Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 30 novembre 1881

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 30 novembre 1881
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1881-11-30
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_052
Relation O1881_1885_053
Format 17 x 25 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 30 Novembre 1881.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la dernière séance est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 21 des Comptes-Rendus,

N° 48 du Journal général de l'Instruction Publique,

Nos 2404 et 2405 des Astronomische Nachrichten,

M. [espace vide] [mot barré] écrit au Bureau pour demander à quelles heures s'est levé et couché le Soleil, le 14 Juin 1497, au Labrador, par 47° de latitude boréale.

M. l'amiral Cloué fait observer que le Labrador est situé tout entier au [barré : dessus] nord du parallèle de 47° ; il est entendu qu'on écrira à M. ……, pour lui demander des renseignements complémentaires.

M. Faye rappelle que le Bureau s'est occupé déjà à plusieurs reprises de l'expédition du Cap Horn ; pour son compte personnel, M. Faye ne voit pas bien l'intérêt scientifique que présente cette expédition ; il vient proposer au Bureau une [barré : expédit] entreprise beaucoup plus importante.

M. Faye donne lecture d'une Note qu'il a rédigée sur ce sujet ; cette Note sera annexée au présent procès-verbal.

M. Faye rappelle d'abord les services rendus par le service météorologique du New-York Herald ; mais, la plupart des tempêtes qui atteignent les côtes de France, sont en dehors de la zône [barré : météorologique] du service météorologique des Etats-Unis. Ce sont les ouragans dont les trajectoires paraboliques [mot illisible au crayon de papier] passent par les Açores, qui nous intéressent directement. Le Bureau pourrait donc demander l'installation d'une station météorologique aux Açores ; si, au bout d'un an, on avait bien établi la corrélation entre les ouragans qui passent aux Açores, et ceux qui frappent les côtes de France, on pourrait demander de relier les Açores au Portugal par un fil télégraphique.

M. Faye donne ensuite quelques indications sur un petit appareil [barré : destiné à donner] permettant d'obtenir à bord des navires, la direction du vent avec une assez grande précision.

Enfin, M. Faye pense qu'on devrait tracer sur les cartes marines, outre la direction des vents dominants, la marche des tempêtes dans toutes les mers du globe.

M. l'amiral Cloué dit que la marche <générale> des tempêtes est indiquée dans les traités de navigation, que les officiers de marine la connaissent, et qu'il n'est pas utile de la mettre sur les cartes que l'on compliquerait du reste beaucoup.

M. Faye fait remarquer que l'étude des bourrasques sur l'Atlantique, [barré : présente au m] est au moins aussi utile pour les continents, et en particulier pour la France et le Portugal, que pour les marins ; la station indiquée permettrait de compléter les prédictions du New York Hérald.

M. l'amiral Cloué dit que les marins des côtes ne connaissent pas les dépêches météorologiques des Etats-Unis ; ils devraient être prévenus par les sémaphores, qui ne sont pas en relation directe avec M. Bennet.

M. Faye pense que la France devrait avoir aux Etats-Unis, un agent chargé de télégraphier directement en France, quand un ouragan paraît devoir arriver.

M. Cloué ne conteste pas l'utilité d'une station aux Açores, et [même ?] d'une station permanente ; il pense qu'au bout d'un an, on ne saura rien, si l'on n'a pas de télégraphe à sa disposition.

Une station temporaire ne serait pas coûteuse du reste ; le stationnaire de Cherbourg pourrait, par exemple, déposer un groupe d'observateurs [sur ?] les Açores ; il serait donc facile d'obtenir satisfaction sur ce point.

Pour ce qui regarde le tracé sur les cartes, du parcours des ouragans, M. Cloué ne le croit pas très utile ; les marins connaissent ce parcours qui, du reste, n'est pas toujours le même, et, par suite, ne pourrait être tracé avec précision.

M. Cloué rappelle que les cartes des vents de M. Brault indiquent seulement les probabilités de tel ou tel vent ; on choisit la route du navire d'après ces probabilités.

M. Faye dit qu'on pourrait tracer sur les cartes les routes suivies par [mot barré] un petit nombre d'ouragans qui ont été observés avec soin ; il donne au tableau des indications sur la marche des tempêtes dans les différentes mers.

