Bureau des Longitudes - Séance du 4 janvier 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 4 Janvier 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus N° 26

Bullet. adm. N° 784

Astr. Nachr. N° 2819

Nature, N° 948

Bureau Veritas, N° 11.

M. Tisserand offre au Bureau une traduction française de la préface de l'ouvrage que vient de publier M. Zachariæ sur les probabilités.

M. l'Amiral Mouchez parle d'un accident regrettable qui s'est produit le 1^er Janvier dernier dans la transmission électrique de l'heure de l'observatoire aux diverses horloges de la ville : pour une cause restée inconnue, la pendule directrice a fait un saut <et avance> de 77 secondes <[en 2 jours?]> ; les 2 pendules voisines ont effectué le même saut, ce qui prouve <selon lui> qu'on peut synchroniser pour des différences de beaucoup supérieures à 10 secondes, ce que l'on ne pensait pas pouvoir obtenir au début.

M. Cornu prie M. Mouchez de faire faire une enquête [partiellement recouvert par une tache d'encre : précise] <précise> donnant les marches et les températures avant l'accident, indiquant quelles pendules ont suivi, etc…

M. Cornu parle ensuite de sa dernière note des Comptes-rendus sur la synchronisation. Il dit que c'est une question importante dont le Bureau ne devrait pas se désintéresser. Les grandes villes veulent avoir l'heure ; un jour ou l'autre le Bureau sera consulté. M. Faye dit qu'il faudrait aussi songer à envoyer l'heure aux ports de mer.

M. d'Abbadie dit que, contrairement à l'opinion répandue, les gares n'ont pas toujours l'heure exacte ; à Hendaye il a constaté un jour une différence de 10 minutes.

M. Cornu rappelle que lors du dernier tremblement de terre, on n'a pu avoir l'heure exacte presque nulle part ; il demande la nomination d'une commission pour étudier la question.

M. Mouchez fait remarquer que quand il a voulu envoyer l'heure aux ports, [barré : trois] <une seule> villes <le Hâvre> seulement [barré : ont] <avait> accepté, parce que, pour la transmission télégraphique, cela entraînait une dépense annuelle de 250^f. Depuis lors 2 autres villes Rouen et Nantes ont <aussi> demandé l'heure.

M. Bouquet de la Grye dit que depuis l'an passé on donne, dans les cinq ports militaires, l'heure de Paris par la chute d'une boule.

Il parle ensuite du signal à volets sur lequel on fait des expériences, et qui serait substitué avantageusement aux boules.

M. Mouchez dit que c'est l'observatoire de Greenwich qui fait tomber les boules dans tous les ports anglais.

On procède à la nomination du bureau pour 1888.

Le scrutin donne les résultats suivants :

Président M. Faye,

Vice-Président M. le Général Perrier,

Secrétaire M. Tisserand.

On écrit au Ministre pour lui demander de soumettre ces [barré : choix à] nominations à l'approbation du Président de la République.

M. Faye [barré : et] M. Perrier <et Tisserand> remercient leurs collègues.

M. Bouquet de la Grye propose de [barré : au B] voter des remercîments aux membres de l'ancien Bureau.

Cette proposition est adoptée.

M. Fizeau remercie ses collègues [barré : pour] en ce qui le concerne.

M. le Président propose de désigner comme membres de la commission chargée de [barré : l'unification de l'heure <en France> et des questions] <l'adoption légale de l'heure de Paris pour tous les points de la France, et des questions> qui s'y rattachent : MM. Bouquet de la Grye, Cornu, Janssen et Mouchez ; cette proposition est adoptée.

La commission fera un rapport qui sera publié.

[en marge : M. Faye fait remarquer que cette question de l'heure légale exige un décret ou une loi ; la commission devrait préparer un projet de rédaction de décret.]

M. d'Abbadie dit à ce sujet qu'il serait bon de fixer à minuit l'origine du jour astronomique, comme pour le jour civil.

M. Faye rappelle que Laplace avait adopté cette origine dans la Mécanique Céleste ; que le Bureau des Longitudes avait fait de même, et que les Tables de la Lune de Damoiseau partaient de minuit.

M. Loewy présente quelques unes des objections qui ont été formulées par les astronomes, à propos de ce changement.

M. Loewy parle ensuite de la désignation nouvelle qu'il y aurait lieu d'adopter dans la Connaissance des temps pour les grandeurs des étoiles, en utilisant les mesures photométriques récentes.

<Il donne quelques indications sur> [barré : Il parle] les notations proposées, soit en Angleterre, soit en Amérique.

Une discussion à laquelle prennent part MM. Loewy, Janssen, Cornu, Tisserand, s'engage sur ce sujet.

On reconnaît que la question doit être étudiée encore avant que l'on puisse [barré : de] prendre une détermination.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire, F. Tisserand