Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 7 mars 1866

Titre Procès-verbal de la séance du 7 mars 1866
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1866-03-07
Identifiant C1860_1867_324
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description Procès verbal de la Séance du 7 mars 1866.
Présidence de M. le Maréchal Vaillant.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Le Bureau reçoit :
1°, le Proceeding de la Société philosophique américaine, vol X, n° 73 ;
2° les transactions de la même société, vol XIII. 2ème partie.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Barnout qui exprime le désir que le Bureau cesse de publier dans la Connaissance des temps et dans l'Annuaire l'indication des fêtes religieuses et le comput ecclésiastique qui n'intéressent que la religion catholique. Le Bureau passe à l'ordre du jour sur cette proposition.
M. Darondeau annonce qu'il sera prêt à lire dans la prochaine séance son rapport sur la proposition relative à la détermination des longitudes des principaux méridiens terrestres. M. le président engage les membres présents à se tenir pour avertis et dispense le Secrétaire de leur adresser des lettres de convocation.
M. Yvon Villarceau entretient le Bureau des recherches auxquelles il s'est livré dans le but d'éclaircir quelques difficultés qui se présentent dans l'application de la théorie des lignes géodésiques aux triangulations. Il pense que ces difficultés ont pu être examinées par les géomètres qui ont les premiers fait cette application ; néanmoins, il dit n'avoir trouvé aucune trace du résultat de cet examen. Pour bien préciser la difficulté, il suppose que l'observation d'un point éloigné appartenant à la surface du sphéroïde se fasse au travers d'une couche infiniment mince d'un fluide homogène concentrique au sphéroïde. Dans ce cas la direction du rayon visuel coïncidera avec la tangente au dernier élément de la ligne géodésique qui joint le point observé et le lieu de l'observation. Si l'on observe de même un troisième point, l'angle formé, au lieu de l'observation, par les rayons visuels sera égal à l'angle formé par les tangentes, aux deux lignes géodésiques et l'application de la théorie de ces lignes sera tout à fait rigoureuse. D'autre part, considérant des signaux élevés qu'on observerait dans le vide, il fait remarquer que les observations donneront l'angle formé par la projection des lignes droites qui joignent les signaux et le lieu d'observation sur le plan horizontal en ce lieu. Or, il est clair que cet angle n'est pas égal à celui des lignes géodésiques [barré : mesurées] menées par le pied des signaux. Comme les observations ne se font ni au travers d'un milieu homogène concentrique et infiniment mince, ni au travers du vide, il y a lieu de croire qu'en prenant pour angle des lignes géodésiques, les angles observés au travers de l'atmosphère, on commet une erreur qui a pour limite l'erreur correspondante à l'absence d'atmosphère. M. Yvon Villarceau a calculé l'expression de cette limite, en poussant les développements des projections des lignes géodésiques jusqu'au troisième ordre inclusivement et il a trouvé le résultat suivant :
[formule mathématique]
où la justification des lettres est
Z azimut de la ligne géodésique, compté du sud à l'ouest ;
Z0 azimut de la droite menée au signal ;
α applatissement du sphéroïde ;
h' altitude du signal observé ;
N' longueur de la normale ;
L' latitude.
Ce résultat est indépendant, comme cela doit être, de l'altitude du lieu de l'observation : il est remarquable en ce qu'il est indépendant de la distance du signal et que la différence Z-Z0 s'évanouit avec l'altitude h'. En appliquant cette formule au Mont-Blanc, observé du Granier, M. Yvon Villarceau trouve Z-Z0 = -0"13. Si, du Granier, on observait un autre point de même altitude que le Mont-Blanc et dans une direction d'angle droit avec cette somité, la différence deviendrait +0"13 et l'angle des deux signaux serait affecté d'une erreur de 0"26.
M. Liouville dit n'avoir pas connaissance de recherches de cette nature et ajoute que, naturellement, dès que la précision des mesures augmente, on est conduit à rechercher si des causes d'erreurs négligées a priori ne doivent pas alors être prises en considération.
Le Secrétaire
Yvon Villarceau
Type de document Procès-verbal
Président de la séance Vaillant, Jean-Baptiste Philibert (1790-1872 ; Maréchal)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 7 mars 1866”, 1866-03-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10479

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