Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 22 mars 1882

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 22 mars 1882
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1882-03-22
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_073
Format 17,2 x 25 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 22 Mars 1882.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 11 des Comptes-Rendus ;

N° 484 du Bulletin administratif de l'Instruction Publique ;

N° 10 du Journal général de l'Instruction Publique ;

N° 4 des Monthly Notices ;

N° 59 de "The Observatory" ;

N° 2422 des Astronomische Nachrichten ;

N° 178 des Circulaires de Berlin ;

N° 14 de Copernicus ;

3e cahier de Sirius ;

Nos 7.8.9 du Wochenschrift ;

N° de Mars 1882 de la Revue maritime et coloniale.

M. Serret fait hommage au Bureau du tome IX des Œuvres de Lagrange.

M. d'Abbadie présente quelques remarques à l'occasion d'un article paru dans les Monthly Notices, au sujet des recherches de Darwin sur les variations de la verticale ; M. Darwin a obtenu les mêmes résultats que M. d'Abbadie, en employant un instrument différent. M. d'Abbadie donne quelques détails sur l'instrument de Darwin ; c'était un pendule portant un petit miroir.

M. Fizeau dit que [barré : l'emploi] en utilisant les anneaux de Newton, on peut arriver à une très grande précision dans la mesure des déviations d'un pendule ; mais, il faut pouvoir compter sur la fixité des points d'appui. Il faut en outre se mettre à l'abri des variations de température ; il faudrait pouvoir opérer dans des caves très profondes, comme celles de l'Observatoire ; L'instrument [mot barré] employé par M. d'Abbadie repose sur un massif en béton ; l'expérience a démontré qu'une masse de béton est toujours en mouvement.

M. Bréguet rappelle qu'il y a une soixantaine d'années, on avait installé un fil à plomb à la Halle aux Blés ; pendant le jour, l'appareil ne restait pas immobile ; ses petits mouvements étaient en rapport avec le mouvement du Soleil.

M. d'Abbadie fait remarquer que son pilier a été construit lentement, et qu'une fois achevé, on a attendu cinq ans avant de faire des observations.

M. Yvon Villarceau fait hommage au Bureau de son Mémoire sur les méthodes de Wronski en Mécanique Céleste ; c'est un extrait du tome II des Annales du Bureau.

M. Villarceau entre dans quelques explications sur le contenu de son mémoire ; on y a pris trois axes mobiles, dont le premier est le rayon vecteur mené de la planète au Soleil, le second, une perpendiculaire au rayon vecteur, dans le plan de l'orbite, et le troisième la normale à ce plan.

M. Faye entretient le Bureau d'un Mémoire de M. Harkness, sur les diverses valeurs obtenues jusqu'ici pour la parallaxe solaire, par les différents procédés.

M. Faye fait remarquer qu'il résulte du répertoire des constantes astronomiques publié <récemment> par M. Houzeau, que les diverses valeurs obtenues successivement pour une même constante, présentent des oscillations qui vont en diminuant, et convergent vers le dernier nombre ; il en est ainsi de la parallaxe du Soleil ; aussi, tandis que M. Harkness compare les valeurs obtenues à diverses époques. M. Faye n'avait fait intervenir que les derniers résultats ; alors, les trois méthodes, astronomique, mécanique et physique, conduisent au même nombre.

Une discussion s'engage sur les passages de Vénus, et en particulier, sur la goutte noire ; M. Faye reproduit l'explication de Lalande, fondée sur l'irradiation ; d'après cette explication, les instants des contacts sont ceux de l'apparition du filet lumineux, et de sa rupture.

M. Faye signale le vice du procédé suivi par Encke, qui avait employé toutes les observations, sans les discuter préalablement.

M. Fizeau fait remarquer que les phénomènes perturbateurs varient avec les lunettes, et aussi, avec la mise au point.

M. Janssen dit que l'observation du dernier passage, qu'il a faite à Nagasaki, lui avait donné à penser que l'intensité lumineuse joue aussi un rôle important ; il a confirmé depuis cette présomption par des expériences faites avec un appareil de passages artificiels ; avec une lumière très vive, et un faible grossissement, il obtenait une goutte qui disparaissait avec un grossissement plus fort.

D'après cela, les conditions atmosphériques doivent jouer un rôle important dans l'observation du phénomène.

M. Faye dit que cela peut être vrai pour les contacts géométriques, mais pas pour la rupture de la goutte et sa formation.

M. Fizeau dit que, plus les instruments sont grands, plus la durée de l'incertitude du phénomène est grande ; les instruments plus petits sont meilleurs.

M. Janssen rappelle qu'il a vu Vénus entièrement en dehors du Soleil avant le premier contact, et il pense que la planète est ainsi rendue visible par l'ombre qu'elle projette sur l'atmosphère coronale.

M. Fizeau rappelle que dans les procès-verbaux de la 1ère commission de Vénus, il avait prévu que des phénomènes de diffractions pouvaient à eux seuls, rendre la planète visible dans ces conditions.

M. Villarceau a rédigé de nouveau son Mémoire sur les additions qu'il propose d'apporter dans la Connaissance des temps, aux éphémérides du Soleil ; il demande qu'on en fasse faire une copie par un calculateur ; [barré : cette demande] cette copie sera faite par les soins de M. Roche.

M. le Colonel Perrier parle de l'appareil que M. Villarceau fait construire par M. Breguet, pour déterminer les variations de la pesanteur ; les premiers essais permettent d'augurer de bons résultats ; il y aurait lieu de fixer la station centrale ; M. Villarceau pense qu'on pourrait prendre Breteuil ou Montsouris ; il préfèrerait Breteuil ; l'opinion du Bureau est qu'il vaudrait mieux choisir Montsouris, dont l'observatoire appartient au Bureau.

M. Faye dit que si l'appareil réussit, le Bureau désignera les points du globe où il conviendra de faire des déterminations.

M. Janssen croit que le Bureau pourrait dresser le plan d'une nouvelle étude du magnétisme terrestre, le [barré : étudier] discuter, et le remettre ensuite au Ministre.

M. Loewy dit que MM. Marié-Davy et de Bernardières font des observations magnétiques préparatoires avec un nouvel instrument. M. Faye estime qu'il faut attendre la conclusion de ces observations ; du reste, les questions magnétiques vont être l'objet d'une discussion au congrès de La Haye, en septembre prochain ; trois représentants du Bureau assisteront à ce congrès, et rendront compte <au Bureau> des décisions [barré : prises au Bureau] [en marge, au crayon de papier : [barré : du Congrès] qui y auront été prises.]

La séance est levée à 5h¼.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 22 mars 1882”, 1882-03-22, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3900
FR751142302_006_006562_A.jpg
FR751142302_006_006563_A.jpg
FR751142302_006_006564_A.jpg
FR751142302_006_006565_A.jpg