Bureau des Longitudes - Séance du 18 avril 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 18 Avril 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance du 11 Avril, et celui de la séance extraordinaire du 14 Avril sont lus et adoptés.

Le Bureau reçoit

Comptes rendus N° 15

Bullet. adm. N° 798

Bullet. astron. N° d'Avril

Circul. de Berlin N^os 315-316

Sur l'éclipse de Thakelath par Mahler.

M. Bouquet de la Grye rend compte des démarches qu'il a faites auprès de M. Charme [Charmes] ; le budget de 1888 va être imprimé dans les termes où il a été voté dans la dernière séance, et celui de 1889 sera probablement le même.

M. Gauthier-Villars auquel M. Bouquet de la Grye avait demandé de faire quelques concessions vu les circonstances actuelles, écrit qu'il renonce aux indemnités qui lui étaient alloués pour l'établissement de nouveaux types de tableaux, et pour la modification d'anciens types dans la Connaissance des temps et l'Annuaire ; il demande que ces indemnités soient rétablies lorsque les crédits du Bureau seront relevés.

M. Mouchez annonce que M. Mantois successeur de Feil vient de [barré : construire] fondre pour Alvan Clark un verre de 1^m,50 de diamètre, qui paraît bien réussi.

M. d'Abbadie fait remarquer que les dimensions de la Terre reposent en partie sur la mesure d'un degré de l'équateur, faite il y a un siècle et demi par Bouguer et Lacondamine [La Condamine] ; depuis cette époque, la géodésie et les instruments ont fait des progrès, et il serait utile de mesurer de nouveau un arc de 1° en Amérique dans le voisinage de l'équateur. On pourrait chercher à retrouver la base de Bouguer et Lacondamine, et refaire leur réseau, ou bien opérer sur la côté orientale, au sud de la Guyane.

M. Fizeau dit que La Condamine [en marge : Journal du Voyage à l'Equateur par de la Condamine p. 201,] [barré : avait songé primitivement à] <aurait voulu opérer sur> la rive orientale ; on aurait été dans une plaine favorable pour la mesure de la base, mais défavorable pour les signaux ; il faut ajouter que le climat est très malsain.

Dans la vallée de Quito, les conditions sont excellentes, au point de vue de la température qui varie peu dans le cours de l'année ; aussi il arrive que les observations des académiciens français, dans les quelles ils avaient à peine tenu compte de la température, sont bien meilleures qu'elles ne l'auraient été dans d'autres pays.

M. Fizeau parle ensuite du coefficient <de dilatation> de la toise du Pérou, dont [barré : le coefficient de dilatation] qui vient d'être déterminé par M. Benoit ; d'autre part, Borda a mesuré à la fin du siècle dernier le coefficient des étalons de fer qui devaient être employés dans les mesures géodésiques [barré : bases] ; enfin, M. Fizeau lui-même a donné dans l'Annuaire, d'après ses mesures, le coefficient de dilatation du fer. Il arrive cette chose curieuse, que quand on les ramène à la même température, moyenne, ces trois déterminations sont identiques. Cela prouve que le fer est un métal précieux à cause de la constance de son coefficient de dilatation.

M. Faye revenant à la proposition de M. d'Abbadie, dit qu'elle est intéressante, qu'il faut la renvoyer à une commission, et qu'il y aura peut-être lieu de s'entendre avec le Brésil ; la commission sera composée de MM. Bouquet de la Grye, Cloué et Tisserand.

On s'occupe de nouveau de la lettre du Ministre de la Guerre, au sujet de la nomination d'un délégué.

Après discussion, la lettre est renvoyée à M. Bouquet de la Grye qui préparera une réponse.

La séance est levée à cinq heures,

Le secrétaire,

F. Tisserand