Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 8 février 1882

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 8 février 1882
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1882-02-08
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_067
Format 17,5 x 23,2 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 8 Février 1882.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 5 des Comptes-Rendus ;

N° 4 du Journal Général de l'Instruction Publique ;

Nos 477 et 478 du Bulletin administratif de l'Instruction Publique ;

N° 2413 des Astronomische Nachrichten ;

N° 175 des Circulaires du Berliner Jahrbuch ;

N° 6 du Bulletin de la société de géographie de Mozambique ;

2 brochures ayant pour titres :

Über den Fehler beim Einstellen des Fadenkreuzes in die Bildebene ;

Resultate magnetischer Messungen in Mähren und Schlesien.

M. d'Abbadie a reçu une lettre de M. Naudin, relativement à la dépression observée à Antibes, dans le niveau de la mer ; la cause en était bien dûe, comme l'avait pensé M. Faye, à la pression barométrique exceptionnelle qui avait lieu alors ; bien qu'on n'ait pas fait d'observations précises, la relation entre les deux phénomènes a été évidente.

M. d'Abbadie dit à ce propos qu'il n'y a pas de marégraphe à Toulon, et que c'est regrettable.

M. d'Abbadie parle ensuite de mines situées en Autriche, les quelles ont été inondées par un lac voisin ; le niveau de l'eau dans la mine varie, et ses variations paraissent en rapport avec la position de la Lune ; quelques personnes croient qu'il y a là, comme une marée de la croûte terrestre.

M. l'Amiral Cloué regrette que M. Naudin n'ait pas examiné si la dépression de la mer était aussi prononcée du côté du golfe Jouan [Juan].

M. Faye dit qu'à Marseille, il y a une échelle pour fixer le niveau de la mer ; les variations du niveau, ainsi mesurées, ont suivi la pression atmosphérique ; l'ingénieur chargé de ce service a constaté la relation avec une entière évidence, ainsi que cela résulte d'une lettre écrite par lui à M. Faye.

M. d'Abbadie dit que dans la mer de Marmara, il y a deux courants, l'un supérieur, allant de la mer Noire à la Méditerranée, l'autre inférieur, allant en sens inverse ; Ce dernier est le plus chaud ; M. d'Abbadie demande si on a expliqué ce fait. M. [barré : d'Abbad] l'amiral Pâris dit que les eaux de la mer Noire ne sont presque pas salées ; la salure et la température sont deux causes inverses, dont la résultante peut produire le phénomène observé.

M. Yvon Villarceau rappelle qu'il y a 18 mois environ, le Bureau a voté des fonds pour perfectionner les régulateurs, en vue de remplacer le pendule, pour la détermination de l'intensité de la pesanteur. [barré : Les] 2 appareils ont été construits par M. Bréguet ; bien qu'ils ne soient pas encore absolument réglés, les résultats qu'ils ont donnés, permettent de croire à un résultat final satisfaisant. M. Villarceau se borne aujourd'hui à parler d'un point particulier de la théorie des régulateurs.

Une des difficultés tient à ce que les tourillons des axes oscillants ont besoin d'un peu de jeu : il en résulte de petits déplacements de ces axes ; ces déplacements produisent une accélération ou un ralentissement de la vitesse ; quand on voudra obtenir la valeur de g, il y aura là une cause d'erreur sensible. M. Villarceau a cherché à la prévenir. Il a imaginé une petite masse additionnelle excentrique [en marge : adaptée à la roue qui mène le régulateur.] [barré : qui est elle-même en mouvement]. Cette masse ne trouble pas l'isochronisme, mais on pouvait se demander si elle ne change pas la vitesse de régime ; les modifications, si elles existent, ont, jusqu'ici, échappé aux observations, et il a fallu recourir au calcul pour trancher la question. M. Villarceau donne des détails sur les calculs qu'il a faits dans ce but. Il se présente cette circonstance intéressante, que c'est une solution singulière des équations différentielles qui continue le mouvement, une fois le régime établi ; elle ne le représente pas auparavant. On a pu vérifier ainsi que la masse excentrique ne trouble pas la vitesse moyenne.

M. Villarceau a supposé dans ses calculs, la résistance de l'air proportionnelle au carré de la vitesse.

M. Loewy propose une amélioration à la Connaissance des temps ; dans le calcul des positions des étoiles, les directeurs du Nautical Almanac anglais, du Nautical Américain, et du Berliner Jahrbuch ont introduit 2 ou 3 petits termes de la nutation ; bien que ces termes soient très petits, et se compensent dans le calcul de la position d'une étoile, déduite d'un certain nombre d'observations, M. Loewy pense qu'il convient de les introduire dans la Connaissance des temps ; cela n'augmentera pas le volume ; on donnera les anciens éléments, et dans 5 ou 6 pages, les nouveaux seront intercalés. Cette modification est adoptée.

M. Faye dit qu'il a envoyé au Ministre de l'Instruction Publique et au Président de la République, les pièces relatives [barré : à la réorganisation] aux modifications demandées dans la constitution du Bureau ; il a en même temps demandé une audience au Ministre.

On parle de l'observatoire populaire du Trocadéro, créé récemment par un arrêté ministériel.

M. l'Amiral Mouchez donne quelques renseignements sur l'origine de la question ; dans la conversation qui s'engage au sujet de cette création, les Membres du Bureau regrettent que le Bureau n'ait pas été consulté avant la création de l'Observatoire.

M. Faye entretient ensuite le Bureau de l'Ecole supérieure de la Marine.

M. Mouchez dit qu'on lui a encore demandé récemment des notes [barré : relatives à l'] sur les services que cette Ecole pourrait rendre à la Marine ; il rappelle qu'il avait demandé primitivement de développer un peu l'observatoire de Montsouris, qui ne devait, en aucun cas, disparaître dans une autre organisation.

[renvoi en fin de texte : dans l'Intérêt même de la conservation de cet Etablissement comme dans l'Intérêt de la marine il a cru que ce n'était pas suffisant de n'y faire faire aux officiers que des études astronomiques et qu'il était convenable à tous égards de leur faire faire des conférences sur les diverses branches des sciences applicables à la Marine.

Cela a été en partie exécuté aujourd'hui à l'aide du concours bienveillant de diverses personnes il a demandé simplement au ministre de la marine à organiser officiellement cet enseignement.]

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 8 février 1882”, 1882-02-08, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 25 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3894

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