Séance du 2 septembre 1840

Séance du 2 septembre 1840

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit le numéro 406 du journal de Schumacher.

Le ministre de l'Instruction publique transmet un certain nombre de manuscrits provenant de la succession de Jérôme de Lalande. Ces manuscrits avaient d'abord été donnés au gouvernement pour la Bibliothèque royale par le fils de feu M. Lefrançais Lalande. Mais on a pensé qu'ils seraient mieux placés dans la bibliothèque de l'Observatoire, et M. de Lalande a consenti à cette nouvelle destination.

Voici les titres des manuscrits :

N° 1. Observations astronomiques au Collège Mazarin en 1777 par Lepaute Dagelet, un volume in-f° ;

N°5. Observations du second satellite de Jupiter par M. Bailly, un volume in-4° ;

N°6. Table des nombres carrés et cubes par Castellan, un volume ;

N°9. Copie des observations faites par Tycho Brahé en 1563 et années suivantes, cahier in-folio et in-4° ;

N°11 à 20. Observations, tables, mélanges et méthodes astronomiques par Lacaille, 10 volumes in-4° ;

N° 22. Observations astronomiques faites à Montauban en 1796 par François Bernier fils, un volume in-folio ;

N°23. Etudes particulières par le même, un carton ;

N° 26. Catalogue d'étoiles, un cahier in-folio ; cahier d'observations de 1784 à 1786 faites sous la direction de Jérôme Lalande ;

N° 28. Observations faites à Berlin en 1751 et 1752 par Lalande oncle, un vol. petit in-4° ;

N° 30. Observations pour les années 1768 et 1769 par Lalande oncle, un volume in-4° ;

N° 31. Observations pour 1776, 1777 et 1778 par le même, un volume in-4° ;

N° 32. Observations pour 1786, 1787 et 1788 par Lalande neveu, un volume in-4° ;

N° 33. Catalogue boréal de plus de mille étoiles par le même, un volume in-4°.

M. Arago entretient le Bureau du projet d'observatoire de Bordeaux. Il s'en occupera à son passage dans cette ville, et s'entendra avec l'administration municipale pour que les dispositions soient convenables.

M. Arago espère que le plan de l'observatoire de Toulouse, après avoir rencontré beaucoup de difficultés au Conseil des bâtiments civils, sera bientôt renvoyé.

M. Arago a ouvert le tube de cuivre qui, dans l'expédition de la Vénus, a été descendu dans la mer à une profondeur de 4000 mètres. Les vestiges de l'index annoncent que la température, au point où le cylindre s'est écrasé, c'est-à-dire à une profondeur intermédiaire entre 2000 et 4000 mètres, était de 1° ½ au-dessus de zéro.

M. Arago revient sur les preuves par lesquelles il établit que le courant d'eau froide de l'océan Atlantique est un courant de masse, dont le mouvement s'étend jusqu'au fond de la mer.

Il en est de même du courant d'eau chaude du canal de Mozambique.

M. Arago signale le courant que M. de Tessan a rencontré dans les mers du Japon et pour lequel la température de la surface varie presque brusquement de 13°.

M. Savary pense que le mouvement continu de certaines masses d'eau dépendent de l'action des astres combinée avec la rotation de la terre. La direction, ainsi que le remarque M. Arago, est déterminée par la forme des continents, le fond des mers, leurs vallées.

M. Arago cite un point dans lequel la marée revient tous les jours à la même heure solaire. Il y a dans la théorie un terme qui a cette période.

M. Savary cite à cette occasion parmi les périodes qu'on n'a point encore considérées dans la théorie des marées, celles du quart, du sixième et même du huitième de jour. La première, très sensible sur toute la côte de France, s'élève à Brest à une amplitude de 2 décimètres environ. Elle augmente à mesure qu'on remonte vers la Manche, où elle produit les relèvements de la haute mer observés ou régulièrement, ou à certaines époques seulement.

Les additions à l'Annuaire pour 1840 étant imprimées, on décide que le volume complet sera présenté au roi et la reine.