Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 30 mars 1881

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 30 mars 1881
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1881-03-30
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_015
Format 17,5 x 24,9 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 30 mars 1881

Présidence de M. Faye

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

le N° 12 des Comptes Rendus ;

les Nos 2366-67-68 des Astronomische Nachrichten ;

le N° 13 du Journal Général de l'Instruction publique ;

les Procès-verbaux des séance du Comité international des Poids et Mesures, en 1880 ;

Un Mémoire de M. Zurria sur le développement de la Fonction perturbatrice (Catane) ;

les résultats du recensement de la population en Suisse, au 1er Décembre 1880 ;

Report of the Director of the Detroit Observatory, of the University of Michigan ;

Une lettre de M. Engelhard [Engelhardt] Directeur de l'Observatoire de Dresde, demandant de comprendre son observatoire dans la liste publiée par la Connaissance des temps.

Cette demande est adoptée.

Une lettre de M. de Maindreville annonçant au Bureau le décès de M. de la Roche Poncié, mort le 29 mars au matin. M. le Président exprime les sentiments de regret qu'inspire au Bureau ce douloureux évènement, et il écrit à Madame la Baronne de la Roche-Poncié pour lui dire la part que le Bureau prend à son malheur.

Des lettres seront adressées à chacun des Membres du Bureau, pour les prier d'assister aux funérailles qui auront lieu le vendredi 1er avril.

M. le Président prie M. l'Amiral Pâris de vouloir bien préparer un discours pour être prononcé sur la tombe.

M. Loewy propose au Bureau, en son nom, et au nom de M. l'Amiral Mouchez, d'entreprendre la détermination de la différence de longitude entre Besançon et l'observatoire de Montsouris, et d'employer pour cela les officiers de marine attachés à Montsouris. M. Faye trouve cette détermination très utile, surtout dans le moment actuel ; il rappelle les difficultés qui se sont élevées à propos de la création d'un observatoire chronométrique à Besançon ; ces difficultés viennent de s'aplanir ; le Ministère va créer une chaire d'astronomie à la Faculté des sciences de Besançon. L'emplacement de l'observatoire n'est pas encore choisi d'une manière définitive ; M. Faye a fait sur place des expériences pour constater le trouble qui peut être apporté dans les observations des nadirs par le voisinage du chemin de fer ; il pense que le choix fait par le Bureau d'une bonne station pour la longitude, pourrait [barré : rendre] être décisif pour l'emplacement de l'observatoire.

Le Bureau adopte la proposition de M. Loewy ; M. Loewy propose en outre, pour couvrir les frais de l'opération, d'y consacrer <pendant> deux années le crédit alloué pour <les> opérations géodésiques ; on aura ainsi une somme de 6000f, qui [barré : suffira] sera suffisante.

Cette seconde proposition est mise aux voix et adoptée.

Le Bureau décide ensuite, sur la proposition de M. Faye, que la Direction de l'opération sera confiée à M. Loewy.

M. Loewy pense que le Bureau devrait charger son président du choix de la station, qui sera, comme on l'a vu, d'une grande importance. M. Faye répond qu'il va se rendre prochainement à Besançon en tournée d'inspection ; il priera M. Loewy d'aller le rejoindre à ce moment, et à eux deux, ils choisiront l'emplacement de la station, pour la détermination de la longitude.

M. Faye entretient le Bureau des difficultés que présente le choix de l'emplacement de l'observatoire ; la ville a déjà acheté un terrain ; il faut en outre éviter de se placer trop près du chemin de fer ; d'autre part, les hauteurs sont occupées par des forts détachés.

M. Liouville fait remarquer qu'on ne doit pas se mettre trop près des forts ; on serait dans la dépendance du génie, et il en pourrait résulter des ennuis.

M. Faye dit qu'on ne peut pas imposer un emplacement à la ville ; il s'agit de la Municipalité et du syndicat des horlogers ; mais M. Faye pense que si on fait une bonne longitude dans la station choisie, ce sera une bonne raison pour le choix définitif.

M. Faye parle ensuite des services que le nouvel observatoire pourra rendre à l'industrie horlogère ; en Suisse, les deux observatoires chronométriques de Genève et Neuchâtel ont donné d'excellents résultats ; depuis leur création, la valeur des produits de l'horlogerie en Suisse a augmenté sensiblement. Besançon veut faire de même, et c'est là ce qui a décidé la création dans cette ville, d'un établissement scientifique indépendant, où seront comparés avec soin tous les chronomètres et les montres.

M. Faye donne des détails sur la topographie des environs de la ville ; on sera obligé probablement de s'établir assez près du chemin de fer ; mais le sol étant formé de forest-marbre découpé dans tous les sens, les vibrations ne se transmettront pas facilement.

M. Fizeau pense qu'on pourrait étudier [barré : fructueusement] la question de la transmission des vibrations, à l'aide des microphones à électricité.

M. Faye entretient ensuite le Bureau de l'observatoire de Nice ; il en a parlé avec le Directeur de l'Enseignement supérieur qui propose la solution suivante : M. Bischoffsheim ferait don de l'Observatoire à l'Etat, qui transmettrait la donation au Bureau sous certaines conditions ; l'inexécution de ces conditions entraînerait le retrait du contrat. Cette solution serait très satisfaisante si les conditions sont bien délimitées.

M. Tisserand demande qu'on insère dans l'Annuaire les valeurs de g au pôle et à l'équateur, résultant des déterminations les plus précises.

M. Faye donne à ce sujet des détails sur les déterminations récentes ; les travaux de Borda et Biot sont admirables ; mais depuis, on a reconnu la nécessité de deux corrections tenant l'une, à la réduction au vide, l'autre à la viscosité. En outre, dans le pendule de Biot, les barres de fer qui supportaient l'appareil oscillaient ; cela affecte un peu la longueur du pendule. M. Peirce a fait de nouvelles mesures à Paris, en tenant compte de ces corrections ; en les appliquant également aux observations de Borda et de Biot, les trois mesures s'accordent très bien. M. Peirce a opéré également à Londres, Kew, Genève, Berlin, et New-York. M. Faye partant de l'ensemble des déterminations de M. Peirce, et empruntant l'aplatissement à la géodésie, en a conclu la formule qui donne la longueur du pendule simple en fonction de la latitude.

M. Fizeau demande si M. Peirce, dans ses expériences, a pris toutes les précautions pour bien déterminer la dilatation par la chaleur, de la verge ; c'est là une étude très difficile.

M. Faye donne des détails sur la réduction au vide. Il mentionne les difficultés que l'on rencontre en comparant l'ensemble des déterminations du pendule ; les mesures prises sur les continents s'accordent bien ensemble ; mais dans les îles, on trouve des longueurs plus [barré : faibles] grandes que sur les continents ; c'est l'inverse qui devrait arriver ; sur les plateaux élevés, on trouve au contraire des longueurs trop faibles.

Pour trancher ces difficultés, il faudrait organiser une série d'expéditions nouvelles, pour la détermination de la longueur du pendule en un grand nombre de lieux.

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 30 mars 1881”, 1881-03-30, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3843

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