Bureau des Longitudes - Séance du 1er août 1888

Bureau des Longitudes – Séance du 1^er Août 1888.

Présidence de M. l'Amiral Pâris.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, N° 4

Bullet. adm. N° 813

Bureau Veritas, N° de Juin

Astr. Nachr. N° 2849

Monthly Records de Melbourne, Janvier et Février.

A propos du N° des Comptes-rendus, on parle du Mémoire de M. André sur les [barré : apparences] phénomènes que l'on observe dans les passages des satellites de Jupiter, qui sont analogues à ceux des passages de Vénus.

M. Loewy annonce que la Connaissance des temps <pour 1890> est terminée : les phénomènes de Jupiter y sont donnés plus complètement que précédemment ; on a inséré des documents sur l'anneau de Saturne, et on a donné dans l'hémisphère boréal une polaire de plus, entre 8^h et 12^h. Le volume paraîtra dans le courant d'Août. On a donc gagné du temps ; on en gagnera encore l'an prochain, parce qu'on arrêtera les améliorations.

M. l'Amiral Cloué dit que les Anglais ne modifient pas le Nautical Almanac, et qu'ils pensent ainsi le faire paraître plus tôt. M. Loewy explique que cela tient à ce que le Nautical dépend surtout de l'Amirauté, et que les astronomes anglais regrettent de n'avoir pu y introduire des modifications reconnues nécessaires.

M. Loewy dit encore que, dans la Connaissance des temps, il a pu gagner 4 pages en introduisant des chiffres plus petits.

M. Tisserand parle des documents magnétiques nouveaux insérés dans les Comptes-rendus par M. Moureaux ; il pense qu'on pourra en mettre quelques uns dans l'Annuaire.

M. Loewy rend compte d'un travail de M. Nyrén sur l'aberration ; cet astronome a recherché si la constante de l'aberration est la même quelle que soit la vitesse propre de l'étoile considérée. Dans ce but, il a observé la Polaire et son compagnon qui ne forment pas un groupe physique, et se trouvent par conséquent animées de vitesses probablement différentes. M. Nyrén a trouvé pour les deux la même constante.

M. Fizeau dit qu'on pouvait s'y attendre ; car c'est la vitesse de la Terre qui produit uniquement l'aberration des fixes. Dans la théorie de l'émission, on pouvait penser qu'il y aurait une différence, et c'est sans doute de là qu'est venu le travail de M. Nyrén, dont W. Struve avait eu la première idée, d'après ce que rapporte M. Loewy.

M. Loewy parle ensuite des travaux de Doppler qu'il a été chargé de réunir.

M. Fizeau dit que Doppler ne pensait pas au [barré : changement] <déplacement> des raies, mais au changement de couleur produit par le [barré : dépl] mouvement de la source lumineuse. Doppler a été le premier à comprendre l'influence de ce mouvement ; M. Fizeau a été plus loin et a rectifié les énoncés de Doppler.

M. Fizeau rappelle ensuite qu'on a eu la première démonstration du principe en question en amenant en un même point les rayons [barré : des] provenant des deux bords du Soleil qui sont animés de vitesses de sens différents dans la direction du rayon visuel. On a eu une seconde démonstration avec une des comètes de 1886 dans le spectre de laquelle on a pu observer les raies du sodium. M. Thollon avait mesuré le déplacement de la raie D ; M. Fizeau en a conclu immédiatement la vitesse de la comète dans la direction du rayon visuel, et cette vitesse a été trouvée identique à celle donnée par l'éphéméride.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il apportera mercredi prochain une brochure de M. Normand [Norman] sur la détermination du point en mer avec les observations de deux étoiles ; M. Caspari a élucidé la question.

M. Bouquet de la Grye parle ensuite d'expériences récentes faites sur des navires avec la toupie giroscopique [gyroscopique] de M. Fleuriais.

M. Tisserand annonce au Bureau que M. Radau est arrivé à tenir compte d'une manière simple dans les tables de réfraction de l'influence de la vapeur d'eau, mise en évidence par les travaux de M. Fizeau, [au crayon de papier : sur les indications d'Arago].

M. Loewy dit qu'un calculateur <de 3^e classe>, M. Capdevielle demande un congé de six semaines ; il explique que l'usage était, pour cette classe, d'accorder 15 jours une année et un mois l'année suivant. [barré : On demandera au Ministre d'] [barré : On accorde le congé, mais avec la solde entière pour 15 jours seulement, le mois en plus sans traitement. On écrira à ce sujet au Ministre.] [en marge : On accorde à M. Capdevielle une permission d'un mois avec solde entière]

La séance est levée à 4^h½.

Le secrétaire,

F. Tisserand