Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1883

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1883
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1883-11-07
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896) ; Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_171
Format 17,3 x 25 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 7 Novembre 1883.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 18

Bulletin Adm. N° 569

Ciel et Terre, N° 17

Journal des Savants, N° d'octobre ;

Astr. Nachr. Nos 2549-50-51 ;

Circulaires de Berlin, N° 216 ;

Natur, N° 731

Ephémérides des planètes Bertha et Cassandra, par Anton ;

Sur la détermination de l'orbite d'une comète, par Herz ;

Tables auxiliaires pour la chronologie, par Schram.

Nautical Almanac pour 1887 ;

Almanac Nautica pour 1885, de San Fernando.

On parle du congrès géodésique qui vient de se tenir à Rome, auquel assistaient quatre membres du Bureau, MM. Faye, Yvon Villarceau, Loewy et Perrier et M. Bassot, correspondant du Bureau.

M. Faye donne quelques détails sur les résolutions et les délibérations du Congrès ; la réunion de cette année présentait une grande importance, car on devait s'occuper non seulement de géodésie, mais de l'unification des longitudes et des heures.

Tous les états de l'Europe étaient représentés, sauf la Grèce et la Turquie.

Les membres du Congrès ont reçu un excellent accueil du gouvernement italien.

Il est donné lecture des résolutions adoptées.

M. Faye explique le rôle rempli par les délégués de la France.

L'Article 2, qui se rapporte à la division du quart de la circonférence en parties décimales, a été introduit à la demande de MM. [barré : Perrier et] Villarceau et Perrier : toutefois, c'est la circonférence entière, et non le quadrant, que M. Villarceau aurait voulu voir diviser en décimales.

M. Perrier a insisté sur la nécessité d'adopter le méridien local, et non le méridien universel, pour les cartes topographiques. M. Loewy, se plaçant au point de vue de la Connaissance des temps, a dit que les éphémérides des passages des planètes, devaient être calculées pour le méridien local ; et de même, pour l'établissement du port, et les heures des marées. [en marge, au crayon de papier : les modifications demandées par ces Messieurs ont été acceptées]

M. Faye a voté contre l'adoption du méridien de Greenwich ; d'autre part, il a accepté l'heure universelle. Il a proposé <avec l'astronome royal d'Angleterre> l'heure de Greenwich, pure et simple, en la comptant à partir du minuit moyen de Greenwich ; d'autres membres du Congrès proposaient de la compter à partir du midi moyen de Greenwich ; on a finalement adopté de reporter l'origine à un méridien distant de 12 heures de celui de Greenwich, <en comptant l'origine à partir de midi>.

Après cet exposé sommaire fait par M. Faye, divers membres du Bureau prennent la parole.

M. Loewy pense qu'il n'y a pas de raisons scientifiques pour introduire le temps de Greenwich dans notre Connaissance des temps.

M. l'Amiral Cloué dit que si l'on adopte [barré : le mér] l'heure de Greenwich, on adopte aussi le méridien de Greenwich. M. Faye répond que ce sont deux choses indépendantes. M. Cloué dit qu'on aurait compris l'adoption du méridien de Greenwich, mais non celle de l'heure de Greenwich. M. Loewy dit qu'à la Conférence de Rome, il y avait un seul officier de Marine.

M. Faye rappelle qu'avant de partir pour Rome, il avait consulté le Bureau, et lui avait lu ce qu'il proposait de dire au congrès.

M. Loewy [barré : a] dit qu'on aurait dû consulter les Directeurs des Compagnies de chemins de fer <et les administrateurs des lignes télégraphiques> ; il n'est pas probable qu'ils aient accepté l'heure universelle. [en marge, au crayon de papier : M. Loewy déclare avoir voté et contre le méridien et contre l'heure universelle]

M. Villarceau parlant du choix du premier méridien, dit qu'on a oublié le plus ou moins d'exactitude du méridien origine ; l'exactitude est d'autant plus grande que le lieu de l'origine est plus voisin de l'équateur ; à ce point de vue, Paris était préférable à Greenwich.

Il [barré : pense] dit en outre qu'on aurait dû prendre pour unité de temps la cent-millième partie du jour, ce qui se rapprochait de la seconde de temps ; ce sont des considérations qui lui ont dicté sa conduite et ses votes dans le Congrès. On avait cru qu'en échange des concessions qui leur étaient faites, les Anglais adopteraient le système métrique, mais il n'en a rien été.

M. Janssen trouve que, pour la question de l'heure universelle, le Congrès n'était pas très compétent ; c'est plutôt une question civile, comme l'a dit M. Loewy.

M. Faye fait remarquer que le Congrès ne s'est pas saisi lui-même de la question ; c'est le sénat de la ville de Hambourg, qui l'a consulté à ce sujet.

M. Janssen trouve que c'est excessif d'adopter et le méridien, et l'heure de Greenwich ; il rappelle que, quand les savants français ont proposé le système métrique, ils n'y ont rien introduit qui fût particulier à la France, de sorte que son adhésion ne froissait nullement l'amour propre des autres nations.

M. Cloué est étonné de voir adopter le méridien de Greenwich, après que ce sont les Etats-Unis qui ont proposé de s'entendre sur un méridien universel.

M. Faye dit que le Congrès de Rome n'a rien décidé, mais qu'il a donné seulement une consultation scientifique ; il y aura plus tard une conférence diplomatique à Washington.

M. Janssen croit que la question scientifique a été tranchée ; car le représentant de la France à la Conférence diplomatique, s'inspirera évidemment des votes de nos délégués au Congrès de Rome.

M. Cloué dit que M. Perrier avait soutenu antérieurement un méridien autre que celui de Greenwich.

M. Perrier dit qu'il s'est placé à son point de vue spécial ; pour la topographie, un méridien universel serait gênant ; il entraînerait sur les cartes des corrections compliquées ; pour la géodésie générale, il n'y a pas non plus d'avantage à avoir un méridien universel. Pour les autres objets, il aurait voulu un méridien à 20° de Paris, à l'ouest. Il a parlé en outre au Congrès, pour le système métrique, et la division décimale, pour les angles et pour le temps. M. Perrier dit que M. Foerster s'est déclaré pour la division décimale du quadrant, dont il a fait valoir les avantages, mais non pour la division décimale du temps ; on nous a accordé en somme une demi-satisfaction.

M. Cloué dit que, pour les cartes marines, il serait plus important d'avoir les sondages en mètres, au lieu de les avoir <en brasses> et en pieds, que d'avoir partout les longitudes rapportées au méridien de Greenwich.

On consulte le registre des procès-verbaux, pour savoir ce qui avait été convenu avant le départ pour Rome.

M. Cloué dit que M. Faye devait défendre le méridien de Paris. M. Faye répond qu'il l'a fait.

M. Perrier trouve que l'heure et le méridien universels, c'est la même chose.

M. Faye ne partage pas cette opinion.

M. Perrier rappelle que tous les marins, sauf les français, naviguent avec l'heure de Greenwich.

M. l'Amiral Mouchez dit qu'on va demander au Ministre de la Marine de reprendre les cours d'électricité pour les officiers de Montsouris ; il demande si le Bureau veut que ces cours soient faits ici. On répond affirmativement.

M. de Bernardières adresse son Mémoire sur les déterminations magnétiques faites dans sa campagne, à propos du passage de Vénus. Des remerciements lui seront adressés.

La séance est levée à 5h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1883”, 1883-11-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3997

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