Bureau des Longitudes - Séance du 28 mars 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 28 Mars 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 12

Bullet. adm. N° 795

Observatory, N° 134

Monthly Notices, N^os 2 et 4

Astronom. Journal, N° 167

Astron. Nachr. N° 2832

Sirius 3^e Cahier

Wochenschrift, N^os 9 et 10

Astr. Beobacht. Königsberg, 1882, part. 1 et 2

Schiaparelli – Observat. sur Mars, 3^e Mémoire, 1886

Mémoires du Cap Horn, T. I.

Le Ministre de l'Instruction Publique invite le Bureau à lui présenter un candidat pour la Vice-Présidence, en remplacement du Général Perrier décédé.

Les Membres seront prévenus par lettres individuelles que l'élection aura lieu dans la prochaine séance ; on procèdera en même temps à la nomination d'un membre de la commission des finances, en remplacement du Général Perrier.

M. l'Amiral Cloué demande qu'on écrive à M. Perrin que son Mémoire a été approuvé, et sera inséré dans les Annales du Bureau ; il demande en outre que, conformément aux précédents, on en informe le Ministre de la Marine.

Cette proposition est adoptée.

M. Dupuy, de Nyons (Drôme) écrit que l'altitude de Nyons insérée dans l'Annuaire et dans la Connaissance des temps [barré : est de 277^m et] sous le chiffre de 227^m est réellement de 277^m. [en marge : M. Cloué se charge de prendre des renseignements sur ce sujet.]

M. l'Amiral Mouchez rend compte des observations intéressantes faites à l'observatoire par M. Périgaud, desquelles résulte qu'on obtient <toujours> de très belles images du nadir, dès qu'on réduit le mercure à n'avoir qu'une très faible épaisseur.

M. Faye demande si l'horizontalité du mercure est toujours assurée, malgré la faible épaisseur du mercure ; on peut craindre l'effet de forces laminaires.

M. Cornu pense qu'il serait bon de faire des expériences pour s'assurer de l'horizontalité du bain.

M. Fizeau pense que ce qui joue le rôle principal est la faible épaisseur de la couche de mercure, et non la gorge liquide qui l'entoure. Il parle du progrès qu'avait réalisé Le Verrier en divisant le fond du bain en petites cloisons ; on avait déjà remarqué à cette époque que la netteté des images était plus grande quand on diminuait l'épaisseur du mercure. M. Périgaud a fait un pas de plus en rendant cette épaisseur extrêmement petite ; mais il est à craindre que, dans ces conditions, on n'ait plus un bain de mercure à surface libre. Pour terminer le travail, il faudrait examiner quelle doit être l'épaisseur de la lame mercurielle pour qu'on ait une bonne réflexion. Il faudrait en un mot savoir si l'on peut obtenir exactement le nadir sans avoir à faire un règlement dans la limite de l'épaisseur du mercure.

M. Mouchez répond que le danger serait plus grand avec le bain de mercure amalgamé qui augmente l'adhérence entre le mercure et le fond métallique ; or, à Saint Paul, il a fait des expériences avec le bain amalgamé, et n'a trouvé aucune perturbation.

M. Faye pense qu'il y aurait un moyen pratique de trancher la question ; ce serait de soulever par un coin le bain de mercure, avec une vis micrométrique, d'un très petit angle de 1", et de voir si la surface [barré : subsiste] reste horizontale.

M. d'Abbadie dit qu'il fait depuis plus de 20 ans des observations sur le bain de mercure ; avec un bassin en fonte, les observations étaient souvent impossibles. M. d'Abbadie ayant adopté le bain à fond de rainures de Le Verrier a obtenu de bons résultats.

Il rappelle que dans une visite qu'il a faite à l'observatoire <à 2 heures de l'après-midi>, il a vu, avec ce bain, de très belles images des fils ; à ce moment, le problème paraissait résolu.

M. d'Abbadie émet le vœu que l'on observe tous les jours le nadir à l'observatoire, quel que soit l'état du ciel.

M. Loewy dit que le bain de mercure de Le Verrier allait généralement bien, avec une mince couche de métal, mais que [barré : cela n'arrivait pas toujours] les résultats satisfaisants à certains jours ne l'étaient pas à d'autres. M. Périgaud a bien mis en évidence la nécessité d'avoir une couche très mince pour obtenir toujours de bonnes images.

M. d'Abbadie croit qu'il y a d'autres causes perturbatrices ; car, dans ses expériences, <près de Hendaye> avec une épaisseur toujours la même, il arrive que les images sont parfois mauvaises.

M. Mouchez offre aux Membres du Bureau une photographie d'Arago prise 8 jours avant sa mort.

M. Faye dit que le successeur du Général Perrier au Ministère de la Guerre vient d'être nommé ; c'est M. le Colonel [en marge, au crayon de papier : Derrécagaix] de Récaguay.

On parle de la longitude de Greenwich qui doit être déterminée prochainement en double, par les officiers du service géodésique, et par les astronomes de l'observatoire.

Plusieurs membres expriment l'opinion que le Bureau doit prendre une part active à cette opération.

M. Cornu demande notamment que l'on fasse un projet des opérations à exécuter, et qu'on le discute dans le Bureau.

M. Bouquet de la Grye signale une anomalie dans la position de l'observatoire de San Fernando publiée par la Connaissance des temps ; cette position figure avec des chiffres différents dans deux endroits ; en outre il y a eu une petite erreur dans la conversion en temps de la longitude exprimée en degrés ; [au crayon de papier : ces nombres seront rectifiés.]

M. Bouquet de la Grye parle ensuite des diverses évaluations de la superficie de la France données par le service géographique, par l'Annuaire, et par le Général Stebnitski [Strelbitski ?] ; elles présentent entre elles des différences de plusieurs milliers de kilomètres carrés.

M. d'Abbadie parle de sa Notice sur ses observations magnétiques, qui va être insérée dans les Annales ; il désire y introduire des dessins de son instrument et des boussoles de Brunner ; il y aurait une seule figure nouvelle à graver.

Le Bureau décide que cette gravure, peu coûteuse d'ailleurs, sera faite à ses frais.

La séance est levée à 5^h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand