Bureau des Longitudes - Séance du 23 mars 1881

Bureau des Longitudes –

Séance du 23 mars 1881

Présidence de M. Faye

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

Le N° 11 des Comptes-Rendus ;

le 48^ème cahier du Journal de l'Ecole Polytechnique ;

la circulaire N° 155 du Berliner Jahrbuch ;

le N° 12 du Journal général de l'Instruction publique ;

Un catalogue de 539 étoiles pour 1881 (Astronomische Gesellschaft) ;

la Revue maritime et coloniale, pour mars 1881.

M. Yvon Villarceau donne lecture d'un Mémoire sur la Mécanique Céleste de Wronsky [Hoëné-Wronski]. [barré : un extrait de ce Mémoire sera annexé au procès-verbal.]

M. Loewy fait remarquer que la méthode indiquée parait être la même que l'une des méthodes proposées par Hansen, [en marge : M. Villarceau dit que la publication de Wronsky lui parait antérieure à celle de Hansen]

M. Tisserand demande si, dans le cas de la Lune, Wronsky a fait les intégrations.

M. Villarceau dit que Wronsky les a effectuées ; tous ses développements analytiques sont faits avec un grand soin, et bien que M. Villarceau n'ait pu parvenir à comprend l'exposé de la méthode, il s'est assuré que le résultat est à peu près exact, en le comparant aux résultats obtenus par d'autres géomètres.

M. Villarceau, [barré : a cependant] en établissant les équations fondamentales par une autre méthode, [mots barrés] a cependant trouvé une légère erreur commise par Wronsky dans ces équations.

Du reste, les méthodes de Wronsky vont être publiées par M. West dans le Journal de Mathématiques¹ de M. Liouville, continué actuellement par M. Résal.

M. Villarceau pense que les méthodes de Wronsky pourraient être appliquées aux comètes, et au [barré : pert] calcul des perturbations de Jupiter et de Saturne.

Quelques membres demandant si les méthodes de Wronsky ont conduit à quelque découverte, ou quelque progrès important, M. Faye répond qu'une partie de ses travaux a été approuvée par l'Académie.

M. Faye propose au Bureau d'insérer le Mémoire de M. Yvon Villarceau dans le prochain volume des Annales du Bureau ; cette proposition est adoptée.

M. d'Abbadie revient sur la grande importance de la photographie pour le prochain passage de Vénus : il résulte des renseignements qu'il a pris qu'on peut obtenir une épreuve sur plaque argentée en assez peu de temps pour qu'on n'ait pas à tenir compte du déplacement du Soleil ; on pourrait donc supprimer les miroirs employés dans le dernier passage, et avoir recours à des lunettes sans monture parallactique, ce qui diminuerait beaucoup le prix des instruments.

M. Fizeau, dont M. d'Abbadie avait demandé l'avis, pense que ces questions regardent surtout la commission de Vénus ; il fait du reste remarquer qu'avec le daguerréotype, on peut avoir une durée de pose assez courte, pour n'avoir rien à craindre du déplacement du soleil.

M. d'Abbadie parle des observations faites récemment en Angleterre et en Allemagne, pour déterminer la libration de la Lune ; il résulterait de ces observations, qu'on observe avec plus de précision un cratère que l'un des bords de la Lune ; s'il en était ainsi, ne pourrait-on pas, dans la détermination des longitudes, observer en même temps l'un des bords de la Lune, et un ou plusieurs cratères ?

Une discussion s'engage à ce sujet, à laquelle prennent part MM. Janssen, Loewy et Tisserand ; on fait remarquer que le point qui sera observé ne sera pas le même, en raison des variations qui surviennent dans l'éclairement de ce point.

En outre, il faudrait supposer la libration parfaitement connue, pour pouvoir rapporter exactement ce point au centre ou aux bords.

M. Loewy signale un article [barré : injurieux] malveillant pour le Bureau des Longitudes, paru dans le Voltaire du 14 mars 1881.

La séance est levée à 4^h¾.

F Tisserand