Bureau des Longitudes - 11 mai 1887

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Mai 1887.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes rendus N° 18

Nature N^os 913-914

Wochenschrift N^os 10-18

Circulaires de Berlin N^os 295-296

Observatory N^os 122-123

Sirius Cahiers 4 et 5

Vierteljahresschrift, T. 22, Cahier 1

Annales de l'observatoire de Toulouse, t. 2

Journal de l'Ecole Polytechnique, Cahier 56

Mittheilungen de Pola, N^os 3 et 4

Kundmachungen id., Cahier 2

Annales de l'observatoire de Vienne, T. 4, 1884

Mahler – Sur l'étoile Misrî.

Le Ministre écrit au Bureau en lui demandant ses propositions pour la légion d'honneur à l'occasion du 14 Juillet prochain ; la lettre est renvoyée au bureau du Bureau, comme cela s'est fait l'an dernier.

M. Loewy propose de donner à M. Souchon, adjoint du Bureau, le calcul complet des positions de Jupiter pour 1890, le travail devant être terminé pour la fin de Décembre 1887. Cette proposition est adoptée.

M. Faye donne lecture d'une lettre qui lui a été adressée par M. Thorn superintendant du Coast and geodétical Survey, au sujet de l'Association géodésique internationale. M. Thorn lui demande si l'association n'est pas limitée à l'Europe, et si elle s'occupe bien de la figure de la Terre dans toutes ses parties. S'il en était ainsi, la participation des Etats-Unis à l'œuvre de l'association pourrait avoir lieu. M. Faye répondra à M. Thorn en son nom personnel.

M. Fizeau parle de certains phénomènes relatifs à la propagation du son et à la distance à laquelle on peut l'entendre ; il a été amené à s'occuper de cette question à propos des abordages qui viennent d'avoir lieu coup sur coup entre des navires. On n'a pas entendu, par des temps de brouillard, les signaux aux distances habituelles. M. Fizeau pense que cela provient des températures ; en temps de brouillard, la température de la mer est généralement plus élevée que celle de l'air ; il en résulte que la vitesse de propagation du son doit être plus grande dans les couches atmosphériques voisines de la surface de la mer. Cette accélération produit une déviation ; l'onde se propage suivant une courbe dont la concavité est tournée vers le ciel ; le son monte, et, toutes choses égales d'ailleurs, son intensité, à la surface de la mer, et à différentes distances, se trouve [barré : affaiblie] <presque annulée.> M. l'Amiral Cloué dit qu'en temps de brouillard, il arrive surtout qu'on ne peut pas apprécier la direction du son ; il cite plusieurs remarques qu'il a été à même de faire à ce sujet près des bancs de Terre-Neuve.

M. Fizeau pense que cela vient surtout d'un défaut d'intensité ; il arrive à conclure qu'on diminuerait sans doute le nombre des accidents dus à cette cause en mettant sur chaque navire, la source du son le plus haut possible, et en faisant écouter <sur l'autre navire> aussi le plus haut possible.

M. Bouquet de la Grye attache une grande importance aux remarques de M. Fizeau ; il dit que le Brouillard s'élevant en général à une faible hauteur, on pourrait faire des observations à l'aide des phares ; on verrait ainsi si la diminution d'intensité ne se fait plus à une certaine hauteur. Il parlera de la question à M. le Directeur des Phares.

M. Fizeau dit que, si l'on fait des essais, il faudra les faire par tous les temps.

M. le Général Perrier annonce que le 16 Mai prochain aura lieu l'adjudication des travaux pour l'observatoire météorologique de l'Aigoual.

M. Cloué dit que l'érection de cette observatoire [sic] sera due entièrement aux efforts et aux démarches de M. Perrier.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand