Bureau des Longitudes - Séance du 11 avril 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Avril 1883.

Présidence de M. Faye.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 14 ;

Astr. Nachr., N° 2503 ;

Bulletin administratif, N° 539 ;

Journal des Savants, N° de Mars ;

Annuaire de Montsouris, pour 1883 ;

Mittheilungen de Pola, vol. XI, N° II.

Almanaque Nautico de San Fernando, pour 1884 ;

Report of the superintendent of the U.S. Coast Survey, 1880 ;

Une circulaire de M. Pickering au sujet des photographies astronomiques.

M. le Ministre de l'Instruction Publique écrit que [barré : son collègue] le Ministre des Affaires Etrangères, a invité ses agents diplomatiques au Pérou, au Chili, et dans la République Argentine, à demander à ces gouvernements d'autoriser nos officiers à employer le télégraphe pour les longitudes de Lima, Santiago, Buenos-Ayres.

M. l'Amiral Mouchez, à cette occasion, dit qu'il faudra faire adresser des remerciements officiels aux gouverneurs de provinces, et aux agents des compagnies qui ont rendu des services aux Missions de Vénus ; M. Mouchez demandera à ce sujet, des renseignements aux chefs de missions.

M. Mouchez communique une lettre qu'il a reçu de la Plata : M. Bœuf [Beuf], Directeur de l'Ecole d'astronomie de Buenos-Ayres, avait décidé le gouverneur de la province à faire mesurer un arc de méridien ; M. Mouchez en avait parlé au Bureau qui avait promis son concours.

Aujourd'hui, le gouverneur écrit qu'il persiste dans son projet ; il ajoute qu'il s'est mis à ce sujet en communication avec M. Schiaparelli, mais qu'il acceptera néanmoins avec plaisir le concours du Bureau.

On discute sur ce sujet ; M. Faye pense qu'on ne doit pas refuser, mais qu'on peut dire qu'on ne pourrait pas concourir à cette opération scientifique avec le concours des autres nations.

M. Faye parle de l'Annuaire qu'il faudrait faire paraître cette année vers le 15 Décembre ; il s'occupe des Notices. MM. d'Abbadie, Perrier, Tisserand et Janssen, qui ont observé le passage de Vénus, pourront sans doute donner des articles ; il est probable que M. Janssen en donnera un autre sur son voyage à l'île Caroline ; les manuscrits et les planches devraient être remis en octobre à M. Gauthier-Villars.

M. Faye demande à M. Yvon Villarceau s'il pourra communiquer quelque chose au prochain congrès de l'Association géodésique. M. Villarceau dit que les expériences que l'on fait en ce moment à l'observatoire sur son nouvel appareil pour déterminer l'intensité de la pesanteur, n'avancent pas ; on avait obtenu de belles épreuves chez M. Bréguet ; jusqu'ici, on n'a pas encore pu [barré : les] en obtenir d'aussi bonnes à l'observatoire ; cela peut être dû à un choc ou à l'épaississement des huiles.

M. Faye voudrait que M. Villarceau présentât son appareil au congrès de Rome ; M. Villarceau répond qu'il espère encore pouvoir le faire.

M. Faye analyse la circulaire de M. Pickering ; cet astronome voudrait organiser à l'Observatoire de Harvard Collège une collection de photographies des corps célestes.

M. Fizeau pense que cette entreprise est faite au point de vue de l'astronomie physique, mais non au point de vue des mesures qu'on pourrait faire sur les photographies.

M. le Colonel Perrier parle de la mesure des bases en géodésie ; il pense que, dans un grand nombre de cas, on a assigné une précision beaucoup trop grande au résultat de leur mesure.

On discute sur la difficulté de connaître exactement la température des règles, et sur l'erreur qui peut en résulter.

M. Perrier dit que le Bureau International fait construire une règle géodésique en fer.

M. Fizeau pense que le fer [barré : n'est pas] présente des inconvénients [mot masqué ?] sa conductibilité est faible ; il en résulte qu'il sera difficile d'avoir exactement la température de la règle.

M. Perrier parle des règles bimétalliques.

M. Fizeau dit qu'elles présentent aussi des difficultés provenant de ce que les deux parties de la règle ne sont pas toujours dans les mêmes conditions de température.

On est conduit ensuite à la question de la variabilité de la longueur d'une base avec les saisons.

M. Fizeau dit qu'aux environs de Paris, <et souvent> le degré d'humidité du sol est variable avec la saison, jusqu'à une profondeur de 7 ou 8 mètres ; il croit que si on mesurait une base en Novembre et en Mars, [mot barré] <on> trouverait entre les deux mesures une différence appréciable.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand