Bureau des Longitudes - Séance du 5 mai 1886

Bureau des Longitudes. – Séance du 5 Mai 1886.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 17

Ciel et Terre, N° 5

Revue maritime et coloniale, N° de Mai

Monthly Records de Melbourne, Novembre 1885.

M. l'Amiral Mouchez propose d'apporter à l'Annuaire les modifications suivantes :

1° Dans le calendrier, remplacer la colonne des saints par le temps sidéral à midi moyen.

2° Mettre les valeurs en mètres des degrés de latitude terrestres.

3° Insérer une petite Table de réfractions moyennes.

4° Insérer une page donnant les durées du crépuscule.

5° Mettre l'établissement du port et l'unité de hauteur des marées pour les principaux points du globe ; donner la vitesse de l'onde de marée.

6° Insérer des données succinctes relatives aux cadrans solaires.

7° Donner la définition de la Lune rousse.

Enfin, M. Mouchez propose de supprimer une grande partie de la chimie qui est en dehors des attributions du Bureau.

Plusieurs membres font remarquer que nombre de personnes regretteraient la suppression des saints dans le calendrier ; en outre, il faut qu'on y trouve les principales fêtes de l'année.

M. l'Amiral Cloué fait remarquer que les anciens Annuaires donnaient la vitesse de l'onde de marée.

M. Faye dit que la lune rousse est celle qui commence en Avril et est pleine en Mai.

Relativement à la chimie, M. Faye dit qu'elle joue un grand rôle dans le Facultés, et que l'Annuaire se trouve dans tous les laboratoires de chimie ; il faut la réduire, mais ne pas la supprimer.

M. d'Abbadie rappelle une proposition qu'il a déjà faite plusieurs fois ; il voudrait qu'on mît dans l'Annuaire ce qui change d'une année à l'autre, et que le Bureau publiât un volume de constantes.

M. Mouchez demande qu'on publie alternativement tous les deux ans les éléments invariables.

Les diverses propositions de M. Mouchez sont renvoyées à la Commission de l'Annuaire.

M. Fizeau rappelle à la Commission de l'Annuaire qu'il faudrait ajouter une note aux tables relatives à la mesure des hauteurs à l'aide du baromètre ; ces tables ont été calculées pour le baromètre à mercure ; or, on se sert de plus en plus du baromètre anéroïde pour la mesure des hauteurs ; ce baromètre diffère de l'autre en ce qu'il est insensible aux variations de la pesanteur ; l'une des tables qui tient compte de la variation du poids du mercure devrait être supprimée dans le cas où l'on emploie un anéroïde ; il faudrait tout au moins mettre une note pour prévenir de la précaution que l'on doit prendre dans ce cas.

M. d'Abbadie dit qu'il [barré : n'] y a peu d'exemples contemporains de la mesure de montagnes avec le baromètre à mercure ; l'hypsomètre est plus commode.

M. Bouquet de la Grye dit que, dans son dernier voyage, il en a porté un au sommet du pic de Ténériffe.

M. Mouchez rappelle que M. Martin de Moussy a déterminé pendant plusieurs années un grand nombre de hauteurs de montagnes dans l'Amérique du Sud avec un baromètre à mercure.

M. Cornu dit que la Commission pourra s'occuper de la question soulevée par M. Fizeau, en même temps que de la construction d'une table hypsométrique qui lui a été demandée.

M. Faye rappelle qu'il avait imaginé un baromètre à mercure incassable ; il devait y avoir dans l'appareil un tube en caoutchouc maintenu ouvert par une spirale d'acier, et terminé en haut par un tube de verre ; on a rencontré des difficultés d'exécution, et la chose en est restée là.

M. Fizeau pense qu'avec le caoutchouc on aurait toujours de l'humidité dans le baromètre ; en outre, on ne pourrait pas faire bouillir le mercure.

M. d'Abbadie se rappelle qu'Arago lui avait parlé d'un baromètre à mercure qu'on devait [barré : cha] construire sur place ; Arago [barré : en] avait parlé de son projet à Gambey.

On s'occupe des Notices de l'Annuaire ; M. Tisserand dit que le public accueillerait avec plaisir une Notice sur les progrès récents accomplis dans le domaine de la photographie astronomique.

M. Faye prie M. Mouchez de rédiger cette Notice pour laquelle il consultera sans doute MM. Henry.

On propose de reproduire la photographie d'une portion d'un amas stellaire, sans agrandissement, et par la photogravure.

[barré : M. Mouchez dit qu]

[barré : On dit] Une discussion s'engage pour savoir si, en principe, les Notices, une fois rédigées, ne devraient pas être renvoyées à la Commission de l'Annuaire qui pourrait avoir à examiner si leur étendue est compatible avec la place disponible, et à étudier les questions de dépenses nécessités par des gravures ou des planches.

M. Faye parle d'une conférence faite en Amérique il y a environ un an par M. Young, sur les desiderata de l'Astronomie ; l'auteur, parlant de la variabilité possible des latitudes terrestres, dit qu'on ne peut pas examiner à ce point de vue les déterminations diverses de la latitude de l'observatoire de Paris, parce qu'elles sont trop peu précises.

M. Mouchez dit que cette question le préoccupe depuis longtemps ; [barré : M. G] il rappelle que M. Gaillot a trouvé, en discutant les résultats obtenus à l'observatoire, une variation de la latitude en rapport avec les saisons. Aujourd'hui qu'on a un bain mercure parfait, que les divisions des cercles du Bischoffsheim ont été étudiées, on va pouvoir reprendre la question en appliquant les procédés de M. Loewy.

M. Faye ne croit pas qu'on puisse admettre une variation de la latitude avec les saisons ; cela doit venir d'une influence de la température sur l'instrument.

M. Loewy dit que la question est moins simple ; plusieurs effets sont mêlés ; cela peut provenir de la réfraction, ou des erreurs instrumentales, ou des étoiles.

M. Loewy parle de l'observation du nadir ; il dit que la mise au foyer de l'oculaire nadiral est une chose très importante ; on a étudié cela récemment à l'observatoire. Il est arrivé que deux observateurs exercés trouvent [barré : entre], avec le même instrument, entre les hauteurs d'une même étoile, des différences de 1".

M. d'Abbadie demande comment on observe le nadir à l'Observatoire.

M. Loewy répond qu'on superpose le fil et son image.

La séance est levée à 5^h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand