Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 17 février 1886

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 17 février 1886
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1886-02-17
Contributeur Loewy, Maurice (1833-1907); Brunner, Emile (1834-1895); Tisserand, Félix (1845-1896); Cloué, Georges Charles (1817-1889); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Faye, Hervé (1814-1902); Mouchez, Ernest (1821-1892); Bonnet, Ossian (1819-1892); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Perrier, François (1835-1888); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Pâris, Edmond (1806-1893); Janssen, Pierre Jules César (1824-1907);
Identifiant O1886_1890_010
Format 17,1 x 24,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 17 Février 1886.

Présidence de M. Faye.

[au crayon de papier : Le Procès verbal – ]

Le Bureau reçoit :

Comptes rendus, N° 6

Bullet. adm. N° 687

Nature N° 850

Astron. Nachr., N° 2710

Journal de l'Ecole Polytechnique, 55e Cahier

Bahn der (236) Honoria

Mittheilungen de Pola, N° 12

Kundmachungen, id, cahier 8

Pickering. – Rapport annuel sur l'observatoire de Harvard College

Mach. – Analyse der Tonempfindungen.

Eder. – Spectroscopische Messungen.

À propos d'un article des Astr. Nachr., M. Fizeau dit que, pour les étoiles doubles dans les quelles le mouvement relatif est rectiligne, on pourrait employer, pour la détermination de l'orbite, la vitesse dans le sens du rayon visuel, déterminée par [barré : la spectroscopie] [l'état ?] spectroscopique du déplacement des raies.

M. Bouquet de la Grye demande à M. Loewy d'ajouter encore quelques étoiles à la liste déjà très complète de la Connaissance des temps ; il faudrait les faire suivre régulièrement ;

MM. Perrier et d'Abbadie appuyent cette proposition.

M. Loewy répond qu'il s'est déjà préoccupé de la question, et qu'il [barré : avait] demandé dans ce but de nouvelles observations d'étoiles aux observatoires de l'hémisphère austral, [au crayon de papier : et que dans la Connaissance des temps de 1888, il y aura déjà une augmentation notable pour le ciel austral.]

M. d'Abbadie demande d'apporter à la Connaissance des temps un perfectionnement qui existe dans le Nautical Almanac ; il faudrait y publier la liste des positions moyennes des étoiles fondamentales.

M. d'Abbadie dit ensuite qu'il vaudrait mieux donner pour chaque jour le diamètre apparent du Soleil, au lieu de le donner tous les cinq jours ; on pourrait l'inscrire à côté de la déclinaison.

M. Loewy répond qu'il a fait au Bureau la proposition d'insérer les positions moyennes des étoiles ; on a trouvé que cela entraînerait une augmentation de dépense devant laquelle on a reculé.

M. d'Abbadie pense qu'on pourrait trouver une compensation en diminuant le nombre des distances lunaires, que beaucoup de marins trouvent peu utiles.

M. Loewy fait remarquer que plusieurs officiers ont demandé [barré : au contraire] d'ajouter [barré : le nombre des] de nouvelles distances lunaires, [barré : mais pas trop grandes] [au crayon de papier : parmi les petites, en en supprimant dans les grandes.]

M. Bouquet de la Grye dit que les distances lunaires étaient peu employées il y a 25 ans, surtout en raison de l'imperfection des tables lunaires ; aujourd'hui cette raison l'existe plus, car les positions de la Lune sont beaucoup plus exactes.

M. l'Amiral Cloué pense qu'il faut conserver les distances lunaires ; car, si les chronomètres viennent à se déranger, on est obligé de recourir à elles ; ce cas s'est présenté récemment pour le commandant Leclerc.

M. Faye dit que le chronomètre est un instrument délicat, qui se trouve soumis à des trépidations énormes, et peut se déranger fréquemment ; les distances lunaires offrent alors le seul moyen de déterminer la position du navire.

M. d'Abbadie demande si, avec les coordonnées de la Lune et celles des étoiles, les officiers ne pourraient pas calculer eux-mêmes les distances lunaires.

M. Faye donne lecture d'une communication qu'il a faite lundi dernier à l'Académie, sur les tornades observées en Amérique en 1884 ; le 19 Février 1884, on a signalé 45 tornados ; il résulte des rapports publiés que les tornados marchent parallèlement aux cyclones qui les engendrent ; ce ne sont donc pas des phénomènes locaux.

M. Loewy parle de la nouvelle méthode qu'il a proposée pour déterminer la constante de la réfraction ; il fait remarquer qu'elle est indépendante des causes d'erreur systématiques qui figurent dans l'ancienne méthode ; elle est supérieure aussi au point de vue de l'élimination des erreurs accidentelles ; elle permettra d'obtenir une précision déterminée en un temps beaucoup plus court.

M. Faye dit que la vraie difficulté des réfractions réside dans la détermination de la température de l'air ; elle est mal connue dans les observatoires ; les trappes, souvent trop étroites, empêchent l'équilibre de température de s'établir entre l'intérieur et l'extérieur.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il sera intéressant d'appliquer la nouvelle méthode, pour voir si les réfractions sont les mêmes à l'est et à l'ouest.

On discute sur les formules à l'aide des quelles on calcule habituellement la réfraction ; M. Fizeau fait remarquer qu'elles s'appuyent sur la loi de Mariotte, qui n'a plus lieu aux limites de l'atmosphère, pour des températures et des pressions très basses. Il y a d'autres difficultés ; ainsi, Laplace pensaient que la présence de la vapeur d'eau dans l'atmosphère ne modifie pas les réfractions ; cela n'est pas entièrement exact ; à la demande d'Arago, M. Fizeau a exécuté des expériences avec un tube de 10 mètres de longueur, rempli d'air plus ou moins humide ; la réfraction varie un peu avec le degré hygrométrique ; M. Fizeau a construit des Tables qui permettent d'en tenir compte ; elles ont été publiées dans les œuvres d'Arago ; dans certaines conditions, le changement de réfraction provenant de cette cause peut équivaloir à celui qui proviendrait d'une différence de 1° dans la température.

[en marge, au crayon de papier : M. Farcy] M. Bouquet de la Grye dit qu'il serait utile d'insérer dans l'Annuaire le poids du cara ; il a été fixé à 0gr.,205, par une décision de la chambre syndicale des joaillers, en date du 23 octobre 1877 ; on pourrait mettre ce nombre au bas de la page 272. M. Bouquet de la Grye dit ensuite qu'un assez grand nombre de mesures étrangères manquent dans l'Annuaire ; il remet à ce sujet une liste à M. Loewy.

La séance est levée à 5h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 17 février 1886”, 1886-02-17, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4127

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