Bureau des Longitudes - 25 mai 1887

Bureau des Longitudes – Séance du 25 Mai 1887.

Présidence de M. Fizeau.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes rendus N° 20

Bullet. adm. N° 752

Nature, N° 916

Ciel et Terre, N° 6

Astr. Nachr. N° 2786

Circulaires de Berlin, N° 297

" de Vienne, N° 66

Kundmachungen de Pola Cahier 2

Archives des missions scientif. et littéraires, T. 13.

M. Boin demande un emploi d'aide-calculateur au Bureau ; on lui répond qu'il n'y a pas de place disponible.

M. Haillecourt, inspecteur de l'Académie en retraite a écrit à M. Gauthier-Villars pour lui indiquer quelques fautes typographiques dans l'Annuaire, [barré : et] principalement dans les tableaux de M. Berthelot, et demander d'être chargé d'un travail régulier de correction. La lettre et les documents fournis par M. Haillecourt sont renvoyés à la Commission de l'Annuaire.

M. le général Perrier offre à chacun des membres du Bureau un exemplaire de la Jonction de l'Espagne et de l'Algérie, et il entre dans quelques détails sur les opérations. Bien que les rayons lumineux aient passé sur la mer et sur des terres assez élevées, les triangles ferment aussi bien que dans la géodésie ordinaire, dans les pays de hautes montagnes. Il y a une vérification importante : les Espagnols ont calculé le côté Thetica – Mulhacen [barré : commun avec notre triangulation], en partant de leur base de Madridegos ; [barré : ils ont trouvé] M. Perrier a déduit de leur nombre la longueur du côté Filhausen M'Sabia égale à 105179^m,35 ; il a pu calculer d'ailleurs ce côté en partant de notre base algérienne, et il a trouvé 105178^m,56. La différence entre les 2 déterminations n'est que de 0^m,79, donnant une erreur relative de 1/130000. Ce résultat, d'ailleurs très satisfaisant, pourrait s'expliquer par ce fait que les règles qui ont servi à mesurer les 2 bases, française et espagnole, n'ont pas été comparées à la même règle type.

M. Fizeau fait remarquer que la règle de Borda à laquelle se sont rapportés les Espagnols est beaucoup trop mince, et ne présente peut-être pas, en raison de ce fait, des garanties suffisantes. [barré : d'invariabilité]

M. Perrier dit encore que, dans la jonction de l'Espagne et de l'Algérie, on a déterminé les différences de longitude par la télégraphie optique qui a donné de très bons résultats ; il a trouvé que sa différence d'équation personnelle avec M. Mérino n'était pas plus grande pour les signaux lumineux rithmés que pour les signaux télégraphiques ordinaires.

M. Perrier insiste enfin sur l'avantage qu'il y a à employer des [barré : réflecteurs et non] réfracteurs et non des réflecteurs pour les signaux optiques ; on opérera de même prochainement pour la jonction de la Corse avec l'Italie.

M. Fizeau remercie M. Perrier pour son importante communication, <et pour l'exemplaire qu'il a bien voulu offrir à chacun des Membres.>

M. d'Abbadie demande à M. Perrier s'il a observé des réfractions latérales ; M. Perrier répond qu'il n'en a constaté que dans des conditions tout-à-fait exceptionnelles.

M. Fizeau parle d'un rapport à l'Académie américaine par M. Young, dans lequel de nombreuses questions astronomiques sont abordées ; l'auteur dit que c'est au Coast Survey que l'on doit une rectification d'une demi-seconde de temps dans la différence de longitude entre Paris et Greenwich.

M. Perrier dit qu'à la demande de la commission de statistique il s'est occupé de la mesure de la superficie de la France ; il a fait mesurer avec un planimètre les surfaces de tous les départements ; leur somme ne diffère de la surface de la France que de 17 hectares. [barré : Sur la demande] On décide que ces nouveaux nombres seront insérés dans l'Annuaire à la place des anciens.

M. Bouquet de la Grye demande qu'on y mette aussi les superficies de nos colonies.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand