Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 14 octobre 1868

Titre Procès-verbal de la séance du 14 octobre 1868
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1868-1874 (copies)
Date 1868-10-14
Identifiant C1868_1874_045
Format 26 x 38,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description Procès-verbal de la Séance du 14 octobre 1868.
Présidence de M. Ls Mathieu.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Yvon Villarceau entretient le Bureau d'un rapport sur les Observations de l'éclipse du 18 août, qui est insérée au Moniteur du 11 8bre. La communication de M. Villarceau sera jointe au Procès-verbal.
Le Secrétaire
Yvon Villarceau

Note de M. Yvon Villarceau.
M. Villarceau rappelle qu'il a présenté à l'Académie, dans le courant de juillet dernier, un mémoire sur l'éclipse de Soleil du 18 juillet 1860, dont il avait attendu vainement, depuis sept ans, la publication dans les annales de l'Observatoire. Il espérait trouver dans les observations de l'éclipse totale du 18 août 1868, une confirmation ou une infirmation des principaux résultats qu'il avait obtenus en 1860, ceux qui concernent la connexion des protubérances roses et du globe solaire. Mais il déclare n'avoir rien trouvé de positif à cet égard dans le rapport de M. Stéphan inséré au Moniteur, le 11 8bre. Le résultat le plus net qu'on trouve dans ce rapport est celui obtenu par M. Rayet, sur la nature gazeuse des protubérances. Ce résultat est fondé sur l'observation spectroscopique de ces singulières apparences. Il confirme l'hypothèse faite par tous les observateurs qui ont renoncé à les expliquer au moyen des jeux de lumière produits dans notre atmosphère. Quant au déplacement des protubérances, par rapport au limbe lunaire, bien qu'on ait mentionné les mesures qui ont été faites des angles de position et des hauteurs, le rédacteur du rapport s'abstient de conclure.
M. Yvon Villarceau cherchant à s'expliquer les motifs de cette réserve, croit les avoir trouvé dans la disposition des protubérances indiquée par le croquis dont est accompagné le rapport. Les trois protubérances qui présentent des saillies remarquables lui ont paru bien plus voisines de la direction du mouvement relatif du centre de la lune, que de la direction perpendiculaire. Or, dans ce cas, la variation des angles de position est bien plus faible et si cette variation n'excède pas notablement les erreurs des observations, on ne peut rien conclure. Au contraire, les hauteurs apparentes acquièrent leurs variations les plus considérables ; mais on sait que les hauteurs s'estiment bien plutôt qu'elles ne se mesurent. Enfin, les protubérances, si elles ne sont pas nettement terminées dans le sens de la distance au centre de la lune, présentent l'inconvénient de varier d'éclat, avec la position du soleil, au point de ne plus offrir à l'observateur les mêmes limites apparentes pendant la durée du phénomène. Avant l'éclipse de 1860, des mesures de hauteurs avaient été effectuées et avaient produit des résultats contradictoires. M. Yvon Villarceau est donc fondé à croire, jusqu'à plus ample information, que les résultats qu'il a obtenus en 1860, ne sont ni confirmés, ni infirmés par les observations de 1868.
M. Yvon Villarceau croit devoir, en outre, signaler une explication, proposée par M. Stéphan, de certains phénomènes qui se produisent dans les occultations d'étoiles par la Lune et qui se trouve en complet désaccord avec des observations nombreuses que M. Yvon Villarceau a eu l'occasion de faire pendant une année où les étoiles des Pléiades ont été occultées pendant un certain nombre de lunaisons successives. W. Herschel a observé que lors des émergences, les étoiles paraissent se projeter intérieurement en limbe de la Lune. M. Stéphan invoque la théorie de l'équation personnelle de M. Wolf, d'après laquelle un point lumineux en mouvement devrait paraître occuper une position en retard par rapport à celle qu'il occupe réellement, et il conclut, dans le cas des émersions, que la Lune et l'étoile doivent paraître plus voisines qu'elles ne le sont effectivement. Se fondant sur la même théorie, M. Stéphan conclut également que dans les immersions, l'intervalle des objets doit paraître plus grand. En d'autres termes, les étoiles doivent être occultées avant de paraître avoir atteint le bord de la Lune. Or, dit M. Yvon Villarceau : "J'ai, à plusieurs reprises, dans chaque série d'observations des occultations des Pléiades, constaté sans le moindre doute, que les étoiles ne disparaissaient qu'après avoir empiété d'une quantité très nettement accusée sur le limbe obscur de la Lune. Ce phénomène s'explique au moyen des effets de l'irridiation qui augmente l'étendue de l'aire de la rétine affectée par les rayons lumineux et aussi par la diffraction en vertu de laquelle les images des étoiles acquièrent des disques dont le diamètre angulaire diminue à mesure que l'ouverture de l'objectif augmente. Chacun des points du contour du limbe de la lune, vivement éclairé par la lumière cendrée, donne une image présentant un disque dont le diamètre s'ajoute à celui de la Lune.
Le Secrétaire
Yvon Villarceau
Type de document Procès-verbal
Président de la séance Mathieu, Claude-Louis (1783-1875 ; astronome) ou Mathieu, Pierre Louis Aimé (1790-1870)
Transcripteur Muller, Julien
Commentaires Ce procès-verbal est suivi d'une note.
Collection Registre 1868-1874 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 14 octobre 1868”, 1868-10-14, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10621

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