Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 23 avril 1884

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 23 avril 1884
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1884-04-23
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896) ; Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_197
Format 16,9 x 24,9 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 23 Avril 1884.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus N° 15 ;

Bulletin Admin. N° 593 ;

Circulaires de Berlin, N° 226 ;

Nature, N° 755 ;

Astron. Nachr. Nos 2584-85 ;

Observations météorologiques de Melbourne, Déc. 1883.

Pour ce qui concerne la boussole appartenant au Bureau, et que M. d'Abbadie a remise anciennement à l'Académie, on décide de demander à M. d'Abbadie la [barré : description] désignation de l'instrument, après quoi on écrira à M. Laussedat, Directeur du Conservatoire.

A propos d'un article de "Nature" sur les poussières cosmiques, M. Fizeau dit qu'on n'en trouve pas d'anciennes, parce qu'elles s'oxydent et se désagrègent très rapidement.

M. Schulhof qui, pour ses travaux, doit consulter souvent certains ouvrages, a demandé une seconde clef de la bibliothèque, destinée à son usage personnel ; M. Farcy a fait remarquer à M. le Président, que d'après le règlement, le secrétaire bibliothécaire et personnellement responsable de la bibliothèque. On discute sur les moyens à prendre pour éviter cette difficulté ; [phrase barrée]. M. Loewy est chargé de régler la chose.

M. Loewy dit que l'observatoire est menacé de voir établir à ses portes, dans l'Avenue de l'observatoire, les laboratoires de physiologie de la Faculté des Sciences, et cela pendant un temps très long, celui qu'exigera la reconstruction de la Sorbonne ; les cris des animaux gêneraient beaucoup les astronomes dans leurs observations.

M. l'Amiral Mouchez répond qu'il a déjà protesté, et signé une pétition avec les habitants du quartier.

M. Faye donne lecture d'une lettre de M. Mathieu, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy, qui pose sa candidature à la place laissée vacante dans le Bureau, par le décès de M. Villarceau.

M. Faye fait remarquer que, dans une prochaine séance, il y aura lieu de désigner le remplaçant de M. Villarceau, comme délégué du Bureau, pour les congrès géodésiques internationaux.

M. Faye parle d'un théorème de Mécanique Céleste découvert par Kant, qui n'a pas été remarqué à l'époque [barré : ni même depuis] de sa découverte. Ce théorème fixe une limite supérieure au rayon de l'atmosphère d'une planète ; Laplace l'a découvert de son côté, bien après Kant, mais sans avoir connaissance des travaux du philosophe allemand ; personne ne parait avoir remarqué que Kant, en l'appliquant à Saturne et à ses anneaux, en avait conclu que la planète devait tourner sur elle-même en 6 heures et demi environ ; la rotation de Saturne n'était pas encore connue à cette époque.

M. Fizeau dit que certains savants allemands prétendent que Kant a trouvé le premier le système cosmogonique, bien avant Laplace. M. Faye répond qu'il n'y a aucune analogie entre les deux systèmes. La discussion se généralise, et on arrive à parler du système cosmogonique de Laplace ; M. Faye dit que, d'après ce système, la durée de la rotation d'une planète sur elle-même, devrait toujours être plus petite que les durées des révolutions de ses satellites ; ce n'est pas le cas du satellite inférieur de Mars ; il y a une autre difficulté présentée par Uranus et Neptune, dont les satellites ont des mouvements rétrogrades, tandis que dans la théorie de Laplace, ces mouvements devraient être directs ; enfin, la théorie de Laplace ne donnerait pas aux planètes une rotation dans le sens direct.

M. Tisserand dit que ce qui caractérise plutôt les satellites d'Uranus, c'est que leurs orbites sont à peu près perpendiculaires sur l'écliptique. Une discussion, à laquelle prennent part MM. Faye, Janssen, Loewy et Tisserand, s'engage sur le point de savoir si, en partant de la théorie de Laplace, les mouvements de rotation des planètes sur elles-mêmes, seraient rétrogrades, ou s'ils ne pourraient pas être directs.

M. Faye dit que dans la théorie qu'il a proposée, ces difficultés ne se rencontrent pas.

La séance est levée à 5h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 23 avril 1884”, 1884-04-23, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4022

Item Relations

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