Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 20 avril 1881

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 20 avril 1881
Créateur Fizeau, Hippolyte (1819-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1881-04-20
Contributeur Fizeau, Hippolyte (1819-1896)
Identifiant O1881_1885_018
Format 19,1 x 31 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes

Procès verbal de la Séance du 20 avril 1881

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

le N° 15 des Comptes-Rendus de l'Ac. des Sc.

le N° 16 du Journal de l'instruction publique.

le N° 5 des Monthly Notices.

Une lettre de M. le Ministre de la Marine, transmettant au Bureau des observations d'occultations d'étoiles faites par M. Perrin Enseigne de vaisseau, sur la côte occidentale d'Afrique. Une lettre de remerciements sera adressée à M. le Ministre au sujet de cette communication, laquelle est renvoyée à l'examen de M. Loewy qui pourra utiliser ces données nouvelles pour rectifier, s'il y a lieu, les Longitudes assez incertaines de Mossanedès et de Dakar.

M. Loewy revient sur l'emploi de la photographie dans les observations astronomiques. Il se déclare, en principe, partisan de cette méthode ; mais il pense que certains perfectionnements sont encore à rechercher, pour que la photographie puisse rendre tous les services que l'on est en droit d'en attendre.

M. Faye signale dans le N° 5 des Monthly Notices un travail de MM. Campbell et Neison sur le coefficient de l'Inégalité parallactique de la Lune1. En tenant compte des effets de l'irradiation sur la valeur de ce coefficient, les auteurs ont trouvé 124",7 au lieu de 125", [signe illisible]. M. Faye qui avait déduit de ce dernier nombre la valeur 8",81 pour la Parallaxe solaire, montre que la correction introduite par MM. Campbell et Neison diminue un peu cette valeur qui devient égale à 8",78.

M. Faye fait ensuite une communication relative à l'histoire de la découverte de l'Attraction ; les premiers calculs effectués par Newton eurent pour but de comparer les intensités de la Pesanteur à la surface de la Terre et dans la région traversée par l'orbite de la Lune ; les résultats ne s'accordent pas avec la loi présumée de l'Attraction que [Newton ?] cherchait à démontrer.

La cause de l'insuccès de ces premiers calculs [peut ?] être rapportée à la valeur inexacte admise à cette époque en Angleterre pour le mille (où Arc de 1') auquel on donnait 1760 Jards, d'où résultait une longueur du Rayon terrestre inférieure d'environ 1ème/6 à la valeur réelle.

Ce ne fut que quinze années plus tard que Newton reprit ces calculs, en empruntant, cette fois, les données numériques aux Dimensions du Globe terrestre déterminées par Picard. Le succès fut alors complet et la grande découverte accomplie.

M. Faye a recherché quelle pouvait être la cause de l'erreur considérable commise à cette époque sur la longueur du degré du méridien, et il montre que cette erreur doit être attribuée à une confusion qui s'est introduite depuis Ptolémée entre les diverses valeurs des Stades et des Pieds en usage chez les anciens.

Eratosthène avait donné pour la valeur du degré terrestre 694 4/9 stades ou en nombres ronds 700 stades, chacun de 600 Pieds Egyptiens, d'après une mesure fort exacte pour l'époque de l'arc du méridien compris entre Alexandrie et Syène. Quatre siècles plus tard Ptolémée vérifiait la détermination d'Eratosthène et, exprimant le résultat avec les mesures en usage de son temps, donnait pour la valeur du degré 500 stades, chacun de 600 pieds philétériens.

M. Faye montre comment les géographes anglais, en transformant les mesures de Ptolémée en mesures anglaises, ont été conduits à adopter, par erreur, le pied grec, au lieu du pied philétérien de Ptolémée ; or ce Pied étant d'environ 1ème/6 plus court que le pied Philétérien, il en est résulté que le statute mile, ou Arc de 1', et par suite la longueur du rayon terrestre que l'on en déduisait du temps de Newton se sont trouvés en erreur de la quantité [considérable ?] dont il s'agit, erreur qui a retardé et failli [surtout ?] compromettre la grande découverte de l'Attraction.

A la suite de cette communication, MM. d'Abbadie, Loewy, et Fizeau, font plusieurs remarques, notamment sur la Théorie de l'Emission de la lumière à laquelle Newton fut conduit par la découverte de l'Attraction en laissant de côté les idées antérieurement émises par Descartes et Huyghens [Huygens] sur la nature ondulatoire de la Lumière, <c'est cette dernière> conception que l'expérience ainsi que la Théorie s'accordent aujourd'hui à faire considérer comme l'expression de la vérité.

MM. Loewy et d'Abbadie discutent sur les [meilleurs ?] moyens d'orienter les fils des micromètres et sur le degré de précision que l'on peut obtenir dans cette orientation.

M. D'Abbadie signale dans un journal anglais la mention d'un nouveau gravimètre.

MM. Faye et Loewy parlent de plusieurs instruments dont on attend la construction prochaine et qui sont destinés également à l'étude de la Pesanteur.

La séance est levée à 5 heures

H. Fizeau

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 20 avril 1881”, 1881-04-20, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3846

Item Relations

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