Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 5 avril 1882

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 5 avril 1882
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1882-04-05
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_075
Format 17 x 24,9 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 5 Avril 1882.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 13 des Comptes-Rendus ;

N° 12 du Journal général de l'Instruction Publique ;

N° 486 du Bulletin Administratif " " ;

Nos 2423-2424 des Astronomische Nachrichten ;

Observations diverses faites à l'observatoire de Milan, par Tempel, brochure in 4°.

M. Bischoffsheim envoie au Bureau des photographies d'un spectre solaire de 10 mètres de long, [mot barré] travail effectué à l'observatoire de Nice par M. Thollon. M. le Président fait déposer ces photographies dans les archives du Bureau, et écrit à M. Bischoffsheim, pour le remercier au nom du Bureau.

On reprend la discussion commencée dans la dernière séance, sur l'expédition du Cap Horn.

M. l'Amiral Mouchez a écrit au Ministre de la Marine, pour avoir des renseignements sur l'origine de l'expédition ; il regrette qu'on ait consulté le Bureau si tardivement, et alors que les détails de l'expédition sont arrêtés ; l'expédition doit partir le 15 Mai, et le personnel n'est pas encore choisi ; dans ces conditions, il est difficile d'émettre un avis motivé ; on pourrait le faire peut-être, pour ce qui concerne l'astronomie, et la détermination des longitudes, par exemple, le rattachement chronométrique de Valparaiso et de Buenos-Ayres. Pour l'astronomie même, il semble qu'on ne pourra pas faire beaucoup d'observations ; on ne doit rester en station que durant un an ; or, dans la belle saison, les nuits sont très courtes, et dans la saison d'hiver, le ciel est presque toujours couvert.

Enfin, M. Mouchez a appris que le Ministre de la Marine ne veut accorder que 4 officiers pour l'expédition ; on ne sait encore où on les trouvera.

M. Faye, tout en reconnaissant qu'on a attendu bien longtemps pour demander l'avis du Bureau, pense qu'on peut proposer encore quelques mesures utiles ; il a préparé une lettre pour le Ministre, et va en donner lecture au Bureau.

M. l'Amiral Cloué se demande si ce sera l'Etat Major du Bâtiment qui sera chargé des observations ; il lui semble qu'il faudrait avoir un double état-major. M. Cloué fait remarquer en outre qu'on a oublié de prévenir le gouvernement Chilien qui exerce une surveillance assez active sur la Terre de Feu.

M. Mouchez dit qu'au Dépôt de la Marine, on a trouvé peu de documents sur les iles où l'expédition doit s'établir ; il est à craindre cependant que le mouillage ne soit mauvais et qu'il soit difficile de s'y installer ; Kerguelen aurait mieux valu à tous égards.

M. Faye ne juge pas utile de faire faire des observations du pendule par l'expédition ; tout ce qui concerne les déterminations du pendule est en ce moment l'objet de nouvelles études, qui permettront sans doute d'atteindre une plus grande précision, devenue nécessaire.

M. Faye donne lecture de son projet de lettre au Ministre.

Une discussion s'engage à la suite de cette lecture.

M. Mouchez dit que MM. de Bernardières et Fleuriais, à la suite de l'observation du passage de Vénus, pourraient déterminer la différence de longitude entre Valparaiso et Buenos-Ayres.

M. Loewy dit que cette opération regarde plus naturellement le Bureau que la Commission de Vénus. Il fait ressortir l'utilité qu'il y aurait à avoir pour les éphémérides de la Connaissance des temps, de nouvelles déterminations d'étoiles voisines du pôle austral ; de cette manière, toutes nos éphémérides seraient basées sur des observations françaises. M. Faye parle ensuite de l'utilité que pourra présenter l'expédition au point de vue de la détermination de la parallaxe de la Lune, le Cap Horn étant de 20 degrés environ plus au sud que le Cap de Bonne Espérance, on aurait une base plus grande que celle qui a servi aux déterminations antérieures.

