Séance du 25 juin 1834

Séance du 25 juin 1834

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit le numéro de février 1834 du Philosophical Magazine.

M. Arago présente une portion de la carte de la lune que M. Meyer Berr de Berlin fait en ce moment graver sur pierre.

M. Biot a cherché dans les ouvrages du Père Gaubil si l'on trouverait dans l'astronomie chinoise des indications de dates anciennes rapportée à des phénomènes astronomiques, comme cela a lieu dans l'astronomie égyptienne. M. Biot continuera ses recherches en consultant les manuscrits du Père Gaubil qui existent à l'Observatoire. Il pense que l'on peut aussi renverser le même problème avec avantage, c'est-à-dire déterminer par la chronologie des dates et rapporter à ces dates la figure du ciel. On pourra ainsi déterminer la variation de l'obliquité, la précession, des mouvements propres d'étoiles. Il existe dans l'astronomie chinoise des constellations de dimensions très petites, à côté de constellations très étendues. Les limites des constellations paraissent être dans leur système d'observations rapportées à l'équateur, des cercles horaires passant par des étoiles brillantes. Ces limites ont donc varié avec la direction de la ligne équinoxiale et certains astérismes ont pu, comme on le voit en effet, se rétrécir sans cesse au point de s'annuler. Une ancienne observations égyptienne citée par M. Biot semble remonter à plus de 3285 ans avant J. C. Cette observation est représentée sur un monument. L'équinoxe est indiqué dans la tête du Taureau. La position des étoiles est également fixée. Il ne paraît pas qu'il y ait jamais eu de communication entre l'astronomie chinoise et égyptienne.

Quant à l'astronomie chaldéenne, il semble qu'il y ait eu à une époque incertaine communication d'idées avec les Egyptiens.

M. Arago rappelle que l'on trouve dans l'astronomie indienne des indications de phénomènes de conjonctions de planètes, par exemple, dont l'existence n'aurait pas été observée, mais supposée en remontant à l'aide de tables. M. Arago demande s'il n'existerait pas quelque chose de semblable dans les indications des monuments égyptiens.

M. Biot répond que si les astronomes d'Egypte ont ainsi supposé par le calcul d'anciens phénomènes, ces calculs ne peuvent avoir été faits à une époque moins ancienne que 2000 avant J. C. Des dates chronologiques paraissent établir cette date.

M. Biot donnera sur ces questions une note pour les additions de la Connaissance des tems qui s'imprime.

M. Poisson promet pour le même volume une note sur la précession.

M. de Pontécoulant donnera un extrait des mémoires de Hansen.

M. Daussy termine l'extrait des déterminations géographiques de M. Pentland.

M. Bouvard annonce qu'un inspecteur des Domaines a prévenu que l'administration veut supprimer une fontaine existant dans l'intérieur de l'Observatoire. L'Observatoire a une possession de 150 ans. M. Bouvard demandera à l'employé qui s'est présenté d'écrire officiellement au Bureau. Ce ne sera qu'alors qu'on pourra réclamer contre les prétentions de l'administration.

[Etaient présents : Arago, Damoiseau, Bouvard, Delalande, Largeteau, Biot, de Freycinet, Lerebours, Poisson, Savary, Prony. « Arrêté à 11 », signé : Poisson.]