce procédé fût expérimenté.

On rappelle que l'emploi des collimateurs à long foyer institué par M. Struve à Poulkowa [Poulkovo] a été plus tard réalisé à l'Observatoire de Paris et que M. Liouville fils est le premier qui ait fait connaître les variations auxquelles ces appareils sont sujets.

Le Bureau reçoit : 1° les comptes rendus annuels de M. Kupffer pour les années 1861-62 et 63 offerts par M. Bréguet ; 2° le n° 1506 des Astr. Nach^en : le n° contient un travail de M. Auwers sur l'orbite de Sirius, basé sur 7.000 observations en ascension droite et 4.000 en déclinaison.

A cette occasion, M. Faye fait remarquer l'intérêt et l'étendue du travail proposé au Bureau par M. Yvon Villarceau dans la dernière séance. Les bases de ce travail devraient comprendre les observations faites dans tous les Observatoires du monde, et, comme l'un des plus importants, celui de Poulkowa n'a point encore publié ses observations, il conviendrait, suivant lui, d'attendre cette publication avant de rien entreprendre.

M. Yvon Villarceau fait remarquer que cependant M. Laugier a pu, sans le secours des observations de Poulkowa, faire un catalogue des déclinaisons des fondamentales : on pourrait donc aussi bien entreprendre un catalogue des ascensions droites. M. Faye rappelle les conditions que Bessel regardait comme indispensables dans la détermination des positions des fondamentales : M. Struve ne s'y est pas exactement conformé et il a remplacé les observations par réflexion par l'échange de l'objectif et de l'oculaire.

M. Yvon Villarceau dit que cette substitution n'élimine pas le terme de la flexion qui dépend du sinus du double de la distance zénithale. M. Faye a proposé d'ailleurs l'emploi des collimateurs pour résoudre les difficultés relatives à la flexion.

M. L. Mathieu expose que le calcul des distances lunaires est simplifié par l'emploi des tables de sinus-verses et de leurs logarithmes, dont M. Hind a mis un exemplaire à sa disposition. N'ayant pu s'en procurer d'autres exemplaires pour les besoins du Bureau des calculs, il propose au Bureau des Longitudes de faire imprimer cette table, ce qui coûterait, d'après les informations qu'il a prises, environ 9.000 francs qu'on pourrait prélever sur les reliquats du budget du Bureau disponibles dans le cours de deux années.

Un membre fait observer qu'il y aurait quelque inconvénient à réimprimer en France, un livre qui est la propriété du gouvernement anglais.

M. Liouville pense que la proposition de M. L. Mathieu devrait être renvoyée – à la commission de la Connaissance des temps. Conformément à l'avis exprimé – par M. Liouville –, la proposition de M. L. Mathieu est renvoyée à cette commission.

En attendant qu'elle ait fait son rapport, M. le président se charge de faire demander par voie diplomatique quelques uns des exemplaires des sus-dites tables. Le Bureau accueille avec satisfaction la proposition de M. le maréchal et l'en remercie.

M. L. Mathieu annonce que M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, en transmettant au ministre la présentation de l'Académie pour les places vacantes au Bureau des Longitudes, a signalé l'avantage qu'aurait pour les travaux du Bureau, la nomination d'un ingénieur hydrographe et particulièrement de M. Darondeau.

Le Bureau reçoit du chef du cabinet du Ministère de l'instruction publique, une lettre par laquelle le Bureau est informé que M. le Ministre recevra MM. les membres du Bureau des Longitudes, à l'occasion du renouvellement de l'année, le samedi 31 décembre, à 2h¾.

Sur sa demande, le secrétaire est dispensé d'envoyer des lettres de convocation aux membres présents.

Le Secrétaire Yvon Villarceau