Bureau des Longitudes - Séance du 13 juin 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 13 Juin 1888.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus n° 23

Bulletin admin. n° 806

Bulletin astron. Juin

Monthly Notices n° 7

Astron. Nachr. n° 2843

Mémoires de la Société scientifique de Mexico, n° 10

Le Ministre écrit que M. Trépied est nommé membre adjoint honoraire du Bureau.

M. Faye dit que M. Agel lui a écrit pour demander encore des calculs. M. Tisserand en parlera avec M. Schulhof.

M. Loewy dit qu'il va partir pour Greenwich ; si les Anglais n'adoptent pas nos méthodes, il proposera de faire l'opération en double, par les Français d'une part, par les Anglais de l'autre.

M. Loewy propose au Bureau de désigner à M. Souchon comme travail à exécuter d'ici à la fin de l'année tout ce qui se rapporte aux éphémérides de Jupiter pour 1892.

Cette proposition est adoptée, et on écrit à M. Souchon pour l'en informer. M. Bouquet de la Grye présente la carte du Congo français ; on pourrait sans doute mesurer un arc de 3°. Samedi prochain doit avoir lieu une réunion de la Commission précédemment [barré : notée] nommée ; elle entendra M. de Brazza.

M. Fizeau demande d'une manière générale si l'on ne pourrait pas mesurer aussi des arcs de parallèles, aujourd'hui où l'on peut obtenir des déterminations de longitude très précises.

M. Faye dit qu'il a demandé depuis longtemps sans succès de reprendre les longitudes sur le parallèle moyen ; la triangulation est bonne et pourrait encore servir.

M. Bouquet de la Grye demande quels résultats ont donné les signaux de feu.

M. Faye répond que les résultats ont été mauvais ; on pourrait peut-être arriver à quelque chose en perfectionnant la méthode.

M. Bouquet de la Grye dit qu'on pourrait faire sur le Pic de Sancy des signaux qui seraient aperçus à des distances considérables.

M. Fizeau fait remarquer que les signaux électriques réciproques donnent des résultats beaucoup plus précis ; les erreurs se compensent exactement.

M. Loewy dit qu'en effet, dans les longitudes, l'erreur ne vient pas des signaux mais des opérations astronomiques.

M. Janssen dit que la Guerre pourrait peut-être prêter des [barré : appareils] télégraphes électriques de campagne pour le Congo.

M. Bouquet de la Grye craint que les naturels ne coupent les fils.

M. Fizeau demande quelle est la nature du sol au Congo.

M. d'Abbadie répond qu'il est peu boisé, et qu'il y a un grand nombre de petits plateaux séparés par des dépressions.

M. Cornu dit que ce serait peut-être l'occasion d'étudier les signaux optiques ; on n'aurait rien à craindre des indigènes.

M. Janssen propose de photographier instantanément les signaux.

M. Bouquet de la Grye pense que la principale cause d'erreur dans l'emploi des signaux de feu provenait de ce qu'on était surpris par le signal ; il aurait fallu faire une vingtaine de signaux et les rithmer.

M. Faye dit qu'il faut demander à M. de Brazza s'il est utile d'avoir prochainement une carte du Congo ; les opérations de géodésie expéditive qui seraient faites à propos de l'étude des emplacements des signaux seraient utiles à la Carte, et on pourrait partir de là pour demander l'appui du gouvernement.

M. Cornu dit que l'Association française a émis un vœu sur l'unification de l'heure en France ; le Bureau s'est déjà occupé de cette question, et s'il ne veut pas être devancé, il doit se hâter.

M. Bouquet de la Grye répond qu'il va réunir la commission. M. Faye rappelle qu'il faut se préoccuper des délais légaux, et donc donner des explications à ce sujet dans le projet que l'on adoptera.

M. Janssen parle de l'Annuaire. La Commission des finances a demandé à celle de l'Annuaire de réduire le volume d'un très grand nombre de pages. Après examen, on a pensé qu'il y aurait lieu de réduire la thermochimie. C'est au Bureau de prendre une décision.

On décide, après discussion, que M. le Président écrira à M. Berthelot en lui demandant de donner un extrait d'une trentaine de pages ; grâce au roulement adopté, on pourrait mettre tous les 5 ans l'article actuel avec les additions que comportent les progrès de la science. M. Cornu pense qu'on pourrait supprimer ce qui se rapporte à la convention monétaire.

M. Bouquet de la Grye va chercher à réduire ce qui se rapporte aux marées.

La séance est levée à 5^h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand