[Copie d'une lettre d'Arago à l'architecte de l'Observatoire, rédigée par Savary]

[Copie de la lettre d'Arago à l'architecte, rédigée par Savary]

« Paris, le 4 octobre 1829.

Monsieur et ancien camarade,

En ma qualité de secrétaire du Bureau des longitudes, je dois vous adresser l'extrait ci-joint du procès-verbal de la séance du 30 septembre.

« Un membre appelle l'attention du Bureau sur l'extrême négligence que M. l'architecte de l'Observatoire met à répondre aux demandes qu'on lui a adressées. Il est arrêté que le secrétaire lui écrira ; qu'il lui rappellera ses promesses formelles concernant le plan des nouveaux cabinets projetés ; qu'il lui fera sentir que de plus longs délais compromettraient peut-être d'une manière très grave les intérêts de la science et, enfin, qu'on se plaindrait à S. E. le ministre de l'Intérieur si cette démarche n'avait pas d'effet. »

Vous voyez par ces lignes, mon cher monsieur Biet, à quel point votre négligence a contrarié le Bureau. J'ignore si le travail dont vous étiez chargé forme une partie obligée de vos fonctions ; mais toujours est-il que vous vous étiez engagé, que vous aviez promis d'une manière très positive de fournir le plan des cabinets dans le plus court délai. Le Bureau aurait cru, au reste, vous faire injure en s'adressant à une autre personne. Serait-il vrai que vous auriez reculé devant la très petite dépense qu'eût exigée la rédaction du devis ; mais d'une part vous ne nous avez jamais parlé de cette difficulté ; j'ajouterai de plus qu'elle aurait été levée sur-le-champ et que le Bureau n'a pas pu avoir l'intention de vous refuser les justes dédommagements auxquels vous pourriez avoir droit. J'aurais bien quelques autres petits reproches à vous adresser. Je pourrais vous dire, par exemple, que plusieurs fois dans l'année et surtout à l'entrée de l'hiver, vos prédécesseurs venaient visiter l'établissement de fond en comble et que de très légères réparations qu'ils ordonnaient prévenaient souvent de notable dégâts ; mais je veux me borner à l'affaire capitale, à celle des nouveaux cabinets. Je vous inviterai donc au nom du Bureau à vous en occuper sans retard, et dans tous les cas à me faire connaître votre détermination.

J'ai l'honneur d'être, monsieur et ancien camarade, avec une parfaite considération,

Votre très humble et très obéissant serviteur. »