Bureau des Longitudes - Séance du 4 juillet 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 4 Juillet 1883.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 26 ;

Bulletin administratif, N° 551 ;

Ciel et Terre, N° 9 ;

Astr. Nachr., N^os 2522-23-24 ;

Sirius – N^os 5 et 6 ;

Wochenschrift – N^os 19 à 25 ;

Observatory – N^os 73 à 74 ;

Copernicus – N° 28 ;

Revue Maritime et Coloniale, N° de Juin 1883.

Annales hydrographiques, 1^er Semestre de 1883 ;

Notices statistiques sur les colonies françaises.

M. Tisserand donne quelques détails sur la nouvelle valeur obtenue à Poulkova [Poulkovo], par M. Nyrén, pour la constante de l'aberration.

La moyenne de sept déterminations trouvées à Poulkova, par divers observateurs, employant des méthodes et des instruments différents, est [barré : 20"517] 20",492 ; en combinant ce nombre avec la vitesse de la lumière déterminée par MM. Cornu et Michelson, on trouve pour la parallaxe solaire 8",784.

M. Faye fait remarquer que l'aberration s'obtient en combinant des observations faites à six mois de distance, c'est-à-dire, dans des conditions de températures très différentes, l'Observatoire de Poulkova n'est peut-être pas placé dans de bonnes conditions à ce point de vue, car la différence de température entre l'été et l'hiver y est très prononcée ; Paris serait plus favorable, et Alger conviendrait mieux encore.

M. d'Abbadie rend compte de la jonction trigonométrique qu'il a faite de son observatoire à Pétionville (Haïti), avec le fort de l'Ilet, dont la position est donnée dans la Connaissance des temps.

Il fallait mesurer une base, ce qui a été très difficile, eu égard à la nature du sol, et à la grande végétation ; M. d'Abbadie a pu seulement mesurer une base de 192 mètres ; on a fait la mesure dans les deux sens, avec un décamètre à rubans ; la différence des deux mesures n'a été que de 0^m,02 ; cette grande précision est peut-être un peu fortuite, vu les moyens dont on disposait. [en marge, au crayon de papier : M. d'Abbadie a mesuré une seconde base de 575^mètres, qui a confirmé la première.]

M. d'Abbadie a trouvé ainsi, en partant de la position du fort de l'Ilet donnée dans la Connaissance des temps, 4^h58^m33^s, pour la longitude de son observatoire ; M. Callandreau a trouvé, par 40 passages de la Lune au méridien, 4^h58^m33^s ; une occultation observée par M. d'Abbadie a donné d'autre part 4^h58^m34^s ; l'accord est des plus satisfaisants.

M. d'Abbadie entre dans des détails intéressants sur les nombreuses difficultés qu'il a rencontrées dans ses opérations de triangulation. Il ajoute qu'un ingénieur de Haïti a pu mesurer ensuite une base de 1 kilomètre.

M. l'Amiral Cloué dit que la position du fort de l'Ilet a été déterminée par M. Lartigues, officier de marine distingué, très bon observateur, qui a déterminé beaucoup d'autres longitudes dans les Antilles ; <quelques une de> [barré : celles de] ces [barré : positions] longitudes [barré : qui] ont été déterminées depuis à l'aide du télégraphe, et les corrections ont été trouvées très faibles.

La séance est levée à 4^h¼.

Le Secrétaire,

F. Tisserand