Bureau des Longitudes - Séance du 21 novembre 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 21 Novembre 1883.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 20 ;

Bulletin administratif, N° 571

Monthly Notices, N° 9 ;

Circulaires de Berlin, N° 217 ;

Nature, N° 733 ;

Ciel et Terre, N° 18 ;

Orbite de la planète 210, par [Wolynewicz ?] ;

Observations météorologiques faites à Brera, près Milan, en 1881 ;

Observations météorologiques faites à Melbourne, en Mai et Juin 1883.

Bulletin de la Commission polaire internationale, les 4 premières livraisons.

Liste des positions géographiques, à l'usage des Marins, Washington, 1883.

A propos du [barré : dernier] procès-verbal, M. l'Amiral Mouchez dit qu'il serait à désirer qu'une entente s'établît entre les divers Ministères, qui publient chacun une carte de la France ; il est vrai que les détails qui doivent figurer sur ces diverses cartes ne sont pas les mêmes ; mais le fond restant le même, il ne serait pas nécessaire de graver des cartes différentes ; on pourrait ainsi réaliser une économie sérieuse.

Le secrétaire bibliothécaire soumet au Bureau une question à propos de la retenue à effectuer sur les jetons de présence ; on décide de procéder comme par le passé.

M. Loewy parle de l'Annuaire, et dit que 14 feuilles sur 20 sont à l'Imprimerie.

M. Faye parle de la [mot barré] Conférence de Rome, et dit que le Bureau doit être [barré : au] complètement au courant de ses travaux. M. Faye dépose :

1° un rapport imprimé sur les travaux de la Conférence, signé [barré : rédigé] par MM. Hirsch, Oppolzer et Ibanez.

2° un rapport adressé sur les travaux de cette conférence par M. Faye, au Ministre de l'Instruction Publique ;

3° une Note contenant les vues personnelles de M. Faye sur les questions de l'heure et du méridien universels.

M. Faye donne lecture de son rapport.

M. l'Amiral Cloué regrette que les marins n'aient pas été représentés au Congrès ; il exprime la crainte que, dans un avenir prochain, la marine française soit obligée de renoncer à l'heure et au méridien de Paris.

M. Yvon Villarceau fait remarquer qu'il a demandé la division en décimales de la circonférence entière, et non du quadrant.

M. Faye, dans la Note indiquée plus haut, examine à fond les questions traitées par la Conférence, et les résolutions adoptées.

Il discute la formule proposée dans le rapport imprimé, savoir :

temps universel = temps local – (L + 12^h) ;

cette formule, qui ne présenterait aucun inconvénient pour les astronomes, en offrira pour le public ; il faudrait deux formules différentes, suivant que le lieu considéré est à l'est ou à l'ouest de Greenwich ; dans un cas, il faut ajouter un jour au second membre de la formule générale proposée.

On éviterait cet inconvénient en modifiant la convention relative aux longitudes ; au lieu de les compter de 0^h à 24^h, il faudrait les compter de 0^h à 12^h, vers l'est, ou vers l'ouest.

Il y aurait lieu en outre de simplifier la formule en supprimant les 12h qui figurent au second membre ; on aurait ainsi :

temps universel = temps local – L ;

il suffirait pour cela d'adopter le temps civil de Greenwich, au lieu du temps astronomique.

On y trouverait cet autre avantage, qu'en France, en Angleterre, on n'aurait presque pas de différence entre l'heure universelle et l'heure ordinaire.

M. Faye avait fait cette proposition au Congrès ; elle a été repoussée.

M. Janssen pense que le Congrès n'aurait pas dû adopter le méridien de Greenwich ; il aurait fallu un méridien réellement international.

M. le Colonel Perrier dit que c'est là ce qu'il a soutenu ; il fait remarquer de plus que, parmi tous les grands observatoires, la longitude de Greenwich est la moins bien connue.

M. Faye se propose de publier ultérieurement les remarques qu'il a développées plus haut.

M. Fizeau l'y engage vivement.

La séance est levée à 5^h.

Le secrétaire,

F. Tisserand