Séance du 24 décembre 1834

Séance du 24 décembre 1834

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. Bouvard parle de nouveau de la nécessité de prendre une décision prompte relativement aux tables des satellites. Il propose ou de livrer les nouvelles tables à l'impression, ou d'en faire faire des copies à l'usage des calculateurs. M. Arago pense que dans l'impossibilité où l'on est de vérifier par des masses d'observations le travail de M. Damoiseau, ce qui serait recommencer la formation entière des tables, il convient que M. Damoiseau veuille bien rédiger une introduction où seront exposées les bases de ses calculs et les éléments qu'il a adoptés.

M. Arago entretient le Bureau de l'excédent des dépenses faites pour les nouvelles constructions de l'Observatoire. Cet excédent porte sur les nouvelles trappes qui fonctionnent mieux que celles de Cambridge et ont cependant coûté une moindre somme ; sur le troisième massif et la tourelle de l'équatorial, et ces travaux, indispensables pour l'avenir, ne pouvaient être différés, car on n'aurait pu les reprendre sans compromettre les instruments. Une commission composée de MM. Arago, Bouvard et Mathieu fera mercredi prochain un rapport au Bureau sur la forme dans laquelle la demande de crédit supplémentaire devra être adressée au ministre.

M. Arago, à l'occasion de l'article qu'il écrit pour l'Annuaire sur les puits artésiens, soulève cette question. Un siphon a sa branche inférieure horizontale ; à l'une des extrémités de cette branche, une ouverture permet au liquide de s'écouler en partie : maintenant si l'eau descend par la première branche verticale, comment et jusqu'où s'élèverait-elle dans la seconde ? Comment différentes ouvertures verticales voisines peuvent-elles modifier l'écoulement ? Elles ne se modifient point si elles peuvent être regardées comme infiniment petites. M. Arago cite à cette occasion le fait de la disparition de l'eau aux bains d'Aix-en-Provence, disparition occasionnée par une ouverture faite à 1000 m. environ de ces bains ; puis du retour de l'eau une fois cette ouverture fermée. L'eau est froide à l'endroit de l'ouverture, chaude aux bains. Il est donc probable qu'elle s'enfonce à des profondeurs énormes dans l'intervalle.

[Etaient présents : de Freycinet, Damoiseau, Delalande, Arago, Bouvard, Gambey, Mathieu, Largeteau, Lerebours, Biot, Beautemps-Beaupré, Poisson, Prony, Savary. « Arrêté à 14 », signé : Beautemps-Beaupré.]