Bureau des Longitudes - Séance du 18 avril 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 18 Avril 1883.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 15

Observatory N^os 71 et 72

Sirius – Cahier 3

Wochenschrift – N^os 8 à 14

Ciel et Terre N° 3

Circulaires de Berlin – N° 202

Astron. Nachr. – N^os 2501-2502

Annales de l'Observatoire central de physique de Russie – 1881.

Auwers – Nouvelles réductions des observations de Bradley, Tome II.

Observations de Poulkova [Poulkovo], Tome XIII.

Comité International des poids et mesures ; procès-verbaux de 1882.

Le Ministre de l'Instruction Publique écrit au Bureau pour lui communiquer une proposition de M. Wild, faite par l'intermédiaire de M. le Ministre de Suède à Paris ; [barré : il s'agit] on demande au Bureau s'il n'y aurait pas lieu de prolonger d'une année les travaux de la mission française au Cap Horn, pour les compléter, et les faire concorder avec des observations analogues qui seraient faites au Spitzberg pendant le même temps.

M. Faye dit que le Bureau a été étranger à l'expédition du cap Horn, tout au moins à sa formation ; il pense qu'actuellement, il n'a pas d'avis à donner.

M. le Colonel Perrier pense que l'affaire doit être renvoyée à la Commission du Cap Horn.

M. Loewy rappelle comment les choses se sont passées ; le Bureau, il est vrai, ne tenait pas à l'expédition ; cependant, il a délégué deux de ses membres qui ont dressé un programme d'observations astronomiques, et l'ont communiqué à la Commission.

M. l'Amiral Cloué propose de répondre au Ministre que le Bureau est d'avis de renvoyer la question à la Commission du Cap Horn, où il est représenté du reste par deux de ses membres.

Cette manière de voir est adoptée, et M. l'Amiral Cloué rédige dans ce sens une lettre qui sera adressée au Ministre.

M. Faye donne communication au Bureau d'une Note qu'il se propose de présenter à l'Académie.

Il s'agit de la réduction du pendule au niveau de la mer ; la variation de la pesanteur avec l'altitude intervient dans cette réduction. Laplace et Poisson ont montré que, sur un massif continental, il faut tenir compte de l'attraction du continent ; de là deux termes de correction ; dans le second de ces termes figure le rapport de la densité moyenne du continent à la densité moyenne du globe.

M. Faye a trouvé que l'attraction du continent ne doit pas entrer en ligne de compte, mais seulement celle de la montagne placée sur le continent, au sommet de laquelle on suppose que les observations sont faites.

M. Tisserand fait remarquer que la ligne de démarcation entre le continent et la montagne peut être difficile à préciser. M. Faye répond que c'est au nivellement à l'indiquer. M. Faye reproduit sa théorie, d'après laquelle la croûte terrestre est plus épaisse sous les mers que sous les continents. Il parle aussi de la réduction du baromètre au niveau de la mer ; il faut aussi tenir compte ici de la variation de la pesanteur avec la hauteur.

M. Fizeau fait remarquer que si, toutes choses égales d'ailleurs, la pesanteur vient à varier, la hauteur du baromètre doit rester la même, car la [barré : diminution] variation de la pesanteur agit également sur le mercure et sur l'air. Divers membres prennent part à la discussion.

M. Faye, obligé de quitter la séance, est remplacé par M. l'Amiral Cloué.

On donne lecture d'une lettre de M. de Bernardières ; il annonce qu'il a terminé la longitude Valparaiso Panama, et qu'il va déterminer son équation personnelle avec M. Bœuf [Beuf] ; il sera de retour en France à la fin du mois.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire

F. Tisserand