Bureau des Longitudes - Séance du 2 avril 1884

Bureau des Longitudes – Séance du 2 Avril 1884.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 12 ;

Bulletin administratif, N° 590 ;

Bulletin astronomique, N° de Février ;

Archives des Missions, T. X ;

Journal des Savants, N° de Mars ;

Ciel et Terre, N° 3 ;

Astr. Nachr. – N° 2581 ;

Nature – N° 752 ;

1^er Cahier des Publications de l'observatoire d'Hérény (Hongrie).

M. de Bernardières envoie au Bureau les résultats des longitudes qu'il a déterminées récemment dans l'Amérique du Sud, en collaboration avec MM. Fleuriais et Beuf ; [barré : il en résulte] le résultat est remarquable ; le triangle de longitudes, Panama, Valparaiso, Buenos-Ayres, se ferme à 0^s,28 près.

M. l'Amiral Mouchez fait remarquer que c'est le premier grand circuit qu'on ait fermé.

MM. Faye et Loewy font ressortir l'importance du travail ; M. Faye le présentera lundi prochain à l'Académie, et demandera l'insertion dans les Comptes Rendus, du Rapport de M. de Bernardières.

M. Faye donne lecture de la Note qu'il a lue lundi dernier à l'Académie, en présentant le Tome 3 des Annales du Bureau.

M. l'Amiral Cloué demande où en sont les calculs relatifs aux longitudes de Bordeaux et Besançon.

M. Loewy répond qu'il les a en main, et que ces calculs seront bientôt prêts pour l'impression.

M. le Colonel Perrier demande que l'on classe les cartes de la Tunisie qu'il a offertes récemment au Bureau ; M. Tisserand le recommandera à M. Farcy.

A propos d'une de ses dernières communications à l'Académie, M. Faye parle de sa théorie de la figure des comètes ; il l'explique par un dessin, et montre comment cette théorie [barré : explique] rend compte des changements singuliers signalés dans la comète Pons-Brooks, par M. Perrotin.

M. Fizeau dit que la force répulsive admise par M. Faye, pourrait peut-être recevoir une explication analogue à celle admise aujourd'hui par la plupart des physiciens pour le moulinet de Crooks [Crookes].

Dans les expériences de Crooks, le mouvement ne se produit que lorsque le milieu est à une pression déterminée, et très petite ; on explique le mouvement en admettant que l'ailette qui absorbe les rayons par une de ses faces beaucoup plus que par l'autre, s'échauffe un peu ; alors, l'air en contact avec cette surface, acquiert une force élastique plus grande <qui, avant de pouvoir se dissiper>, presse sur l'ailette, et détermine son mouvement, grâce à la mobilité excessive du moulinet ; il faut remarquer en outre que la force motrice se reproduit sans cesse, et que ses effets s'ajoutent toujours.

Dans le cas des comètes, on peut admettre qu'elles se trouvent dans un milieu extrêmement rare ; de petits flocons analogues à de la neige recevraient les rayons solaires d'un côté seulement ; de là une augmentation de température, et une petite force provenant de la réaction du milieu dont la force élastique a augmenté. Il resterait à voir si ces petites forces qui doivent se reproduire constamment, peuvent produire les effets observés.

M. Faye dit que l'explication périodique par M. Fizeau pourrait peut-être suffire à expliquer les phénomènes observés dans les têtes des comètes ; mais il ne pense pas qu'on puisse rendre compte ainsi des apparences présentées par les queues des comètes, car, dans certains cas, la force répulsive est considérable, et parfois supérieure à la force d'attraction.

[au crayon de papier : M. Faye dit qu'une explication analogue a été donnée par M. Zenger et [au-delà?] par tous les astronomes. M. Fizeau fait remarquer que l'hypothèse de M. Zenger est celle des [mot illisible], et diffère entièrement de [barré : l'hypothèse] celle dont [barré : M. Fizeau] [mot masqué] a parlé.]

La séance est levée à 4^h¾.

Le secrétaire,

F. Tisserand