Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Note pour le Bureau des Longitudes sur les tables de la Lune d'après la théorie de Delaunay

Titre Note pour le Bureau des Longitudes sur les tables de la Lune d'après la théorie de Delaunay
Créateur Faye, Hervé (1814-1902)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1885-02-25
Identifiant O1881_1885_245
Relation O1881_1885_244
Format 19,3 x 32 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Note;
Description

Note pour le Bureau des Longitudes sur les tables de la Lune d'après la théorie de Delaunay.

[en marge : Séance du 25 février 1885.

A annexer au procès verbal de la séance du 25 février 1885]

Messieurs

depuis quelques années le développement de votre Connaissance des temps et le désir de porter cette Ephéméride au 1er rang a préoccupé le Bureau et lui a un peu fait laisser de côté, les tables de la Lune qu'il avait accepté de publier après la mort de M. Delaunay. Pendant ce temps certaines critiques [barré : qui] ont été formulées à l'étranger contre l'œuvre de feu notre collègue. Ainsi, en Angleterre, M. Airy, dont on connait les grand travaux sur la théorie de notre satellite, a affirmé [barré : d'une part] que les théories actuelles laissaient toutes des erreurs de 11 à 12" quand on les compare aux meilleures observations méridiennes, d'où l'on a conclu qu'il existait dans ces théories des lacunes provenant de termes à longue période, et comme ces termes ne pourraient être imputés qu'à l'action des planètes, on s'est mis à chercher de ce côté-là.

M. Neison a affirmé qu'en effet que [barré : en omettant] [mots illisibles] [pouvait?] introduire [barré : des] une inégalité de ce genre d'un ordre élevé, dépendant de 20 fois la longitude de [mots illisibles] 24 fois celle de la Terre.

D'autre part M. Airy lui-même trouvait par des calculs fort étendus sur un point [mot illisible] de cette théorie, à savoir [mot illisibles] de la Lune, que M. Delaunay n'avait pas réussi à <en> calculer correctement le coefficient. Il retrouvait l'évaluation de Laplace que MM. Adams et Delaunay avaient réduit de moitié. Enfin, en Amérique, M. Stockwell affirmait que même le calcul des perturbations produites par le Soleil, qui constituent à elles seules tout le travail colossal de Delaunay, devait être entaché de quelqu'erreur capitale puisqu'en faisant égale à zéro la masse du Soleil dans les équations de Delaunay on trouvait un certain nombre de termes qui ne [s'annulaient pas?].

[mot illisible] le bruit s'était répandu que la théorie de Delaunay était insuffisante que les termes principaux n'avaient pas été calculés avec l'approximation nécessaire, que toute cette théorie enfin avait besoin d'être revue avant qu'on ne put songer à en achever les Tables. Sous l'influence de ces bruits, devant la nécessité présumée d'une revision des formules qui aurait [barré : eu bien] exigé bien du temps, le Bureau n'a pas insisté pour hâter l'achèvement des calculs commencés.

Il est de mon devoir de représenter [mots barrés] au Bureau que ces bruits ne sont pas fondés et que rien ne doit l'arrêter désormais dans la poursuite de l'œuvre dont il s'est chargé. Les travaux de M. Airy étant un mélange de théories d'origine diverse dans lequel il n'a certainement utilisé qu'une partie des formules de Delaunay, ne sont pas concluants, son calcul de l'inégalité [mot illisible] est inexact. M. Adams l'a prouvé d'une manière si évidente que M. Airy a dû le reconnaître, et il l'a fait d'ailleurs avec une bonne foi et une loyauté à laquelle je m'empresse de rendre hommage. L'inégalité à longue période et à fort coefficient que M. Neison attribuerait à Mars a été [recalculée?] par M. Gogou [Gogu] et il a été établi que les termes du 2e et du 3e ordre, négligés par M. Neison réduisaient presqu'à zéro ceux du premier ordre que M. Neison avait d'ailleurs calculés incorrectement. Enfin la fameuse objection d'un astronome des Etats-Unis, M. Stockwell, s'évanouit à son tour devant la lumineuse démonstration de M. Gogou.

Elles tenaient à ce que M. Stockwell [barré : n'avait pas] ne s'était pas donné la peine d'examiner la marche prévue par M. Delaunay et n'avait pas compris la signification des arguments des inégalités <qu'il avait> incriminées [barré : bien à tort] [barré : sans] bien à tort.

Ainsi rien ne s'oppose à ce que les tables lunaires de Delaunay soient achevées par les soins du Bureau des Longitudes à qui la Chambre a accordé, dans ce but, un crédit de 60000fr, renouvelé chaque année dans un chapitre spécial de notre budget.

J'ai l'honneur de proposer <de nouveau> au Bureau de mettre en tête de ses [mot barré] préoccupation l'achèvement de [barré : cette] cette grande [barré : travail] œuvre par laquelle la science française prendra le [mot illisible] qui lui appartient, et de désigner MM. Schulhof et Bossert comme devant être chargés [barré : des cal] de terminer les calculs sous la haute direction de M. Tisserand.

Je le prie de mettre cette proposition en délibération et de donner connaissance de son vote à notre savant secrétaire M. Tisserand.

J'aurais attendu le retour de notre collègue si je n'avais [barré : crû] de fortes raisons de croire qu'il y a urgence réelle à [barré : la de] prendre une décision pour cet objet.

h. faye

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Note pour le Bureau des Longitudes sur les tables de la Lune d'après la théorie de Delaunay”, 1885-02-25, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4069

Item Relations

This item has no relations.

FR751142302_006_007102_A.jpg
FR751142302_006_007103_A.jpg
FR751142302_006_007104_A.jpg
FR751142302_006_007105_A.jpg