Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 14 avril 1886

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 14 avril 1886
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1886-04-14
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Loewy, Maurice (1833-1907); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Cornu, Alfred (1841-1902); Faye, Hervé (1814-1902); Mouchez, Ernest (1821-1892); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Cloué, Georges Charles (1817-1889); Janssen, Pierre Jules César (1824-1907); Bonnet, Ossian (1819-1892);
Identifiant O1886_1890_020
Format 17 x 24,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 14 Avril 1886.

Présidence de M. Faye.

Le Procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 14

Revue maritime, N° d'Avril

Astron. Nachr., Nos 2721-2722

Circulaires de Berlin, N° 271

Monthly Notices, N° 5

Monthly Records de Melbourne, Août, Sept. et Oct. 1885

Almanaque Nautico de San Fernando, pour 1887.

M. l'Amiral Mouchez donne quelques détails sur la Note de MM. Henry concernant la photographie des Pleïades, qu'il a présentée lundi à l'Académie.

On parle du congrès projeté au sujet de la représentation photographique du ciel entier ; M. Cornu indique les résultats de la discussion qui a eu lieu à l'observatoire dans la réunion d'une commission nommée par le Conseil de cet établissement.

M. Bouquet de la Grye dit qu'avec l'instrument construit par MM. Brunner, on pourrait mesurer en un jour les positions relatives d'un très grand nombre des étoiles contenues dans une des épreuves de MM. Henry.

M. Faye qui a eu tout récemment sous les yeux des observations d'étoiles doubles faites à Nice, dit que, comme cela [barré : s'] est [barré : présenté] arrivé du reste pour les autres observateurs, les mesures sont affectées d'équations personnelles considérables. On ne voit pas le moyen de les éliminer ; il faudrait chercher à atteindre ce but par la photographie.

M. Faye propose au Bureau de prier MM. Henry d'obtenir des épreuves de quelques étoiles doubles dont les grandeurs soient peu différentes, et de les envoyer à M. Bouquet de la Grye qui les mesurera ; on verra ainsi ce qu'on gagne sur le procédé ordinaire.

Cette proposition est adoptée.

M. Mouchez la transmettra à MM. Henry.

M. Mouchez dit que MM. Henry espèrent obtenir de très bon résultats dans les étoiles doubles ; ils comptent séparer les images de deux étoiles distances [barré : de] d'une demi-seconde ; d'autre part, avec leur appareil, ils mesurent 0",1.

M. Faye dit qu'il est difficile de s'expliquer l'origine des erreurs personnelles considérables commises sur les distances des étoiles doubles.

M. Loewy dit que la cause principale provient de la lunette ; les images des étoiles sont déformées, surtout avec de forts grossissements ; on n'a en quelque sorte que des fragments d'images ; les centres sont déplacés, et l'on ne sait pas au juste ce qu'on observe.

M. Loewy ajoute que, pour les étoiles doubles, MM. Henry devraient avoir un [barré : autre] instrument spécial, à long foyer.

M. Cornu dit que si l'on veut faire des mesures très précises de la distance de deux étoiles sur une épreuve photographique, il faudra examiner l'effet provenant de la différence de scintillation des deux étoiles ; les petites courbes qui formeront sur la plaque les images de <ces> étoiles, ne seront peut-être pas entièrement symétriques.

M. Janssen pense que pour deux étoiles très voisines la scintillation sera la même.

Sur la demande de M. Fizeau, M. Janssen parle de deux notes qu'il a présentées lundi à l'Académie.

M. Janssen dit que dans le cours des expériences qu'il fait à Meudon sur les spectres d'absorption de certains gaz, il s'est présenté une circonstance singulière. On fait passer des rayons de la lumière Drummond dans un tube de 0m,05 de diamètre, long de 60mètres, que l'on remplit du gaz à étudier ; [barré : tant que le gaz est en mouvement, qu'il n'a pris] quand on vient d'introduire ce gaz, il arrive que la lumière ne passe pas ; il faut attendre un certain temps ; M. Janssen pense que cela est dû à des réfractions irrégulières.

M. Janssen parle ensuite de <fines> trainées lumineuses qu'il obtient parfois sur ses photographies solaires.

M. Fizeau pense que ce dernier phénomène est analogue à celui qu'on observe dans l'illumination d'un écran blanc par un point lumineux ; il a observé avec Foucault <à l'œil nu>, dans une pièce obscure l'illumination [barré : de Sirius projetée sur] d'un écran blanc <par Sirius> ; on y voyait des franges qui se déplaçaient lentement [barré : constamment], et [barré : donnaient] produisaient assez exactement la même impression qu'un sirop qui coule ; [barré : cela est produit] cela est produit par scintillation ; les traînées dont a parlé M. Janssen pourraient avoir la même origine.

Quant à la première expérience rapportée par M. Janssen, M. Fizeau rappelle les recherches qu'il a faites autrefois pour savoir si, en faisant passer un rayon lumineux dans de l'air en mouvement, la vitesse de l'air modifie celle de la lumière ; il faisait passer un rayon lumineux dans un tube dont l'air était animé d'une vitesse pouvant aller jusqu'à 60 mètres environ par seconde, qui lui était communiquée par un soufflet de forge ; si l'éther avait été entraîné par l'air, un calcul facile montrait que l'on aurait constaté un déplacement de franges très sensible ; rien de pareil ne s'est produit.

M. Fizeau dit que pour que la lumière passe, il ne faut pas qu'il y ait le moindre brouillard dans le tube. Les condensations de vapeur d'eau, notamment, interceptent une grande proportion des rayons lumineux.

M. Janssen ne pense pas que le phénomène qu'il a observé soit produit par l'interposition d'une vapeur opaque ; l'oxygène qu'il introduisait était très sec : il pense qu'il est produit par des variations de densité dans le gaz.

M. Fizeau croit aussi qu'il peut être dû à des réfractions inégales, provenant de mélanges incomplets.

La séance est levée à 5h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 14 avril 1886”, 1886-04-14, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4137

Item Relations

FR751142302_006_007301_A.jpg
FR751142302_006_007302_A.jpg
FR751142302_006_007303_A.jpg
FR751142302_006_007304_A.jpg