Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 septembre 1884

Bureau des Longitudes

Procès-verbal de la séance du 24 septembre 1884

Présidence de l'Amiral Cloué

Le Procès verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages dont les titres suivent :

Le N° 2613-14 des Astronomische Nachrichten.

Le N° 615 du Bulletin du Ministre de l'Instr. Publique.

Le N° 777 du Journal anglais Nature.

Le N° 11 (15 sept 1884) des comptes rendus de l'Ac^e des Sciences.

Un mémoire de M. Backlund sur la marche de la Comète de Encke (Ext. des min^re de l'Ac des sc. de S^t Pétersbourg)

Les feuilles 15 à 25 du T. XXIX du bulletin de l'Ac. des Sc. de S^t Pétersbourg.

Un opuscule relatif à la géographie (S^t Pétersbourg, en caractères russes)

Un opuscule relatif à la géodésie (règle géodésique de longueur invariable) par Rafael Mallen (Mexico, en Espagnol)

L'Amiral Cloué rend compte de l'accomplissement de la mission dont il avait été chargé par M. le Président, dans le but de lever certaines difficultés relatives au mode d'inscription, dans le budget du Bureau de 1884, d'un reliquat s'élevant à la somme de 5.805^f, resté libre sur les fonds de 1883. Il a fait les démarches nécessaires au ministère de l'instruction publique pour lever les difficultés signalées dans la dernière séance. Ces démarches ont eu un plein succès, et les fonds dont il s'agit ont été ordonnancés d'une manière définitive.

Le Colonel Perrier fait un rapport verbal sur un chronographe [mot barré] soumis à l'examen du Bureau par le constructeur M. L'Eplattenier. L'instrument fonctionne bien et présente des dispositions ingénieuses. Son prix est peu élevé. Il pourra rendre des services dans certaines recherches, notamment dans les expériences de balistique. Sur la proposition de M. Perrier, le Bureau remercie l'auteur de sa communication.

M. Fizeau signale parmi les pièces de la correspondance le récit de l'inauguration du monument consacré à la Mémoire de Fresnel, à Broglie. A cette occasion, il entretient le Bureau d'une opinion encore très répandue au sujet de l'Intensité de la lumière projetée au loin par les Phares. On dit souvent que, dans ces appareils, les rayons rendus parallèles par les lentilles atteignent l'horizon sans aucun affaiblissement, si ce n'est celui qui résulte de l'absorption par l'atmosphère. Or il est bien connu des Marins et des Ingénieurs qu'en réalité la lumière des Phares décroit rapidement, <quelque soit l'état de l'atmosphère>, lorsque la distance augmente ; et en effet la marche géométrique des rayons montre bien que l'intensité ne doit rester constante à toute distance que dans le cas seulement où la source de lumière est réduite à un point ; lorsque la source a une dimension notable, comme dans les Phares, ce n'est que pour un faible éloignement (25 à 50 mètres) que l'intensité reste constante, au-delà l'intensité de la lumière des Phares décroit en raison inverse du carré des distances, comme dans le cas des autres sources de lumière. Ainsi, et sans tenir compte des effets de l'atmosphère, pour des distances croissant de 1 à 40 kilomètres, les intensités décroissent de 1 à 1^ème/1600.

La séance est levée à 4^h¾

H. Fizeau