M. Cloué pense qu'on pourrait avoir une carte à part, donnant la marche des tempêtes, mais qu'il ne faut pas la superposer à la carte usuelle. Le baromètre et l'aspect de la mer indiquent aux marins l'approche d'un ouragan ; les officiers ont des règles pour <chercher à> éviter la partie dangereuse du cyclone ; les cartes demandées ne leur seraient pas d'un grand secours.

M. Faye propose de faire construire ces cartes pour la région Açores, parce que cela intéresse directement les côtes de France.

[barré : M. Cloué pense]

Une discussion s'engage ensuite sur l'appareil proposé par M. Faye, pour déterminer en mer la direction du vent ; MM. [Cloué ?], Faye et Pâris prennent part à cette discussion.

M. Faye ayant dit que la direction du vent n'est [mot barré] [connu ?] dans certains cas qu'à 30° près, M. Cloué croit d'abord qu'on n'a pas à craindre une aussi grande incertitude, quand on emploie certains procédés très simples, et en particulier, quand on examine attentivement les raies de la mer. Il pense [mot masqué] qu'en raison des agitations de la mer, l'appareil proposé par M. Faye ne serait pas très pratique.

M. le Colonel Perrier qui s'était chargé de prendre des renseignements sur les expéditions <polaires> projetées, [barré : vers les pôles magnétiques] concernant la météorologie et le magnétisme, lit le programme arrêté dans le congrès météorologique tenu à Hambourg en 1879. Plusieurs membres échangent leurs opinions au sujet de ce programme ; M. Faye n'y trouve guère qu'une chose utile, c'est l'étude de la marche des dernières traces de nos ouragans, quand ils arrivent vers les régions polaires, et encore, cela ne présente guère d'intérêt pour l'hémisphère austral.

M. Perrier rend compte ensuite de la démarche qu'il a faite auprès de MM. Brunner ; les artistes [barré : construis] peuvent construire deux séries d'instruments magnétiques ; la première série comprend deux instruments, donnant, l'un, [barré : la décl.] l'inclinaison, l'autre, la déclinaison et la composante horizontale ; les deux appareils réunis coûtent 3000f ; MM. Brunner ne pourraient construire d'ici au mois d'Août prochain que 3 appareils à 3000f ; ils pourraient exécuter en outre, dans le même délai trois instruments complets, donnant chacun, les trois constantes magnétiques, au prix de 1500f l'un.

M. Perrier pense que les instruments du premier groupe sont peut-être un peu délicats pour des expéditions lointaines.

M. Loewy croit qu'on pourrait commander deux instruments à 3000f, pour servir de types, auxquels on comparerait les autres.

M. l'amiral Mouchez communique au Bureau les cartes anglaises les plus récentes, donnant la déclinaison magnétique dans les différentes mers du globe ; la base de ces cartes est la carte de Duperrey. M. mouchez recevra bientôt les cartes d'inclinaison.

On pourra s'en servir pour fixer les points <les plus intéressants> où nos officiers de marine devront faire de nouvelles observations, en vue de la nouvelle carte magnétique du globe.

M. Mouchez dit que M. Lorieux [barré : fera] construirait les instruments nécessaires. Il rappelle que M. Marié Davy a donné l'idée de l'appareil universel donnant les trois constantes magnétiques ; il a fait construire cet appareil par MM. Brunner ; c'est cet instrument qui a été employé par M. de Bernardières ; cet officier pourrait peut-être indiquer les modifications que lui a suggérées l'emploi de l'instrument ; il conviendrait d'étudier ces modifications possibles, avant de faire la commande.

M. Mouchez communique ensuite une liste qu'il a dressée, contenant les noms des officiers de marine, et des voyageurs qui ont passé par l'observatoire de Montsouris ; cette liste figurera dans le préambule du Tome II des Annales du Bureau.

M. Mouchez croit qu'il serait bon d'exiger un certificat du Bureau, constatant une préparation à Montsouris, pour les voyageurs qui reçoivent des missions officielles du gouvernement ; il conviendrait en outre d'avoir un adjoint du Bureau, chargé spécialement de l'instruction de ces voyageurs, à l'observatoire de Montsouris.

M. l'amiral Pâris présente au Bureau la suite des plans de navire intitulés : "Souvenirs de Marine conservés".

M. Faye remercie M. Pâris au nom du Bureau.

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 30 novembre 1881”, 1881-11-30, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3880
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