Séance du mercredi 1 octobre 1851

Séance du mercredi 1^er octobre 1851

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

M. Mauvais annonce qu'il a trouvé dans les manuscrits de l'Histoire céleste de Lalande trois volumes contenant un certain nombre de zones non imprimées. Le dernier volume renferme à la date du 25 octobre 1800 une note qui montre que dès cette époque MM. Lefrançais Lalande et Burckart s'occupaient de la recherche d'une planète située au-delà d'Uranus.  Cette partie inédite de l'Histoire céleste a été présentée à l'Institut le 11 brumaire an IX. A cette occasion, M. Daussy rappelle qu'on avait commencé à imprimer chez Théophile Barrois un second volume de l'Histoire céleste.

Le Bureau s'entretient des moyens les plus convenables de répartir entre les deux calculateurs à nommer les 2000 francs affectés à une sixième place d'élève astronome. Après une discussion à laquelle prennent part plusieurs membres, le Bureau arrête à l'unanimité qu'un seul calculateur émargera les états de traitements, et qu'on exigera de ce calculateur une déclaration écrite par laquelle, reconnaissant qu'il ne peut entreprendre seul les calculs de réductions, il s'engage à abandonner sur son traitement de 2000 francs, 800 francs qui seront donnés à un second calculateur. 400 francs pris sur le matériel porteront à 1200 le traitement de ce second calculateur.

M. le président annonce qu'il a écrit au ministre de l'Intérieur pour obtenir l'autorisation d'établir une communication électrique entre l'Observatoire et la ligne télégraphique qui passe à la barrière d'Enfer. Il donne lecture de sa lettre et de la réponse qu'il a reçue. Dans cette réponse, M. le ministre de l'Intérieur expose les difficultés survenues entre la compagnie du télégraphe de Douvres et celle du télégraphe sous-marin. Il pense qu'avant d'établir une communication entre l'Observatoire de Paris et le siège de l'administration des lignes télégraphiques, il convient d'attendre que la réception régulière du télégraphe sous-marin ait eu lieu par les soins de l'administration et que la correspondance avec l'Angleterre soit officiellement ouverte.

M. Arago fait observer que la communication projetée n'est pas seulement destinée à fournir une exacte détermination de la différence de longitude entre Paris et Greenwich, mais qu'elle a surtout pour but d'envoyer l'heure de Paris dans les différents ports de la République, et de fournir ainsi aux capitaines des navires le moyen le plus sûr de régler leurs chronomètres ; que sous ce rapport, il serait à désirer que la communication fût établie le plus promptement possible. Il ajoute que l'administration des télégraphes pourrait facilement établir elle-même cette communication à une époque de la journée déterminée à l'avance, et l'interrompre tout le reste du temps.

M. le président se charge de voir M. le ministre de l'Intérieur pour lui présenter des observations en ce sens et répondre à ses objections.

M. Mathieu demande au Bureau de décider à quel prix M. Bachelier devra vendre chacun des volumes dont se compose le recueil des observations astronomiques faites à l'Observatoire de Paris. Un membre pense qu'avant de rien décider à cet égard, il serait convenable de connaître le nombre des exemplaires qui seront distribués. Une commission composée de MM. Arago, Mathieu, Laugier et Mauvais est chargée de présenter une liste des établissements publics auxquels le Bureau pourrait envoyer cette collection.

La séance est levée à 4 h. ¾.