Bureau des Longitudes - Séance du 2 juin 1886

Bureau des Longitudes – Séance du 2 Juin 1886.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus N° 21

Astron. Nachr. N° 2731

Wochenschrift, N^os 18-21

Observatory, N° 110

Sirius, Cahier 5

Monthly Records de Melbourne, Décembre

Publication de l'Observatoire de Potsdam, T. V.

A propos de l'appareil imaginé par M. Thomson pour la mesure de la gravité, M. Faye rappelle que M. Rozé avait construit un appareil analogue pour mesurer de faibles variations de gravité ; il a voulu le perfectionner ; malheureusement, il va se laisser distancer.

M. d'Abbadie dit qu'il y a une vingtaine d'années, il voulait résoudre la question à l'aide de ressorts et de niveaux ; mais il avait trouvé que les ressorts étaient soumis à des variations brusques très gênantes.

M. Bouquet de la Grye <dit qu'il> a imaginé, pour obtenir les variations de la gravité en un lieu donné, un appareil qui est actuellement en expérience dans les caves du Dépôt de la Marine, et dont il donne une description sommaire ; il espère pouvoir donner bientôt le résultat des observations.

M. Bouquet de la Grye ayant [barré : trouvé] rencontré comme une difficulté sérieuse les mouvements saccadés du mercure dans un tube, M. Cornu dit qu'en mouillant le tube avec de la glycérine, on facilite beaucoup les mouvements.

M. Fizeau fait observer que les mouvements du mercure dans un tube dépendent des frottements et surtout du ménisque ; il vaudrait mieux chercher à éviter le mercure.

M. Faye parle du baromètre que M. Villarceau avait fait construire pour mesurer les variations de la gravité, d'un lieu à l'autre.

M. d'Abbadie dit qu'il s'est occupé de la question à plusieurs reprises ; il a fait construire beaucoup d'appareils, et en dernier lieu, celui de M. Mascart ; mais il a trouvé toutes sortes de contradictions dans les observations.

On répond au Ministre, au sujet de la collection égyptienne de la Connaissance des temps.

M. Bouquet de la Grye n'a trouvé au Dépôt qu'une seule année de la Connaissance des temps, parmi celles qui manquent au Bureau ; c'est l'année 1743 ; mais on vient de supprimer deux écoles d'hydrographie, et il est possible que, dans leurs collections, on trouve encore quelques uns des volumes cherchés.

Le Ministre de l'Instruction Publique écrit au Bureau pour demander un rapport sur le mode d'organisation des calculs de la Connaissance des temps.

Cette lettre est renvoyée à M. Loewy qui communiquera un projet de réponse à la commission de comptabilité.

M. Bischoffsheim demande au Bureau, pour l'observatoire de Nice, les années du Nautical Almanac antérieures à 1860, et les années de la Connaissance des temps antérieures à 1800, et en outre, les années 1801, 1805, 1816, 1825, 1838 ; pour les années antérieures à 1800, le Bureau n'a pas de doubles ; on verra si les 5 années postérieures indiquées par M. Bischoffsheim sont en double ; quant au Nautical Almanac, on priera M. Bischoffsheim de s'adresser à M. Hind.

M. Loewy dit qu'un des calculateurs, M. Guillot est mourant ; depuis plus d'un an qu'il est malade, il est réduit à son traitement fixe ; M. Loewy demande pour lui un secours de 200^f ; cette proposition est acceptée, et on écrit à ce sujet au Ministre.

M. Mouchez propose au Bureau de demander les palmes [barré : acad] d'officier d'Académie pour M. Gauthier-Villars, fils aîné, qui dirige en parties les publications scientifiques de la librairie depuis 5 ou 6 ans ; cette proposition est acceptée.

M. Tisserand rend compte de ce qui a été fait lundi, au sujet des décorations, par le Bureau complété par M. l'Amiral Pâris ; on a décidé, après discussion, de représenter l'ancienne liste.

M. Faye parle de la commission qui vient d'être nommée à l'Académie, relativement au canal de Panama. M. Bouquet de la Grye [barré : dit] croit savoir que les nivellements [barré : donnent] accusent à Colon et à Panama [barré : accusent] une différence [barré : de] d'environ 0^m,60 ; mais, entre les hauteurs des marées en ces deux points, il y a une différence d'environ 4 mètres ; M. de Lesseps se préoccupe de ce que seront les courants dans le canal ; c'est surtout une question d'hydraulique.

M. le Colonel Perrier annonce au Bureau que le Dépôt va déterminer directement, avec les officiers espagnols, la longitude Paris-Madrid ; cette longitude, qui avait été déterminée autrefois, en prenant Biarritz comme station intermédiaire, ne jouissait pas d'une précision suffisante. On va employer dans chaque station une pile de 160 éléments ; on a réussi ces jours derniers, à faire l'échange des signaux. M. Mouchez a bien voulu prêter, [barré : le p] pour cette opération, le pavillon des longitudes de l'observatoire de Paris ; on échangera les observateurs, mais on ne pourra pas échanger les instruments.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Ne pouvant assister à la séance, je prie M. Farcy de remettre le procès-verbal à M. le Président.

Rueil 1886 Juin 8

F. Tisserand