Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 13 janvier 1886

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 13 janvier 1886
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1886-01-13
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Loewy, Maurice (1833-1907); Faye, Hervé (1814-1902); Brunner, Emile (1834-1895); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Cloué, Georges Charles (1817-1889); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Pâris, Edmond (1806-1893); Mouchez, Ernest (1821-1892); Bonnet, Ossian (1819-1892); Janssen, Pierre Jules César (1824-1907); Perrier, François (1835-1888);
Identifiant O1886_1890_005
Format 17,5 x 25 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 13 Janvier 1886.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 1

Bullet. administr. N° 682

Monthly Notices, N° 2

Nature, Nos 844-845

Astr. Nachr. N° 2703

Journal des savants, N° de Décembre

Kundmachungen de Pola, Cahier 7

Mittheilungen des Seewesens, Nos 10 et 11

Reise der Corvette Aurora, brochure in 8

Chandler, Square Bar Micrometer.

Revue Maritime et colonial, N° de Janvier.

M. Fizeau dit qu'il a été surpris de ne pas voir présenter lundi dernier à l'Académie la découverte faite par MM. Henry, d'une nébuleuse par la photographie.

M. l'Amiral Mouchez répond qu'il voulait le faire, mais qu'il avait supposé que la séance n'aurait pas lieu, en raison de la mort de M. de Saint-Venant ; il fera sa communication lundi prochain.

M. d'Abbadie a écrit à M. Mouchez qui lui a répondu que les exemplaires des tables des satellites du Jupiter, faites par Damoiseau, ne sont plus à l'observatoire, mais à la bibliothèque du Bureau ; M. Tisserand priera M. Farcy de remettre un exemplaire à M. d'Abbadie.

M. Résal écrit au Président, pour poser sa candidature à la place laissée vacante par le décès de M. Serret.

On décide que, dans la prochaine séance, on nommera une commission de trois membres, chargée de dresser la liste des candidats à une place de Membre appartenant à l'Académie des Sciences, en remplacement de M. Serret ; des lettres de convocation seront envoyées à tous les Membres.

M. Tisserand communique une lettre de M. Stone qui a relevé trois erreurs de dix secondes de temps, dans les Ascensions droites de la Lune, publiées par la Connaissance des temps, pour le 23 Juillet 1885 ; on s'assure que ces erreurs n'existaient pas dans les calculs, et qu'elles ont été commises à l'imprimerie, après la correction des épreuves.

[croix au crayon de papier] M. d'Abbadie fait remarquer que, dans la Table alphabétique de l'Annuaire de 1886, la [barré : D] <lettre D> a été placée après la lettre E ; il pense qu'il y a lieu de signaler la chose à M. Gauthier-Villars.

[croix au crayon de papier] M. d'Abbadie rappelle qu'il avait demandé qu'il n'y eût plus qu'une seule table des matières, très complète, au lieu des deux qui existent actuellement.

M. Loewy répond qu'il a fait préparer un projet de table complète, qu'il soumettra au Bureau dans une prochaine séance.

[croix au crayon de papier] M. Faye demande que l'obliquité moyenne de l'écliptique soit mise en évidence dans la Connaissance des temps ; elle ne se trouve que dans les explications.

[croix au crayon de papier] M. Faye [barré : mentionne] dit ensuite que les chaleurs spécifiques ne sont pas dans l'Annuaire ; il y aurait lieu de les introduire.

M. Fizeau propose d'insérer dans l'Annuaire les nombres admis généralement pour l'augmentation de la température avec la profondeur, quand on pénètre dans l'intérieur de la Terre ; cette proposition est prise en considération.

M. Faye entretient le Bureau d'un projet qui intéresse l'Astronomie ; pendant très longtemps, on a eu une confiance illimitée dans l'exactitude de la constante de l'aberration, 20",444 donnée par W. Struve ; tout récemment, M. [barré : O. Struve] Nyrén a donné une valeur beaucoup plus grande, 20",50, comme étant le résultat des observations récentes faites aux divers instruments de l'Observatoire de Poulkova [Poulkovo] ; il y a là un exemple montrant que [barré : pour] l'exactitude d'une des constantes les plus importantes en astronomie laissait sensiblement à désirer. M. Faye pense que le Bureau pourrait prendre sous sa direction la détermination des constantes les plus importantes, pour la fin du siècle ; c'est ainsi que Laplace aurait voulu obtenir une pareille détermination des constantes fondamentales, au commencement du siècle actuel. Il y aurait lieu de comprendre [barré : dans le travail] au nombre des constantes qui devraient être déterminées à nouveau, la constante de la radiation solaire, [barré : on pourrait demander une subv] et aussi celle de la réfraction, sur laquelle M. Loewy vient de rappeler l'attention ; on pourrait demander une subvention à l'Etat, pour un travail aussi important.

M. Mouchez dit que si le budget de l'observatoire n'avait pas été restreint, il aurait pu faire construire le nouvel instrument projeté par M. Loewy, pour l'étude de la réfraction.

M. Janssen appuye le projet de M. Faye, pour la détermination des constantes les plus importantes ; il fait remarquer toutefois que ses dernières recherches prouvent que le pouvoir émissif du Soleil est variable, et que, au lieu de déterminer une seule constante pour le rayonnement solaire, il y aurait lieu de déterminer la valeur moyenne de cette constante, et la loi de ses variations ; il faudrait pour cela instituer des observatoires dans des points très bien choisis.

M. Fizeau appuye le projet de M. Faye ; à propos de la constante de l'aberration, il parle d'un Mémoire récent de M. Newcomb, sur la détermination de la vitesse de la lumière par le miroir tournant ; la partie optique du travail lui paraît défectueuse ; il y a une cause d'erreur dûe au mouvement rapide du miroir, dont les vibrations peuvent nuire ; les expériences mêmes de M. Newcomb le montrent ; M. Fizeau entre dans quelques détails sur la construction des miroirs employés, qui étaient d'abord défectueux. M. Fizeau ne croit pas à la grande précision que M. Newcomb attribue à son résultat ; il fait remarquer du reste que ce résultat est presque identique à celui obtenu par M. Cornu, et modifié par M. Listing ; en le combinant avec la nouvelle constante de l'aberration, on obtient pour la parallaxe du Soleil 8",79, dont se rapproche le nombre conclu des photographies de 1874.

M. Janssen présente au Bureau des photographies du Soleil, obtenues récemment à Meudon, et qui montrent que les plages lumineuses qui entourent les taches sont, comme le reste de la surface, formées de granulations sphériques ; seulement, les grains y sont plus serrés et plus lumineux <qu'ailleurs> [barré : que pour le reste de la surface]. Les mêmes photographies montrent que les stries des pénombres sont des chapelets formés par des grains lumineux sphériques, et non des filets simples comme on le supposait ; ces grains deviennent plus petits dans le voisinage du noyau, où ils finissent par se dissoudre. Le pouvoir rayonnant du Soleil dépend des granulations, dont le nombre et l'intensité sont variables.

M. Fizeau fait remarquer qu'avec une durée de pose très courte de 1/3000 de seconde, on s'expose à reproduire des effets dûs à la scintillation ; pour être à l'abri de toute objection, il faudrait obtenir deux images avec le même écran, et à une petite distance l'une de l'autre ; si les granulations sont les mêmes dans les deux cas, elles appartiennent réellement à la surface du Soleil ; les détails différents seraient produits par la scintillation.

M. Janssen répond qu'il a deux lunettes photographiques, avec lesquelles il fait prendre des photographies simultanées. Il fait remarquer d'ailleurs que les granulations sont d'autant plus belles que la scintillation est moindre, de sorte que le phénomène marche en sens inverse de la scintillation ; enfin, il dit que son expérience personnelle ne lui laisse aucun doute à ce sujet.

M. Loewy parle des reliquats à reporter sur la Connaissance des temps ; il donne lecture d'une lettre à ce sujet, qui est approuvée et envoyée au Ministre.

Revenant en arrière, M. Loewy dit qu'en 1884, quand on a décidé de suspendre l'impression des Annales pour accélérer la publication de la Connaissance des temps, il ne restait plus d'argent disponible pour réaliser cette accélération.

M. Faye rappelle qu'on doit demander prochainement une audience au Ministre ; il y a lieu d'être fixé sur les augmentations de budget [barré : dont on] qu'on soumettra au Ministre. On décide de rester dans les termes de la demande qu'on a faite il y a un mois, et qui s'élevait à 10 000f.

M. le Colonel Perrier dit que, dans les circonstances actuelles, on obtiendra difficilement une augmentation permanente ; il vaudrait mieux chercher à obtenir pour les publications du Bureau, une subvention momentanée ; M. Faye est du même avis.

M. Faye dit que le Bureau va faire bientôt au Président de la République la visite traditionnelle ; peut-être, pourrait-on lui demander, comme l'a suggéré M. Bonnet, d'obtenir que les Membres du Bureau appartenant au Ministère de l'Instruction Publique aient le droit, comme les officiers des armées de terre et de mer, de cumuler leur retraite avec le traitement de membre du Bureau.

On revient sur la photographie du Soleil ; M. Janssen fait remarquer que les granulations sont obtenues par des rayons violets, qui seraient très peu visibles à l'œil, dans les lunettes ordinaires, achromatisées principalement pour les rayons jaunes ; on voit que la photographie a un rôle spécial à jouer, en montrant des objets qu'on ne pourrait voir autrement ; cela est confirmé par la récente découverte de MM. Henry.

M. d'Abbadie rappelle qu'il y a 30 ans, M. Faye a signalé l'importance que la photographie était appelée à jouer en astronomie.

M. l'Amiral Cloué dit qu'à propos du travail qu'il a fait sur le cyclone d'Aden, il a reçu un rapport sur un navire musulman naufragé ; il a eu de la peine à établir dans notre calendrier les dates du calendrier musulman ; l'Annuaire ne donne pas tous les éléments de la comparaison.

M. Loewy dit qu'on les trouve dans la Connaissance des temps.

M. Cloué pense qu'on pourrait mettre aussi dans l'Annuaire les noms français en regard des noms musulmans, ce qui n'augmenterait pas le volume.

La séance est levée à cinq heures et demie.

Le secrétaire,

F. Tisserand

[au crayon de papier : Prière à M. Farcy de transcrire sur le registre des modifications à apporter à l'Annuaire les passages marqués d'une croix.]

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 13 janvier 1886”, 1886-01-13, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4122
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