Bureau des Longitudes - Séance du 19 avril 1882

Bureau des Longitudes – Séance du 19 Avril 1882.

Présidence de M. Breguet.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 15 des Comptes-Rendus ;

N° 488 du Bulletin Administratif de l'Instruction Publique ;

N° 14 du Journal Général de l'Instruction Publique ;

N° 5 des Monthly Notices ;

N° d'Avril de la Revue Maritime et Coloniale ;

Procès verbaux du Comité International des Poids et Mesures, pour l'année 1881

Bericht über die Arbeiten zur Reform der schweizerischen Urmaasse.

Astronomical observations made at Dunsink, Fourth Part.

Feuilles 263 et 265 de la Carte de France, envoyées par le Ministère de la guerre.

[barré : Monsieur] M. d'Abbadie fait une observation sur un passage du procès-verbal, où des longueurs sont exprimées en pouces, au lieu de l'être en fractions du mètre.

M. Yvon Villarceau [barré : présen] fait hommage au Bureau, au nom de M. Marre, d'un catalogue d'étoiles australes observées à Sumatra au commencement du 17^ème siècle. M. Villarceau parle ensuite d'un Mémoire qu'il vient de recevoir de M. Lagrange, astronome de Bruxelles ; c'est une exposition critique des méthodes de Wronski, relatives à la Mécanique Céleste. L'auteur a voulu rendre intelligibles les idées de Wronski sur la Mécanique ; c'est une tâche difficile, car certains résultats de Wronski sont inexacts en général, et ne deviennent exacts que lorsque l'attraction suit la loi de Newton. M. Lagrange [barré : indique] applique aux résultats de Wronski une correction déjà indiquée par M. Villarceau ; dans un nouveau Mémoire, il développera les méthodes d'intégration de Wronski.

M. Villarceau compare les résultats obtenus pour les développements en séries procédant suivant les puissances du temps, du rayon vecteur et de la longitude, dans la science de l'ordre, et dans la théorie usuelle ; si l'on se borne aux trois premiers termes des séries, les développements sont les mêmes pour les longitudes, mais, pour le rayon vecteur, le terme en t² est exact dans la science de l'ordre, tandis qu'il ne l'est pas dans la théorie ordinaire.

M. Villarceau annonce au Bureau que le propriétaire des manuscrits de Wronski, auquel on avait demandé d'envoyer ces manuscrits en France, et de les mettre à la disposition des savants, a donné une réponse favorable, mais non définitive, en raison de certaines difficultés de succession, qui pourront être levées prochainement.

M. Loewy rend compte, en son nom et au nom de M. l'Amiral Cloué de ce qui s'est passé dans la première réunion de la commission du Cap Horn.

M. Loewy a expliqué à cette commission les difficultés qu'on rencontrerait en voulant effectuer au Cap Horn des observations astronomiques de haute précision ; on manque à la fois d'instruments et d'observateurs. M. Loewy a proposé de faire faire des observations <des points radiants> d'étoiles filantes, qui pourraient être très utiles dans la théorie de l'assimilation des comètes et des étoiles filantes.

La commission désirerait des travaux plus importants ; dans ce cas, les observateurs devraient partir plus tard, afin de recevoir une préparation convenable.

M. Janssen fait remarquer que rien n'oblige à commencer les observations astronomiques le 1^er septembre 1882 ; les observateurs du Bureau pourraient donc partir plus tard ; M. Janssen demande s'il leur sera facile de rejoindre le reste de l'expédition.

M. Cloué répond que ce sera très simple, grâce au service régulier qui existe entre [barré : le Chili] Bordeaux et le détroit de Magellan.

M. Loewy pense que pour les observations astronomiques, il convient de se borner à l'observation des <[mot barré] radiants> étoiles filantes ; M. Fizeau partage cette opinion. M. Loewy reprendra cette proposition, au nom du Bureau, dans la prochaine séance de la Commission. M. l'Amiral Mouchez fait observer qu'en hiver, les observations des étoiles filantes seront très pénibles à cause du froid, et, qu'en été, elles seront rares, en raison du peu de durée des nuits.

M. Cloué demande que l'expédition emporte une lunette, afin d'observer le passage de Vénus, si les circonstances atmosphériques le permettent.

La séance est levée à 5 heures.

F. Tisserand