M. d'Abbadie demande, si la chose est possible, qu'on observe la latitude par les passages, inférieur et supérieur, d'une même étoile voisine du pôle austral.

M. d'Abbadie pense qu'il ne faudrait pas renoncer entièrement aux observations du pendule ; il rappelle à ce sujet que, le major Herschel, en recalculant les observations de Swanberg [Svanberg], a trouvé des nombres d'accord avec la théorie.

M. Janssen dit qu'il a vu M. Mascart au sujet de l'expédition du Cap Horn ; d'après le programme arrêté, on doit commencer les observations le 1er septembre 1882, et les continuer jusqu'au 1er septembre 1883 : les observations se rapporteront à la météorologie et au magnétisme. M. Mascart a fait construire trois instruments de variation, l'un pour la déclinaison magnétique, les deux autres, pour les composantes horizontale et vertical de l'intensité. Ce sont des instruments enregistreurs : la construction en est simple, et les instruments seront plus facilement transportables, que ceux qu'on avait jusqu'ici ; une fois l'appareil installé, un timonier pourrait faire les observations. Il y aura en outre un autre groupe d'instruments donnant des mesures absolues qui devront être faites d'heure en heure.

M. Mouchez exprime le regret qu'une expédition aussi coûteuse ait un but aussi restreint.

M. le Colonel Perrier dit que la détermination de la différence de longitude entre Santiago et Montevideo, regarde les missions de Vénus, et n'a rien de commun avec [barré : la mission de] l'expédition du Cap Horn.

M. Loewy dit que M. de Bernardières est prêt à faire cette opération au nom du Bureau qui pourrait lui accorder une petite subvention.

Cette question sera résolue dans la prochaine séance.

Plusieurs Membres font remarquer que l'expédition allemande devant s'installer à la Nouvelle Géorgie, sera bien voisine de la station française.

M. Mouchez dit que l'expédition [barré : allemande] autrichienne est déjà partie de Pola.

M. Faye dit qu'il faut prendre une détermination au sujet des instructions à donner ; le projet de lettre de M. Faye est approuvé.

En second lieu, M. Faye demande au Bureau de désigner d'une manière définitive de désigner les deux Membres appelés à le représenter dans la commission qui va être nommée ; M. Mouchez, ayant exprimé son désir de ne pas faire partie de cette commission, est remplacé par M. Loewy, et les deux membres désignés sont ainsi MM. Cloué et Loewy.

M. Breguet demande qu'on dresse un état des instruments du Bureau, et des prêts qui en ont été faits. M. Breguet pense en outre, que pour établir de l'ordre dans la question du matériel, il faut qu'il soit seul à avoir le droit d'entrer dans le magasin où se trouvent les instruments.

On demande quel cercle méridien on pourra envoyer au Cap Horn.

M. Perrier pense que M. de Bernardières pourrait, après son observation du passage de Vénus, concourir à la détermination de longitude entre Santiago et Montevideo, avec un des officiers de Marine des missions orientales de l'Amérique du Sud, par exemple avec M. Leygue.

M. Mouchez dit qu'on pourrait, pour cette détermination de longitude, demander la collaboration du gouvernement argentin <qui fait construire un observatoire à Buenos Ayres les instruments sont construits par Gautier>. M. Mouchez exprime également le désir que ce même gouvernement fasse plus tard mesurer un arc de méridien. <M. Perrier approuve beaucoup ce projet auquel il serait disposé à prendre une part assez active.>

La séance est levée à 5h½.

F. Tisserand

<approuvé>

Mons. Loewy informe le Bureau que le Directeur de l'Obs. de Berlin Mons. Foerster s'est de nouveau adressé à Mons. Schulhof [barré : pour lui demander offrir une p] en lui offrant une position très élevée à l'obs. de Berlin.

Mons. Schulhof [barré : n'a pas acce] a immédiatement [barré : répondu qu'il n'accepte la position] décliné la proposition qui lui était faite.

à remettre à l’endroit marqué [signe illisible]

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 5 avril 1882”, 1882-04-05, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3902
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