Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 23 novembre 1881

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 23 novembre 1881
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1881-11-23
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_051
Format 17,1 x 25 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 23 Novembre 1881.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

le N° 20 des Comptes-Rendus ;

le N° 47 du Journal général de l'Instruction publique ;

le N° 9 des Monthly Notices ;

le N° 55 de "The Observatory" ;

les Nos 42, 43, 44 du Wochenschrift ;

les Nos 2402 et 2403 des Astronomische Nachrichten ;

N° 10 de Copernicus ;

11ème cahier de Sirius ;

Bestimmungen des Mond Durchmessers, von Küstner.

Carte de la France au 1/200 000, édité par le Ministère des Travaux Publics, 1er fascicule.

M. l'amiral Cloué donne quelques renseignements sur l'origine de l'expédition magnétique projetée pour le Cap Horn.

M. le Colonel Perrier propose de demander à M. Bischoffsheim une copie des dessins représentant l'observatoire de Nice ; cette copie figurerait dans la salle des séances du Bureau.

Il est entendu que M. le Président adressera cette demande à M. Bischoffsheim.

M. Perrier parle ensuite de la carte de France à l'échelle du 1/200 000, publiée par le Ministère des Travaux Publics ; le Ministère de l'Intérieur avait déjà publié, il y a quelque temps, une carte de la France réduite au 1/100 000 ; il n'existe qu'une seule carte réellement scientifique, celle de l'Etat Major, au 1/80 000 ; dans les deux cartes mentionnées plus haut, on n'a fait que réduire la carte de l'Etat Major à une autre échelle ; et même, dans la carte du Ministère de l'Intérieur, on a employé, dans le calcul des longueurs des arcs de méridiens, et de parallèles, l'aplatissement de 1/299 au lieu de 1/308, de sorte que la carte est inexacte.

Le Ministère de la guerre fera exécuter, par des méthodes rigoureuses, des [barré : reprod] cartes de la France aux échelles du 1/50 000 et du 1/200 000 de la carte de l'Etat-Major ; on aura ainsi des cartes réellement scientifiques, tandis que les deux cartes indiquées ne sont que des copies plus ou moins bien faites.

Le Ministère de la Marine fait faire en ce moment les cartes des côtes de France ; il serait à désirer qu'une entente s'établit à ce sujet entre les Ministères de la Marine et de la Guerre.

M. l'amiral Cloué rend compte des démarches qu'il a faites auprès du Ministre de la Marine, relativement à la nouvelle carte magnétique du globe, il a porté au Ministre le rapport de M. l'amiral Mouchez, lui a représenté la nécessité de faire une nouvelle carte pour remplacer celle de Duperrey, et l'avantage qu'il y aurait à faire construire cette carte par des Français.

M. le Ministre a accueilli la proposition avec empressement ; quand les instruments seront construits, il donnera des ordres conformes aux désirs du Bureau.

M. Faye remercie M. Cloué au nom du Bureau. M. Faye donne lecture de la lettre qu'il a écrite au Ministre de l'Instruction Publique, en lui envoyant également le rapport de M. Mouchez.

M. Yvon Villarceau rappelle que dans un Mémoire sur l'attraction, inséré dans la Connaissance des temps, il avait prouvé que, pour déterminer <exactement> le coefficient de l'aberration, il faudrait répéter les observations effectuées par M. Struve avec son instrument dans le premier vertical, dans deux stations situées dans les deux hémisphères, par des latitudes d'environ +35° et -35°. M. Villarceau avait parlé de ce sujet à M. O. Struve ; il est heureux d'apprendre au Bureau que M. O. Struve va réaliser une partie du projet, en envoyant au Cap de Bonne Espérance un instrument des passages dans le premier vertical, entièrement semblable à celui qui a donné à Poulkowa [Poulkovo] de si bons résultats à M. W. Struve. La latitude de l'observatoire du Cap satisfait à très peu près à la condition demandée. M. O. Struve veut du reste répéter à Poulkowa les observations de son père, en augmentant le nombre des [barré au crayon de papier : observations] étoiles, [barré au crayon de papier : et les étendant à un plus grand nombre d'étoiles].

M. Faye dit que ces dernières observations ont été faites, et que M. O. Struve a trouvé à quelques centièmes de seconde près le même nombre que son père.

M. Villarceau fait remarquer que la latitude de Poulkowa est très loin de vérifier la condition énoncée dans son Mémoire ; il exprime l'espoir que [barré au crayon de papier : les mêmes observations seront faites dans un grand observatoire situé convenablement dans l'hémisphère boréal] si les résultats obtenus présentent de l'intérêt on jugera utile de trancher la question en choisissant une station à +35° de latitude [sud ?].

M. Villarceau entretient ensuite le Bureau de la question de la flexion des lunettes ; dans une séance antérieure, il avait annoncé qu'on pouvait annuler la flexion, à l'horizon et au zénith, en déplaçant par des vis, de quantités convenables, des masses additionnelles placées sur le corps de la lunette ; cette solution était encore assez compliquée.

Depuis cette époque, M. Villarceau a pris auprès de MM. Brunner des renseignements sur le degré de précision que peuvent atteindre les constructeurs dans le centrage d'un objectif. Il résulte de ces renseignements que, pour une lunette bien construite, l'artiste peut annuler la flexion au zénith, ou du moins, la rendre entièrement négligeable. Il suffit donc de se préoccuper de la flexion à l'horizon ; M. Villarceau a trouvé pour [barré : celle-ci] annuler celle-ci un moyen très simple. Il suffit de déplacer un peu deux annulaires [barré au crayon de papier : situés près de l'objectif et de l'oculaire, et pouvant glisser le long du tube.] <des poids d'essai placés près de l'objectif et de l'oculaire> [en marge, au crayon de papier : [barré : et d'en conclure celui de] et de déduire des valeurs correspondantes de la flexion] <les valeurs des masses> <propres à [barré : mot illisible] anéantir la flexion> .

M. Villarceau développe au tableau la solution du problème. Il a été amené à donner une application nouvelle des probabilités en cherchant la détermination la plus exacte des inconnues du problème. M. Loewy pense qu'il est important de revenir sur la question d'une plus grande influence à accorder au Bureau dans le développement de l'astronomie française ; il croit qu'il est bon de tenter une nouvelle démarche auprès du Ministre de l'Instruction publique.

M. Faye dit que la question n'est pas abandonnée, mais, qu'il conviendrait peut-être de connaître d'abord les intentions du Ministre sur ce sujet.

M. Breguet rappelle qu'une commission composée de MM. Janssen, Loewy et Perrier, devrait faire un rapport sur la mission du Cap Horn.

Ce rapport est renvoyé à la prochaine séance.

M. Tisserand, au nom de la Commission de Vénus, dit que les chefs de mission se mettraient volontiers à la disposition du Bureau, et suivraient ses instructions pour les observations magnétiques qui pourraient être faites dans les diverses stations, à l'occasion du passage de Vénus.

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 23 novembre 1881”, 1881-11-23, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 18 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3879

Item Relations

FR751142302_006_006478_A.jpg
FR751142302_006_006479_A.jpg
FR751142302_006_006480_A.jpg
FR751142302_006_006481_A.jpg