Bureau des Longitudes - Séance du 18 janvier 1882

Bureau des Longitudes – Séance du 18 Janvier 1882.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 2 des Comptes-Rendus ;

N° 1 du Journal général de l'Instruction Publique ;

N° 475 du Bulletin Administratif de l'Instruction Publique ;

N° 2 des Monthly Notices ;

N° 2410 des Astronomische Nachrichten ;

Observations météorologiques faites à Batavia en 1879 et 1880.

M. Faye annonce que les Membres du Bureau seront reçus samedi prochain à 11 heures, par le Président de la République.

M. Faye entretient le Bureau d'un projet dont s'occupe actuellement le Ministre de la Marine ; il s'agirait de créer une Ecole des hautes études, pour les officiers de Marine, analogue à l'Ecole supérieure de guerre.

M. l'Amiral Mouchez dit que c'est lui qui a parlé de cette création au Ministre ; l'observatoire de Montsouris a été organisé pour compléter l'instruction [barré : astron] scientifique des officiers de Marine ; des conférences leur ont été faites sur l'astronomie, la physique du globe, l'électricité, etc. ; il y aurait lieu de donner à ces cours une organisation permanente, et de rattacher l'Ecole à l'Observatoire de Montsouris. Le Ministre songerait, parait-il, à la mettre au Dépôt de la Marine ; M. Mouchez ne croit pas que ce soit une bonne chose.

M. Faye distingue deux partie dans l'enseignement qui sera donné dans la nouvelle Ecole ; il y aura <sans doute> une partie mécanique, relative aux machines à vapeur, à la résistance des matériaux, etc. ; cela ne regarde pas le Bureau ; mais il n'en est pas de même pour l'astronomie et la Physique du Globe ; ici, l'intervention du Bureau est tout indiquée ; dans tous les cas, il faut veiller à ce que le Bureau ne se voie pas enlever ce qu'il a organisé à Montsouris ; il y aurait une démarche à faire auprès du Ministre de la Marine, dans ce sens.

M. Yvon Villarceau cite trois faits antérieurs qui indiquent l'existence d'un désir mutuel de collaboration entre le Bureau des Longitudes et le Ministère de la Marine ; ainsi, en 1875, le Ministre de la Marine a demandé au Ministre de l'Instruction Publique d'autoriser un des Membres du Bureau à faire des études d'astronomie nautique avec un lieutenant de vaisseau ; depuis, le Bureau a créé l'observatoire de Montsouris avec le concours de la Marine. Enfin, il y a deux ans, le Bureau a obtenu, par l'intermédiaire de l'amiral La Roncière, la réintégration du calcul différentiel et intégral, dans les programmes de l'Ecole Navale.

M. Villarceau pense que, dans la question actuelle, le Bureau pourrait offrir sa collaboration au Ministre de la Marine.

M. l'Amiral Cloué dit qu'il faudrait définir la collaboration.

M. Faye dit qu'il existe actuellement une haute Ecole à Montsouris, pour l'astronomie, la physique du globe et l'électricité ; il faut demander que cela soit maintenu dans tous les cas.

M. Loewy fait remarquer que dans le projet dont il est question, il y a un enseignement [barré : scientifiq] technique et un enseignement scientifique ; le Bureau pourrait réclamer la partie scientifique.

M. Villarceau pense que le Ministre sera amené à nommer une commission ; le Bureau pourrait demander à être représenté dans cette commission. M. Cloué dit qu'on ne sait pas si l'on nommera une commission ; M. Faye trouve que l'affaire est urgente, et qu'il serait utile de rappeler au Ministre que le Bureau a déjà réalisé la moitié de l'organisation projetée ; il faudrait demander le maintien de ce qui existe déjà.

M. d'Abbadie pense que le Bureau ne doit pas intervenir officiellement. M. Loewy [mot barré] dit que M. Cloué pourrait prendre officieusement des renseignements au Ministère, afin de savoir où en est la question.

M. Faye fait remarquer que le Ministre s'adressera vraisemblablement au Dépôt de la Marine dont les ingénieurs ont fait à diverses reprises des travaux sur les chronomètres, les boussoles, sur les marées et sur la physique du globe ; il faut éviter que le Dépôt prenne aussi la partie astronomique, qui revient de droit au Bureau.

Une discussion s'engage sur le choix des professeurs de la nouvelle école ; MM. Cloué et Villarceau exposent leurs idées sur ce sujet.

Le Bureau décide qu'avant toute autre démarche, on priera M. l'amiral Cloué de se renseigner officieusement au Ministère de la Marine, afin de connaître l'état de la question.

M. Mouchez dit qu'il avait envoyé au Ministère, il y a peu de temps, son projet de haute école pour la marine. Il sait seulement que depuis, le Ministre a pris l'avis d'un certain nombre d'officiers de marine.

M. Mouchez avait joint à son projet une note sur les [travaux ?] réalisés à l'Ecole de Greenwich, et en particulier sur les [mot masqué] Thomson.

M. Faye donne quelques détails sur la boussole de W. Thomson. [barré : M.]

M. d'Abbadie demande si cette boussole a été essayée dans les Mers arctiques ; M. Faye dit que cet essai est attendu avec curiosité.

M. Mouchez montre au Bureau les cartes magnétiques du colonel russe Tillo ; cet officier doit remettre sur ses cartes une note à M. Mouchez, qui en rendra compte au Bureau.

Il est de nouveau question des projets de réorganisation du Bureau ; on décide qu'on en entretiendra prochainement le Ministre de l'Instruction Publique, en lui présentant la Connaissance des temps et l'Annuaire.

M. Loewy soumet au Bureau un projet d'arrangement avec M. Gauthier Villars ; les 18 premières feuilles du Tome II des Annales du Bureau, n'ont été tirées qu'à 300 exemplaires ; ce nombre est insuffisant, et doit être porté à 400 ; pour rentrer dans une partie des frais nécessités par ce tirage supplémentaire, M. Gauthier Villars demande à bénéficier de la vente [barré : de] des exemplaires <supplémentaires> du tome II des Annales.

Le Bureau approuve cette convention.

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand