Bureau des Longitudes - Séance du 21 février 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 21 Février 1883.

Présidence de M. Faye.

Le [barré : Bureau reç] Procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 7 ;

Astronomische Nachrichten, N^os 2491 et 2492 ;

Circulaire de Berlin, N° 199 ;

Monthly Notices, N° 3 ;

Journal des Savants, Janvier 1883 ;

Bulletin administratif, N° 532.

Une brochure de M. Zelbr, sur la nébuleuse cométaire de Schmidt (1882).

Le Ministre de l'Instruction Publique écrit au Bureau, pour déclarer la vacance de la place de M. Liouville.

M. de Bernardières adresse une lettre au sujet des opérations de longitude qu'il exécute, de concert avec M. Fleuriais. M. de Bernardières espère qu'il lui sera possible de relier télégraphiquement Valparaiso à Panama.

On discute pour savoir quand le Bureau doit se réunir pour s'occuper du remplacement de M. Liouville ; il faudra d'abord nommer une commission de trois membres, chargée de dresser une liste de candidats. Quelques Membres proposent de renvoyer à mercredi prochain la nomination de cette commission ; le Bureau se trouvant au complet, on décide de la nommer aujourd'hui même.

Le scrutin donne le résultat suivant :

MM. Faye, Loewy et Tisserand sont nommés membres de la commission. Ils présenteront les rapports sur les candidats dans la séance du 7 Mars prochain ; ce jour là, les Membres du Bureau seront prévenus par lettres, pour entendre la lecture des rapports, et voter s'il y a lieu.

M. Faye communique au Bureau une lettre de M. Lacaille, de l'observatoire de Rio, au sujet de la grande comète de 1882 ; à un moment donné, il a vu quatre noyaux en ligne droite ; le lendemain, il aurait constaté qu'un de ces noyaux était sorti de la comète ; ces observations ont été faites avec une lunette de 0^m,25 d'ouverture.

M. Yvon Villarceau présente, de la part de M. de Magnac, une note sur la précision des longitudes déterminées par les chronomètres ; il rend compte des résultats obtenus. M. de Magnac a pu comparer 4 de ces longitudes avec les longitudes télégraphiques ; les différences sont très petites, bien que les voyages aient eu une grande durée. [au crayon de papier, en bas de la page à droite : environ une seconde]

M. Faye demande de combien de chronomètres disposait M. de Magnac.

M. Villarceau répond qu'il en avait de 2 à 4.

[en marge : à supprimer] [barré : M. Faye dit que quand le chronomètre n'est pas compensé, il faut connaître les constantes de la correction de température.]

M. l'Amiral Cloué dit qu'avant le départ, on se sert d'étuves, pour porter les chronomètres à diverses températures.

On parle ensuite de l'influence des variations de pression sur les chronomètres.

M. Villarceau rappelle qu'il a démontré que cette influence est nulle, si l'on admet que la résistance de l'air est proportionnelle au carré de la vitesse. Ce résultat a été confirmé par les observations faites à [Kiel ?] avec une [pression ?]

[en marge : de 0m,15 de mercure au Baromètre.]

M. d'Abbadie demande comment M. de Magnac établissait son absolu [barré : dans les atterrissages] une fois débarqué.

M. Villarceau répond que c'était par un grand nombre de hauteurs observées avec le sextant, et un horizon artificiel.

M. d'Abbadie demande si les chronomètres ne se dérangent pas plus facilement sur un bateau à vapeur, que sur un navire à voiles.

M. Yvon Villarceau dit que les navires de commerce n'ont généralement pas assez de chronomètres ; il en faudrait trois. C'est peut-être le prix trop élevé qui restreint ainsi le nombre des chronomètres. Ce prix élevé provient surtout des tâtonnements que les horlogers font pour obtenir une compensation convenable. Or, il résulte des études de M. de Magnac, que cette compensation n'est pas nécessaire ; on pourrait donc se borner à copier de bons modèles, et supprimer les tâtonnements ; alors, le prix des chronomètres pourrait être abaissé de moitié environ.

M. Villarceau insiste sur ce point que les chronomètres doivent être solides ; alors, on peut les utiliser aussi bien que s'ils étaient bien compensés. [en marge : En outre, on peut régler l'échappement de manière à éviter l'accélération qui se produit avec le temps. M. Faye dit que l'on suit maintenant les indications de M. Y.V. sur ce point. Dans ce cas dit M. Y.V. la marche des chronomètres est une fonction de la seule température qu'on peut réduire en tables]

Dans le même ordre d'idées, il voudrait voir construire pour les observatoires des horloges de grande dimension, comparables en cela aux horloges de clocher.

M. l'Amiral Mouchez parle des sauts auxquels sont sujets certains chronomètres, et particulièrement ceux de Winnerl ; il a constaté une fois un saut de 104 secondes en un jour. M. Faye se demande si les navigateurs du commerce peuvent faire les calculs auxquels se livre M. de Magnac.

M. Villarceau dit que, quand le temps n'intervient pas, les calculs sont des plus simples.

M. Loewy parle d'un calculateur roumain, licencié ès sciences mathématiques <qui fait en ce moment les démarches nécessaires pour obtenir sa lettre de naturalisation>, et désirerait entrer au Bureau des calculs de la Connaissance des temps ; [barré : M. Puiseux a fourni sur son compte les] il a été adressé à M. Loewy par M. Faye auquel M. Puiseux avait donné les meilleurs renseignements ; M. Tisserand en a reçu de très bons de son côté ; la proposition de M. Loewy est adoptée.

M. Faye dit que M. Palisa lui a écrit pour lui annoncer son arrivée prochaine.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand