Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du 24 juin 1840

Titre Séance du 24 juin 1840
Créateur inconnu
Contexte Volume 1829-1843
Date 1840-06-24
Identifiant O1829_1843_598
Relation C1827_1844_644
Format 16,4 x 21,8 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Séance du 24 juin 1840

 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. Biot se plaint de ce que le détail de discussions qui ont eu lieu dans l'intérieur du Bureau, au sujet de l'arc de méridien en Espagne, se trouve reproduit dans un journal avant que les discussions soient terminées, à plus forte raison avant que le résultat soit officiellement porté à la connaissance du public.

[Barré : M. Arago se plaint également de ce…]

On s'occupe de la désignation de la commission chargée de faire une présentation pour la place vacante au Bureau dans la section de géométrie. La commission, nommée au scrutin, se compose de MM. Arago, Biot et Mathieu.

M. Arago entretient le Bureau de l'impression des observations. C'est sur la parole de M. de Salvandy, alors ministre de l'Instruction publique, que l'on a fait remonter l'impression à 1837. Une lettre de M. Salvandy accordait pour cet objet 6000 fr. On a depuis refusé d'ordonnancer l'allocation de cette somme, quoique le Bureau ait, en vertu de cet engagement ministériel, pris lui-même avec l'imprimeur d'autres engagements. M. Arago a fait remarquer au ministre actuel que le Bureau ne pourrait faire face à ces engagements qu'en retardant d'un an la publication des observations antérieures, ce qui pourrait donner lieu à de fâcheuses critiques. M. Arago fera encore de nouvelles démarches.

M. Arago reprend la discussion que M. Biot avait soulevée dans la dernière séance relativement à l'effet des lunettes. M. Arago a trouvé que la masse de lumière confuse dont se compose l'image d'une étoile est d'autant moins étendue que le grossissement est plus fort ; que le grossissement atténue la présence des rayons qui, dans une lunette très faible, subsistent encore un peu comme à l'œil nu. Mais de plus, ces rayons dépendent de la conformation de l'œil ; telle personne les voit également tout autour de la véritable position de l'étoile ; telle autre les voit en plus grande quantité plus au-dessous qu'au-dessus de l'étoile ; telle autre plus à droite qu'à gauche. Cet effet peut donc produire une erreur, qu'on atténuera d'autant plus qu'on augmentera davantage le grossissement, ou qu'on se placera plus ou moins exactement au foyer. Ainsi, sans qu'il y ait de flexion des lunettes, par la seule forme des images, on obtient des erreurs dans une latitude quand on n'observe que d'un côté du zénith.

M. Biot [barré : examine ces phénomènes en tant qu'ils dépendent de la lunette… et non de l'œil, l'observation des deux côtés du zénith ne corrigerait pas l'erreur] remarque que tout ce qui dépend des altérations de l'image produite par la lunette disparaît dans le renversement qu'opère ces instruments répétiteurs.

M. Arago [barré : répond] ajoute que M. Gauss avait déjà fait une remarque semblable, mais que c'est de l'œil même, de l'existence des aigrettes dans l'œil, que dépend l'erreur. Or, ces aigrettes sont d'autant plus étendues que le grossissement est plus faible.

La même chose subsiste dans les télescopes : M. Arago cite à cet égard des observations d'Herschel qui, avec un grossissement de 6500 fois, a vu la Lyre sous un angle de 0,76''.

Herschel a fait la remarque que pour donner les images les plus nettes, il faut établir un certain rapport entre la longueur focale et la longueur de l'objectif. Herschel avait dit que les oculaires à deux verres étaient bons pour les amateurs. M. Arago ajoute qu'il faut peut-être restreindre cette assertion aux télescopes. M. Biot remarque que les théories indiquent cette différence.

M. Arago, comme on le sait, en plaçant des bouchons percés devant l'objectif, donne aux étoiles un diamètre qui peut aller jusqu'à [barré : 45''] … Il est très remarquable que le diamètre des planètes dans les mêmes circonstances n'est nullement augmenté.

M. Arago parle des observations romaines sur les taches de Vénus dont il a rendu compte lundi à l'Académie. Ces taches sont plus faciles à voir de jour que de nuit. M. Arago demande si on ne pourrait pas supposer que la rétine, déjà fatiguée par la lumière du jour, n'est plus sensible qu'à l'excès de lumière des points que l'on observe, représentant par exemple la lumière du ciel par 30, celle de Vénus par 60, celle d'une tache par 59, en sorte que le rapport d'intensité de deux points voisins soit 59/60 ; si l'on retranche 30 des deux nombres, la rétine n'étant sensible qu'à l'excès des intensités réelles sur l'intensité moyenne du fond, le rapport précédent devient 29/30, plus grand par conséquent.

M. Biot demande si on ne pourrait pas constater par expérience si la rétine se fatigue dans les points où se forment les bandes dans les phénomènes de diffraction.

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Volume 1829-1843
Citer ce document “Séance du 24 juin 1840”, 1840-06-24, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/2509

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